Photo : Nicolas Morin
Photo : Nicolas Morin

« Je ne saurais traduire assez ma gratitude », a dit Pamela Trejo Param, exprimant ainsi un sentiment sans équivoque lors de la 5e Réception annuelle des bourses de la Faculté de médecine. L’événement qui célèbre les réalisations des étudiants et le soutien des donateurs a eu lieu à la salle Holmes le jeudi 2 avril.

L’endocrinologue chilienne peut étudier le métabolisme osseux dans les métastases osseuses chez les patientes atteintes d’un cancer du sein à l’Université McGill grâce à une bourse Richard et Edith Strauss. « C’est un avantage incontestable. Sinon, je ne ferais pas de recherche ici. Sans ce soutien, ce serait impossible pour des personnes comme moi. C’est inestimable. »

« C’est vraiment toute la famille qui en profite », a ajouté son conjoint Pablo Zoroquiain, avec qui Mme Trejo Param a un bambin et un nouveau-né (« de vingt-six jours! »).

« C’est si merveilleux de rencontrer les boursiers choisis », a indiqué Ralph Cooke, MDCM 1957, qui assistait à la réception de la part de sa promotion qui a doté en 1992, à l’occasion de la 35e réunion, la bourse Merle Peden. Madame Peden a été la secrétaire de la Faculté de médecine de 1953 à 1967 et beaucoup de diplômés de l’époque se souviennent d’elle comme incarnant officieusement le Bureau Medwell et veillant sur la santé et le bien-être des étudiants. « Elle a commencé le même jour que nous », a précisé le Dr Cooke.

Parmi les invités se trouvait la plus récente donatrice de la Faculté, Elaine Wang, MDCM 1977, qui venait de faire le jour même un autre don, cette fois, sous forme d’un très généreux Prix humanitaire, à

Photo : Nicolas Morin
Photo : Nicolas Morin

décerner lors de la collation des grades, et d’une bourse de voyage en santé mondiale. « Je trouve important de donner en retour à une excellente école de médecine. Mon diplôme de l’Université McGill m’est très utile, surtout lorsque je m’entretiens avec des collègues des États-Unis », a souligné Dre Wang, qui partage son temps entre l’Ontario et le Connecticut.

Michael Johnstone, B. Sc. 1977, MDCM 1982, de Boston, était accompagné de sa conjointe Ellen afin de rencontrer les étudiants boursiers. Dr Johnstone soutient une bourse de recherche pour les étudiantes en l’honneur de sa regrettée mère, Rose Mamelak Johnstone, B. Sc. 1950, Ph. D. 1953, première et seule directrice du Département de biochimie, de 1980 à 1990. « Elle a été une scientifique à une époque où il y avait peu de femmes en sciences », a dit Dr Johnstone de sa mère, qui a grandi dans la pauvreté, près du boulevard Saint-Laurent dans le même quartier d’immigrants juifs qu’a immortalisé Mordecai Richler. « Elle était non seulement une biochimiste, mais elle a aussi joué un rôle actif en matière d’égalité des droits à l’Université McGill, afin que le concept de salaire égal pour un travail égal soit appliqué. »

Nombre des donateurs mentionnent des membres de leur famille comme sources d’inspiration à leur philanthropie. David O’Hashi, B. Sc. 1957, MDCM 1961, soutient trois bourses à l’Université, dont une à la Faculté de médecine nommée pour ses parents, Kanekichi et Shizue O’Hashi. « Ils sont les inspirateurs. Ils ont payé mes études collégiales et je dois à mes parents d’être rendu où je le suis. Comme j’ai eu cette chance, je me suis dit que ce serait bien de faire quelque chose pour aider quelqu’un dans le besoin. C’est pourquoi j’ai choisi une bourse d’aide financière plutôt qu’une bourse d’études. Je désirais vraiment que mon aide soit fonction d’un besoin financier. »

Lorsqu’on lui demande ce que change le soutien des donateurs dans sa vie, Katrina Gong, B.A. 2013, étudiante en première année de médecine et bénéficiaire de la bourse James Moses et Stella Frosst Alexander, répond : « Sur le plan pratique, c’est ne plus avoir à s’inquiéter de trouver un emploi à temps partiel ». Elle peut ainsi consacrer plus de temps à ses études, comme à son passe-temps, le violon. La bourse peut aussi ouvrir des portes : « James Moses Alexander a étudié à l’Université McGill et avait de bonnes relations à l’Université de Caroline du Nord, où, en 3e année, si on est toujours titulaire de la bourse, on peut effectuer un stage, à Chapel Hill, ce qui est sensationnel. »

Le camarade de Katrina Gong, Mark Woo, bénéficiaire de la bourse Frederick Penton Loftus Lane pour excellence scolaire en fonction des besoins financiers, a dit : « Je viens de l’extérieur de la province et mes droits de scolarité sont beaucoup plus élevés. Disposer de cette aide financière supplémentaire me rend un grand service. »

