Akiko Iwasaki, Ph. D., sera conférencière principale au 5e symposium scientifique annuel de MI4. Cet événement organisé sous le thème des conséquences à long terme des infections aiguës aura lieu le 13 novembre de 12 h 30 à 17 h au Cercle universitaire de McGill. La Pre Iwasaki est professeure Sterling d’immunologie à l’École de médecine de la Yale University. Ses travaux portent sur les mécanismes de défense immunitaire qui combattent les virus aux surfaces muqueuses, sites majeurs d’entrée des agents infectieux.  La Pre Iwasaki a pris le temps de répondre à certaines de nos questions avant sa visite. 

 

Qu’est-ce que la COVID-19 de longue durée et comment est-elle diagnostiquée?

La COVID-19 de longue durée désigne le large éventail de symptômes et d’affections que certaines personnes présentent quatre semaines ou plus après l’infection initiale au SRASCoV2, le virus qui cause la COVID-19. Ces symptômes et ces affections, qui peuvent durer plusieurs semaines, voire des mois ou des années, peuvent être persistants (s’ils sont apparus durant une COVID-19 aiguë et ne se sont pas résorbés), récurrents (s’ils disparaissent après l’infection initiale, mais reviennent ensuite) ou nouveaux (s’ils n’étaient pas présents initialement, mais se sont développés par la suite). Il n’existe aucun test unique qui permette de diagnostiquer la COVID-19 de longue durée. Les médecins posent généralement leur diagnostic en s’appuyant sur les antécédents du patient ou de la patiente relatifs à la COVID-19 et en éliminant les autres causes possibles des symptômes. 

La COVID-19 de longue durée est-elle unique ou y a-t-il d’autres infections courantes qui entraînent des symptômes similaires? 

La COVID n’est pas la seule maladie à pouvoir causer un syndrome post-infectieux aigu (SPIA). Les SPIA englobent les maladies chroniques qui se développent après une infection causée par un virus, une bactérie ou un parasite. Les SPIA comprennent entre autres la maladie chronique de Lyme, qui est causée par certains types de bactéries transmises par les tiques, et le syndrome post-Ebola, que l’on voit chez des personnes ayant survécu à une infection au virus de l’Ebola.  

Les vaccins contre la COVID déclenchent-ils la COVID-19 de longue durée ou des rechutes chez les personnes atteintes, ou sont-ils sécuritaires dans ce contexte? 

La question de savoir si les vaccins contre la COVID-19 entraînent une amélioration ou une intensification de la COVID-19 de longue durée a été soulevée par des groupes de patients et de patientes. Certains constatent une amélioration des symptômes après la vaccination, tandis que chez d’autres, les symptômes demeurent stables ou s’aggravent. Nous sommes en train d’étudier les changements immunologiques qui s’opèrent chez les personnes atteintes de la COVID-19 de longue durée après leur vaccination, et nous voyons certains biomarqueurs qui pourraient nous aider à prédire si un vaccin améliorera ou aggravera les symptômes d’une personne.  

Quelles sont les stratégies thérapeutiques et de prévention actuelles pour la COVID-19 de longue durée et qu’est-ce qui se profile à l’horizon? 

On sait que les vaccins contre la COVID-19 et leurs doses de rappel réduisent le risque de développer la COVID-19 de longue durée quand ils sont administrés avant l’infection. On a également constaté que l’utilisation de Paxlovid durant la phase aiguë de la COVID réduisait dans une certaine mesure le risque de COVID-19 de longue durée. Au bout du compte, nous avons besoin de meilleurs vaccins qui bloquent la réplication virale au site d’entrée, et nous sommes en train de mettre au point des vaccins de rappel intranasaux appelés « Prime and Spike » pour prévenir l’infection, la transmission et la COVID-19 de longue durée.  

Inscrivez-vous maintenant pour entendre la conférence de la Pre Iwasaki et participer au 5e symposium scientifique annuel de MI4.  

 

À propos de la Pre Akiko Iwasaki

La Pre Iwasaki est professeure Sterling d’immunologie à l’École de médecine de la Yale University. Ses travaux portent sur les mécanismes de défense immunitaire qui combattent les virus aux surfaces muqueuses, sites majeurs d’entrée des agents infectieux.

Après un doctorat en immunologie de l’Université de Toronto et une formation postdoctorale avec les National Institutes of Health, la Pre Iwasaki a intégré le corps professoral de Yale en 2000. Chercheuse au Howard Hughes Medical Institute depuis 2014, elle a reçu de nombreux prix et honneurs, dont son élection à titre de membre de la National Academy of Sciences en 2018, de la National Academy of Medicine en 2019 et de l’American Academy of Arts and Sciences en 2021.  

La Pre Iwasaki est une voix scientifique importante depuis le début de la pandémie de COVID-19. Elle est aussi bien connue pour ses publications sur Twitter qui prônent une plus grande présence des femmes et des minorités sous-représentées en science et en médecine. En outre, elle figure dans la liste STATUS 2023 des chefs de file des sciences de la vie. Directrice du Center for Infection and Immunity, la Pre Iwasaki joue un rôle prépondérant dans plusieurs études sur la COVID-19 de longue durée, notamment l’étude menée par Mount Sinai et la Yale University ainsi que l’étude LISTEN et l’essai clinique de Paxlovid, tous deux menés par Yale.