McGill est la première université canadienne à adhérer à ce programme visant à mettre plus rapidement à la disposition des populations les vaccins et médicaments issus de la technologie de l’ARNm

L’Université McGill a rejoint le programme mRNA Access de Moderna. L’objet de ce programme : accélérer l’innovation, par la recherche concertée et les études précliniques, en vue de la découverte de vaccins et de médicaments contre les maladies infectieuses émergentes et négligées. McGill est la première université canadienne à adhérer à ce programme, en voie de déploiement dans le monde entier.

« Ce partenariat témoigne du savoir-faire de l’Université McGill en recherche cruciale au service de la vie, souligne Martha Crago, vice-principale (Recherche et innovation). Nous sommes à l’avant-garde dans le domaine de l’ARNm, et l’adhésion à cette plateforme nous permettra de mettre au point des vaccins qui protégeront les populations humaines partout sur la planète. »

« Moderna souhaite réunir des scientifiques du monde entier et mettre à leur disposition sa technologie de l’ARNm pour la recherche de solutions novatrices aux maladies infectieuses émergentes et négligées qui menacent la santé publique », explique Hamilton Bennett, directrice principale, Accès aux vaccins et partenariats, chez Moderna. « Nous sommes heureux de faire équipe avec l’Université McGill et nos autres partenaires pour prévenir les pandémies et venir en aide à des millions de personnes dans le monde. »

La COVID-19 a fait découvrir au monde entier les vaccins à ARNm, vite devenus de formidables outils de lutte contre la propagation du virus. Or, la recherche sur cette technologie pourrait procurer à l’humanité des vaccins efficaces contre de nombreuses affections, dont des maladies infectieuses émergentes et négligées.

En ouvrant à ses partenaires ses installations de pointe pour la conception d’antigènes, Moderna permettra aux chercheurs de concevoir rapidement des prototypes et des vaccins expérimentaux. Ainsi, les candidats prometteurs parviendront plus vite au stade des essais cliniques, et les populations en quête de solutions sûres et efficaces pourront en disposer plus rapidement.

Anne Gatignol, chercheuse principale à l’Institut Lady Davis de recherches médicales et professeure au Département de microbiologie et d’immunologie, compte parmi les nombreux scientifiques de McGill qui se prévaudront de cette nouvelle plateforme. Son laboratoire a mis au jour des éléments conservés dans l’ARN du VIH. Son équipe et elle entendent tirer parti de la plateforme de Moderna pour concevoir des vaccins anti-VIH expérimentaux novateurs à partir des protéines de structure du virus.

« On attend encore impatiemment l’avènement d’un vaccin efficace contre le VIH, fait observer la Pre Gatignol. Grâce au programme mRNA Access, la communauté mcgilloise pourra mettre au point rapidement des vaccins à ARNm contre des infections virales de toutes sortes qui sévissent dans les pays à faible revenu, voire partout dans le monde, et améliorer ainsi la santé des populations. »

Par ailleurs, la plateforme pourra servir à la mise au point d’agents à ARNm contre les infections parasitaires, par exemple la cryptosporidiose – dont les États-Unis ont connu une importante éclosion en 1993 – et la schistosomiase, infection touchant plus de 250 millions de personnes et dont le parasite, transmis par l’eau, menace près d’un milliard de personnes dans le monde. Ces parasites, comme de nombreux autres, font partie des sphères de recherche de Momar Ndao, professeur au Département de médecine et chercheur principal au sein du programme Maladies infectieuses et immunité en santé mondiale (MI4) de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.

« Par exemple, il n’y a aucun médicament homologué par la FDA pour le traitement des personnes immunodéprimées atteintes de cryptosporidiose, explique le Pr Ndao. La plateforme de Moderna nous offre la possibilité d’éliminer ces maladies et de sauver des vies à l’échelle de la planète, tout ça sans effets indésirables sur l’organisme. »

Grâce à programme, les chercheurs et les scientifiques de talent du Canada pourront faire progresser leurs travaux dans des sphères de première importance en santé publique et en maladies infectieuses, notamment sur 15 agents pathogènes que l’Organisation mondiale de la Santé et la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI) considèrent comme prioritaires, parce qu’ils font peser sur la planète une menace sanitaire permanente.