Riany de Sousa Sena, doctorante à l’École de physiothérapie et d’ergothérapie et bénéficiaire, en 2011, d’une bourse Richard et Edith Strauss, est reconnaissante de l’impulsion supplémentaire que remporter le prix commémoratif Patricia Ann MacDonald Wells Van Daele lui a procuré alors qu’elle achève ses études. Elle examine des méthodes « originales » d’améliorer l’activité physique chez les personnes atteintes de maladie respiratoire chronique. L’une de ces méthodes, le rétropédalage plutôt que le pédalage en sens normal sur un vélo stationnaire, donne déjà des résultats encourageants et permet aux participants de l’étude de faire de l’exercice à quatre fois leur intensité normale. « Les patients s’enthousiasment et disent que le vélo a un pouvoir magique, car ils peuvent soutenir l’intensité durant 30 minutes, alors qu’ils ne peuvent marcher que pendant cinq minutes. »

« Je songe à la recherche depuis plusieurs années », a révélé Jonathan Di Tomasso, B. Sc. (Sc. Nutr.) 2008. La bourse Philip Kuok, offerte en collaboration avec le Réseau de cancérologie Rossy, lui a permis de passer de l’exercice de la diététique au CUSM, où son travail était centré sur les patients atteints de cancer et leurs proches, à la poursuite de travaux de recherche aux cycles supérieurs sur la nutrition et les outils d’évaluation nutritionnelle pour la réadaptation à la suite d’un cancer. « Une de mes hypothèses est que cet outil d’évaluation nutritionnelle peut prévoir les résultats du traitement du cancer, et, si c’est le cas, il se révélerait très utile pour les oncologues, le personnel infirmier et les diététistes. »

« Cette bourse me permet de concrétiser mon rêve. »

L’invitée de marque, Alice Chan-Yip, MDCM 1962, a pris la parole pour expliquer ce qui l’avait motivée à instituer un fonds de dotation en 2005. « C’est l’année où j’ai fermé mon cabinet de pédiatrie et pris le temps de songer à redonner à mon alma mater. »

« Au début des années 1970, un collègue plus âgé m’a cédé son cabinet de pédiatrie lors de son départ pour Calgary. J’ai vite compris que ma clientèle principalement anglophone était très différente de celle de la clinique que j’avais mise en œuvre à l’Hôpital chinois de Montréal. Cela m’a appris que les services de soins de santé ne répondaient pas aux besoins des nouveaux arrivants. » Elle a cherché – et trouvé – des façons d’accroître le taux d’allaitement, d’améliorer le temps nécessaire pour dépister un retard de développement et de diminuer l’anémie chez les enfants de la communauté chinoise.

Plus tard, à la semi-retraite, elle s’est intéressée aux patients présentant des symptômes psychosomatiques.

Deux des bourses que soutient Dre Chan-Yip à la Faculté – la bourse du multiculturalisme Dre Alice Chan-Yip et la bourse Dre Alice Chan-Yip de recherche aux cycles supérieurs en médecine psychosomatique et intégrative – encouragent les étudiants à tenir compte des déterminants culturels et psychosociaux de la santé.

Photo : Nicolas Morin
Photo : Nicolas Morin

Aselin Weng, B. Sc. (Sciences de la réadaptation) 2014, bénéficiaire de la bourse du multiculturalisme Dre Alice Chan-Yip, s’est aussi adressée aux invités. Fondatrice et directrice administrative de Seeing Voices, la seule compagnie de théâtre pour sourds au Québec, Aselin Weng a commencé par se présenter en utilisant le langage gestuel américain, avant d’expliquer de vive voix en anglais ce que représentaient la générosité et l’encouragement de Dre Chan-Yip : « Cette aide n’aurait pu arriver à un meilleur moment. »

Grâce à la bourse, Aselin Weng peut se concentrer sur ses travaux universitaires et Seeing Voices, plutôt que de devoir travailler à temps partiel comme monitrice de natation. « Notre professeur de langage gestuel a commencé à donner des cours à des professionnels de la santé », a-t-elle dit de la compagnie, qui prépare aussi la production prochaine de La Petite Sirène, qui sera présentée en langage gestuel américain et en anglais parlé.

Aselin Weng a mentionné qu’en tant qu’immigrante d’origine taïwanaise, recevoir cette aide d’une personne qui a tant fait pour la communauté chinoise de Montréal était particulièrement lourd de sens à ses yeux.

« C’est merveilleux de voir ses réalisations cliniques et scolaires reconnues », a dit Alexander Trotsky, B. Sc. (Sciences de la réadaptation) 2014, premier bénéficiaire du prix commémoratif Lois Radcliffe. « Je suis très reconnaissant aux donateurs qui pensent à donner en contrepartie des bienfaits qu’ils ont reçus. L’aspect financier est formidable, mais la reconnaissance est peut-être encore plus importante. »

« Je me sens soutenue et encouragée », a dit Afiqah Yusuf, M. Sc. 2012, bénéficiaire d’une bourse d’études supérieures Maysie MacSporran, résumant ainsi le principal message de la soirée.

Photo : Nicolas Morin
Photo : Nicolas Morin

Photo : Nicolas Morin
Photo : Nicolas Morin

Photo : Nicolas Morin
Photo : Nicolas Morin