Les études ont pour but de caractériser des nanoparticules lipidiques et des particules naturelles, les vésicules extracellulaires.
Aujourd’hui, l’Université McGill a annoncé qu’elle avait conclu des ententes avec ModernaTX, Inc., société de biotechnologie à l’avant-garde de la mise au point de traitements et de vaccins à ARN messager (ARNm). Ces ententes portent sur deux projets de recherche novateurs dans le domaine des nanoparticules lipidiques. Les nanoparticules lipidiques sont des composantes essentielles des médicaments à ARNm comme les vaccins, car elles constituent la principale méthode d’acheminement des brins d’ARNm vers les cellules cibles.
Récemment, l’Université McGill et Moderna ont renforcé leurs liens dans divers secteurs. En mars 2022, l’Université McGill a adhéré au programme mRNA Access de Moderna, qui a pour but d’accélérer la mise au point de vaccins et de médicaments à ARNm contre des maladies infectieuses émergentes et négligées.
« Bien que l’Université McGill dispose d’installations de renommée mondiale et de gens de talent pour faire de la recherche sur l’ARNm et les nanoparticules, la mise au point de traitements novateurs passe nécessairement par une collaboration entre le monde universitaire et le secteur privé », soutient Martha Crago, vice-principale (Recherche et innovation). « Grâce au soutien de Moderna, ces deux projets de recherche hautement spécialisés pourraient accélérer le recours à ces vecteurs que sont les nanoparticules lipidiques pour la mise au point de traitements à ARNm contre un éventail de maladies. »
« À titre d’entreprise vouée à l’essor de la recherche et de l’innovation, Moderna est fière de faire partie intégrante de l’écosystème scientifique vigoureux et dynamique du Canada. Nous sommes conscients de l’immense potentiel de l’expertise en ARNm et en nanoparticules de l’Université McGill, et c’est pourquoi nous avons décidé d’investir, au cours des deux prochaines années, dans ces deux projets sur les nanoparticules lipidiques », explique Patricia Gauthier, présidente-directrice générale de Moderna Canada. « En collaborant avec des établissements d’enseignement de premier rang comme l’Université McGill, nous sommes persuadés que nous pourrons continuer à repousser les limites du possible dans ce secteur en pleine émergence et qu’au bout du compte, nous améliorerons des vies grâce aux traitements à ARNm. »
Les deux projets financés par Moderna sont les suivants :
Projet 1 : Optimisation des vecteurs de livraison d’ARNm basés sur des particules extracellulaires
La Pre Julia Burnier, professeure adjointe aux Départements d’oncologie et de pathologie de l’Université McGill et chercheuse principale du programme de recherche sur le cancer à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, souhaite améliorer le transport de matériel biologique tel l’ARNm vers des cellules ciblées. Les vésicules extracellulaires sont des nanoparticules naturelles libérées par presque toutes les cellules, qui peuvent acheminer du matériel biologique vers des cellules déterminées. Les travaux de la Pre Burnier visent à mettre au point un dispositif de transport fondé sur la microfluidique, qui agirait comme une vésicule extracellulaire et pourrait optimiser l’acheminement de matériel biologique vers des cellules réceptrices ciblées. On pourrait ainsi ouvrir la voie à la mise au point de traitements autres que les vaccins, notamment dans le cancer – en oncologie de précision – ou d’autres maladies. Le projet devrait durer trois ans.
Projet 2 : Caractérisation et contrôle de la qualité des nanoparticules lipidiques
Le Pr David Juncker, professeur au Département de génie biomédical et directeur de cette entité, entreprend une étude visant à caractériser les nanoparticules lipidiques en vue de mieux connaître leur taille et la distribution de leur charge. À l’aide des techniques actuelles, on ne peut pas quantifier à la fois la taille et la charge d’une nanoparticule lipidique. Résultat : on obtient seulement des moyennes qui ne rendent pas compte de l’unicité de chaque nanoparticule ni du lien entre la taille et la charge. En mettant à profit une nouvelle technique conçue dans le laboratoire du Pr Juncker, l’équipe mesurera la taille et la charge de milliers de nanoparticules lipidiques et déterminera combien d’entre elles transportent une charge tel l’ARNm des vaccins. Les résultats de l’étude guideront l’optimisation de la fabrication de nanoparticules lipidiques et pourraient être utilisés à des fins de contrôle de la qualité pour la fabrication de vaccins et de traitements à ARNm. Le projet devrait initialement durer un an.