Les porteurs de cette mutation sont exposés à un risque plus élevé de maladies neurodégénératives
Source : Le Neuro
Une équipe de scientifiques canadiens composée notamment de chercheurs de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal (Le Neuro) a découvert la première mutation génétique fondatrice liée aux synucléinopathies chez les Canadiens français; ce groupe de maladies neurodégénératives comprend la maladie de Parkinson, la démence à corps de Lewy et l’atrophie multisystématisée.
Cette mutation, appelée «p.Trp378Gly», se trouve dans le gène GBA, l’un des principaux gènes en cause dans la maladie de Parkinson. Les mutations les plus courantes du gène GBAsont associées à un faible risque de synucléinopathies, mais lorsqu’elles viennent s’ajouter à d’autres mutations, ce risque peut augmenter considérablement.
L’étude a révélé qu’un pour cent des Canadiens français atteints de synucléinopathies sont porteurs de la mutation du gène GBA. Cette mutation est propre aux Canadiens français, qui en ont probablement hérité d’un ancêtre commun.
Les personnes qui héritent de cette mutation génétique d’un de leurs parents deviennent porteurs de cette dernière et sont exposées aux synucléinopathies. Celles qui héritent de cette mutation et d’une autre mutation du gène GBA de leurs deux parents souffriront de la maladie de Gaucher, dont les symptômes comprennent une augmentation du volume de la rate et du foie, une faible numération des globules rouges, une atteinte pulmonaire, de l’arthrite ainsi que des douleurs osseuses et des fractures. Tous les patients ne présentent toutefois pas les mêmes symptômes.
«Nous ne connaissons pas la fréquence de cette mutation au sein de la population canadienne française en général, mais elle ne semble pas très élevée. Nous allons soumettre d’autres sujets à des tests afin de déterminer sa fréquence exacte», souligne le DrZivGan‑Or, chercheur en génétique au Neuro et auteur principal de l’étude. «Cette mutation est très importante sur le plan clinique pour les couples qui veulent des enfants, car elle cause la maladie de Gaucher. Ces couples peuvent recourir au dépistage génétique afin de savoir s’ils en sont porteurs.»
Dans le cadre de cette étude, 891témoins, 436patients parkinsoniens et 189patients atteints du trouble comportemental en sommeil paradoxal dont l’état est étroitement lié aux synucléinopathies ont été soumis à des tests génétiques. Tous les patients atteints de la maladie de Parkinson et du trouble comportemental en sommeil paradoxal étaient d’origine canadienne française. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la version imprimée de la revue Clinical Genetics le 1e octobre, 2018.
Cette étude a été réalisée par des chercheurs du Neuro, de l’Université McGill, de l’Université Laval, du Département de pharmacologie et de thérapeutique de l’Université McGill (Montréal), de l’Université de Toronto, de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine (Montréal), du Programme MarkFreedman et JudyJacobs pour la maladie de Gaucher ainsi que du Sinai Health System (Toronto).
Cette étude a été financée par la Fondation MichaelJ.Fox pour la recherche sur la maladie de Parkinson, le Consortium canadien en neurodégénérescence associée au vieillissement et le Réseau canadien de la glycomique (GlycoNet). Elle a été réalisée en partie grâce au soutien financier du Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada octroyé à l’Université McGill pour le programme Un cerveau sain pour une vie saine. L’accès à certains sujets de cette étude a été rendu possible grâce au Réseau Parkinson Québec.
Le 3 octobre 2018