1945
En août 1945, j’étais caporal suppléant dans le Corps d’infanterie canadien, en poste à Aldershot, en Nouvelle-Écosse, et nous étions sur le point d’entreprendre un entraînement spécialisé pour la guerre dans le Pacifique.
J’étais en permission et je me suis rendu en train à Montréal, mais pendant mon séjour, le largage des bombes atomiques a amené le Japon à capituler. Dans un article de la Gazette, on disait que les plans de démobilisation n’étaient pas finaux, mais que les membres des forces armées qui étaient acceptés dans une université pouvaient obtenir plus vite leur libération du service. J’avais déjà effectué trois ans du programme combiné de formation préparatoire et de médecine de l’Université de Toronto.
Aussitôt, je me suis rasé, je me suis brossé les dents, j’ai enfilé un uniforme propre et j’ai gravi la colline jusqu’au bâtiment de la Faculté de médecine pour me rendre au bureau du doyen. La secrétaire du doyen était perplexe, mais celui-ci était là et a accepté de me rencontrer. Je n’avais jamais entendu parler du doyen de la Faculté de médecine de McGill, mais je m’attendais à voir un scientifique en blouse blanche. Je me retrouvai plutôt devant le Dr Jonathan C. Meakins, vêtu de l’uniforme de brigadier de l’armée canadienne. Jamais je n’avais rencontré un officier d’un rang aussi élevé. Bouche bée, je me ressaisis, me mis au garde-à-vous et le saluai. Le Dr Meakins me permit rapidement de me mettre au repos pour discuter de ma situation. Si mes relevés de notes de Toronto étaient satisfaisants, il pouvait m’admettre en deuxième année d’ici environ un mois. Mes relevés ont été acceptés et, muni de cette lettre d’admission, je suis retourné en Nouvelle-Écosse pour être officiellement libéré du service militaire.
À 20 ans, sans même détenir un diplôme de premier cycle, j’étais le plus jeune de la classe; Derek Wise avait quelques mois de moins que moi. J’ai obtenu mon diplôme au sein de la promotion de médecine 1948, avec de nombreux amis qui ne sont plus là aujourd’hui.
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