L’année 1953 a été exceptionnelle pour la science : les chercheurs Watson et Crick identifiaient la double hélice comme la structure de l’ADN et les docteurs C.P. Leblond et Yves Clermont de l’Université McGill publiaient leur article fondateur, le premier à identifier la théorie du renouvellement des cellules souches.

Soixante ans après cette découverte capitale, McGill a honoré le docteur Clermont le 18 octobre 2013 en donnant son nom au laboratoire d’histologie du Pavillon Strathcona d’anatomie et de médecine dentaire.  Cet hommage est bien mérité, car le laboratoire renommé est l’endroit même où le docteur Clermont a passé des décennies en tant qu’éducateur à transmettre ses connaissances, sa passion et son inspiration à d’innombrables étudiants de McGill.

Durant la cérémonie d’inauguration, le docteur David Eidelman, vice-principal (santé et affaires médicales) et doyen de la Faculté de médecine, a relaté des anecdotes personnelles du temps où le docteur Clermont lui enseignait au laboratoire. Avec ce dernier à ses côtés, le doyen a dévoilé un superbe portrait et une plaque commémorant un éducateur dont les étudiants appréciaient beaucoup le dévouement, la passion, l’éthique de travail et l’enthousiasme contagieux. La famille du docteur Clermont, d’anciens collègues et étudiants, des diplômés et des étudiants actuels ont participé à la fête et exploré les images impressionnantes que le docteur Clermont a dessinées à la main et qui ornent les murs du laboratoire.

Le passé et l’avenir de la recherche sur les cellules souches

img_039Après la cérémonie honorant le docteur Yves Clermont, un véritable pionnier de la recherche sur les cellules souches, il était tout indiqué que la professeure Janet Rossant de l’Hôpital SickKids et de l’Université de Toronto – elle-même chercheuse de renommée mondiale du domaine des cellules souches – soit invitée à prononcer la plus récente conférence de prestige Andrew F. Holmes du doyen de la Faculté de médecine.

S’adressant à l’auditoire qui bondait l’amphithéâtre C.P. Leblond du Pavillon Strathcona d’anatomie et de médecine dentaire de McGill, la professeure Rossant a offert un fascinant aperçu de l’évolution de la recherche sur les cellules souches depuis 1953 et des perspectives d’avenir. Elle a souligné que les cellules souches pourraient servir de cellules de remplacement pour de multiples maladies dégénératives et lésions traumatiques, tout en rappelant que la thérapie par cellules souches réussira à la condition de disposer d’une réserve inépuisable de cellules souches sûres et stables. Pour survivre et fonctionner, les cellules doivent pouvoir se spécialiser dans tous les types de cellules et éviter d’être rejetées par le système immunitaire ainsi que les protocoles cliniques pour acheminer les cellules au bon endroit.

Il reste beaucoup à faire

Selon la professeure Rossant, les cellules souches pluripotentes – capables de produire divers types de cellules – offrent le plus de potentiel. Bien qu’elles proviennent de souris, la grande question est de savoir s’il est possible, chez l’être humain, de tirer des cellules similaires au-delà du stade embryonnaire.

Cette entreprise de tirer des cellules des cellules pluripotentes humaines au-delà du stade embryonnaire a été pilotée par John Gurdon et Shinya Yamamanaka, dont les travaux marquent le début d’une nouvelle ère en recherche sur les cellules souches humaines avec l’arrivée de cellules souches pluripotentes induites (CSPi) – des cellules pluripotentes dérivées artificiellement de cellules non pluripotentes. Contrairement aux cellules souches embryonnaires, les CSPipeuvent être dérivées de cellules adultes et peuvent minimiser la probabilité de rejet.

À propos des champs d’intérêt en recherche de son laboratoire, la professeure Rossant a signalé les travaux que mène son équipe pour mettre au point de nouveaux traitements contre la fibrose kystique. Son équipe cherche notamment à accroître le potentiel thérapeutique en dérivant des CSPide patients atteints de la maladie afin d’aider à pallier le manque de donneurs et le risque de rejet associé au moyen usuel de traiter la fibrose kystique – la greffe pulmonaire.

On peut voir la conférence intégrale de la professeure Rossant ici.

 

Le Laboratoire d’histologie Dr Yves Clermont – 18 octobre (Photos : Nicolas Morin)

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La Conférence de prestige Andrew F. Holmes du doyen de la Faculté de médecine – 18 octobre (Photos : Nicolas Morin)

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20 octobre 2013