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Photo : Annette Novak

En ce soir pluvieux du 25 mai 2015, l’amphithéâtre Palmer accueillait des gens venus entendre la causerie « Survie : Bien vivre après le cancer », la quatrième et dernière de l’année du populaire forum public, « Une ère riche de promesses et de progrès en cancérologie », organisé par le Centre de recherche sur le cancer Rosalind et Morris Goodman (CRCG). Le bienfaiteur et infatigable défenseur de la recherche sur le cancer Morris Goodman y assistait avec sa fille Shawna Goodman, B.A. 1993. L’événement était animé par Nicole Beauchemin, Ph. D., professeure aux Départements de biochimie, de médecine et d’oncologie, qui a elle-même survécu au cancer.

Mais que signifie au juste « survivant du cancer »?

D’une part, comme le soulignait le conférencier Marc Hamel, Ph. D., directeur clinique du programme d’oncologie psychosociale, au CUSM, la définition est unique à chaque personne, et certains pourraient même rejeter le terme. William Brock, qui a conclu la soirée avec un témoignage éloquent sur les bienfaiteurs de la recherche sur le cancer à qui il doit de voir ses enfants atteindre l’âge adulte, avait valeur d’exemple.

D’autre part, le terme « survivant » est utilisé largement et ses définitions ont évolué au cours de la dernière décennie, afin de traduire les meilleures perspectives de survie à long terme pour certains cancers.

Globalement, les taux de survie augmentent de 63 % à 80 % et plus, a tenu à préciser Carmen Loiselle, professeure agrégée au Département d’oncologie et à l’École de sciences infirmières Ingram.

Alors qu’en 2005 la Société canadienne du cancer qualifiait de survivant « un patient qui avait vécu cinq ans après un diagnostic de cancer », elle a depuis élargi sa définition pour inclure « tout patient, du diagnostic d’un cancer jusqu’au décès », explique Valérie Hamel, conseillère principale, Service de soutien psychosocial, Cancer J’écoute, Société canadienne du cancer.

On peut étendre encore plus la définition de « survie » pour inclure les êtres chers qui ressentent aussi l’impact d’un diagnostic de cancer, a indiqué le Pr Hamel qui, à l’instar d’autres conférenciers, a aussi abordé quelques séquelles tardives, c’est-à-dire des effets secondaires éprouvés après la fin du traitement, notamment :

  • Lésion de nerf ou œdème.
  • Changements corporels : « Mon corps n’est plus comme avant ».
  • Prise de poids.
  • Problèmes de dysfonction cognitive à la suite d’une chimiothérapie (chemo-fog).
  • Fatigue : « Les patients se plaignent d’épuisement. La fatigue continue même au terme du traitement. »
  • Problèmes relationnels.
  • Difficulté avec les rapports sexuels et autres rapports intimes.
  • Problèmes financiers.
  • Avoir du mal à reprendre ses activités quotidiennes, en particulier de retourner au travail.

« Reprendre son travail après un diagnostic de cancer est une étape importante », a fait remarquer Hinda Goodman, coordonnatrice du programme de survie, L’espoir, c’est la vie, Hôpital général juif.

Qu’est-ce qu’une définition, après tout? Comme le précisait Mme Hamel, si les patients commencent à se considérer comme des survivants dès le diagnostic, ils peuvent planifier en conséquence : « C’est important de prévoir sa vie après le cancer dès que possible ».

Photo : Annette Novak
Photo : Annette Novak

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