Un texte de notre série « À la rencontre de membres de la FMSS venus d’ailleurs » – La Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) est composée de communautés plurielles dont les membres proviennent de partout au Canada et d’ailleurs dans le monde. Cette série souligne le talent et l’expertise de personnes qui ont choisi de venir s’établir au Québec et de se joindre à l’Université McGill. Merci de votre précieuse contribution!
Originaire d’Ottawa, Haley Abugov est venue à Montréal pour étudier à l’École des sciences infirmières Ingram (ÉSII) de l’Université McGill, où elle a obtenu une maîtrise en sciences infirmières (appliquées) en 2018. Ce faisant, elle a également approfondi sa connaissance du français, qui était selon elle plutôt sommaire à son arrivée.
Durant ses trois ans d’études à l’ÉSII et dans les années qui ont suivi, Haley a grandement amélioré sa maîtrise de sa deuxième langue, au point de décider de faire carrière à Montréal, trouvant son bonheur professionnel dans les milieux cliniques bilingues de la ville.
Haley dit avoir choisi McGill pour ses études de deuxième cycle car « c’était la seule université au Canada qui offrait une maîtrise en sciences infirmières n’exigeant pas de formation infirmière préalable ». Après un baccalauréat en microbiologie et immunologie à l’Université Dalhousie, elle savait qu’elle souhaitait travailler auprès des patients, mais hésitait entre les sciences infirmières et la physiothérapie. « Je n’étais pas faite pour le travail en laboratoire! »
C’est l’influence de sa mère, dit-elle, qui l’a inspirée et l’a aidée à trouver sa voie professionnelle. Sa mère a suivi le même programme qu’elle à l’ÉSII, obtenant sa maîtrise en 1984, « quelques années après la création du programme [en 1974] », précise Haley. « Quand nous avons su que le programme existait encore et était toujours le seul en son genre au Canada, mon destin était scellé, pour ainsi dire. »
Contrairement à quelques camarades de classe qui n’avaient presque aucune base en français avant de commencer le programme, Haley avait fait des études en français au secondaire. Elle n’avait cependant pas parlé la langue depuis l’obtention de son diplôme d’études secondaires, cinq ans plus tôt.
Haley ne croit toutefois pas que la langue ait été un obstacle pour la petite cohorte dont elle faisait partie à la maîtrise, sur les plans de « l’appréciation du programme ou de la diplomation ». Elle explique qu’en prévision de leurs stages cliniques, bon nombre de ses collègues de classe ont suivi les cours de français offerts gratuitement par Dialogue McGill. « Je crois que ça a grandement aidé les gens qui sont arrivés avec beaucoup moins de connaissances en français que moi », dit Haley en indiquant que bon nombre de ses pairs ont passé l’examen de français provincial, ont choisi de s’établir au Québec et travaillent maintenant dans des établissements bilingues, comme elle.
Titulaire de permis d’exercice de l’Ontario et du Québec, Haley dit avoir décidé de rester à Montréal en partie parce qu’elle a beaucoup aimé travailler à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Élevant aujourd’hui sa propre fille dans les deux langues, Haley se dit « extrêmement heureuse » d’avoir pu « réapprendre » le français dans sa vingtaine. « Je me considère bilingue pour de bon », se réjouit-elle.
« Le plus gratifiant pour moi, c’est l’équipe avec laquelle j’ai la chance de travailler », dit-elle de son travail au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), où elle est agente à l’assurance de la qualité au sein du Programme de greffe de cellules souches et de thérapie immunocellulaire. « Toute l’équipe a la même vision : celle d’un programme durable qui offre des soins d’excellente qualité aux patients en hématologie-oncologie au CUSM, tant en pédiatrie que chez les adultes. »