La cérémonie du professionnalisme en sciences infirmières de l’École des sciences infirmières Ingram est un rite de passage – l’occasion pour les étudiantes et étudiants d’affirmer publiquement leur engagement individuel et collectif envers la profession infirmière et au respect des normes les plus exigeantes, pour honorer le contrat social qui fait partie intégrante du métier. 

Le 28 septembre 2023, ce sont donc près de 300 étudiantes et étudiants qui ont participé, remplis de fierté, à cette célébration émouvante qui marquait leur entrée dans la profession infirmière. Les personnes présentes ont pu assister entre autres à la cérémonie du porte-nom, où chaque membre de la cohorte, par programme, monte sur scène et arbore fièrement son porte-nom aux couleurs de McGill pour la première fois. Ensuite venait la récitation du serment professionnel composé par et pour les étudiants et étudiantes en sciences infirmières. Noémie Rancourt, présidente de l’Association étudiante au premier cycle en sciences infirmières, a dirigé la prestation de serment en français, tandis que Camilo Sierro Herrera, président de l’Association étudiante aux cycles supérieurs en sciences infirmières, a dirigé celle en anglais. 

Dans son mot de bienvenue, Josée Bonneau, directrice adjointe – Éducation, a souligné que la cérémonie se déroulait pendant les Semaines de sensibilisation aux cultures autochtones : « une occasion de réfléchir à l’histoire autochtone et aux relations que nous voulons établir avec les personnes dont les liens avec ce territoire remontent à des siècles. » C’est alors que Rob Spade, conseiller culturel autochtone au Bureau du vice-principal exécutif et vice-principal aux études de McGill, a ouvert la cérémonie par un chant traditionnel au son d’un tambour cérémonial. « Je chante pour honorer votre travail et le chemin que vous avez parcouru, et fais résonner le tambour pour vous soutenir et vous encourager », a-t-il dit, décrivant les infirmières et infirmiers comme des instruments de guérison pour notre société. 

La date de la cérémonie coïncidait avec le troisième anniversaire du décès de Joyce Echequan, dont l’histoire tragique nous rappelle cruellement les conséquences funestes du racisme et de la discrimination au sein de notre système de santé. En rendant hommage à la vie et à la mémoire de Joyce, Josée Lavallée, directrice du Bureau de la responsabilité sociale en sciences infirmières de l’École des sciences infirmières Ingram, a intimé aux étudiants et étudiantes d’être « les agents de changement qui incarnent le Principe de Joyce, qui dénoncent l’injustice et qui travaillent sans relâche à créer un système de santé où l’on traite chaque personne avec le respect et la dignité qui lui sont dus. » 

Faisant remarquer que le personnel infirmier est responsable de 90 % des services de santé fournis dans le monde, Anita Gagnon, vice-doyenne et directrice de l’École, a félicité les étudiantes et étudiants d’avoir choisi cette profession gratifiante. « Aucune profession de la santé n’a une portée aussi vaste », a-t-elle affirmé. 

Lesley Fellows, doyenne de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, a rappelé l’importance de mettre son ego de côté au profit du respect mutuel et de l’humilité, racontant au passage une anecdote qui lui est arrivée alors qu’elle était résidente en médecine de famille dans le grand nord canadien. Accompagnée d’une infirmière et d’un ambulancier, elle transportait un patient blessé à l’abdomen à l’hôpital le plus proche, sans trop savoir à quelle distance se trouvait l’hôpital ni combien de temps il faudrait rouler sur des routes isolées et glacées. L’administration de la morphine était un autre problème : avec une dose trop faible, le patient souffrirait terriblement, mais si on augmentait trop la dose, le stock serait épuisé avant d’arriver à destination. Soudain, le patient s’est réveillé, a reconnu la route et a pu dire à l’équipe à quelle distance se trouvait l’hôpital. « La première leçon que j’ai tirée, a raconté la Dre Fellows, est que le travail d’équipe est indispensable. La deuxième est qu’il faut toujours écouter le patient. » 

Dans son discours enflammé intitulé « Planetary health and nursing: Shaping our desired future », Fiona Hanley, chargée d’enseignement à l’École, a énuméré des moyens concrets par lesquels les étudiantes et étudiants en sciences infirmières peuvent atténuer les effets de la crise climatique sur notre santé et notre bien-être à tous (lire notre texte sur son allocution). Ils peuvent entre autres prêter serment pour la santé planétaire (Planetary Health Pledge), ce qui implique d’intégrer pleinement les efforts pour la santé de la planète dans notre devoir de diligence, consulter le bulletin de la santé planétaire (The Planetary Health Report Card) – un outil d’évaluation d’origine étudiante qui analyse les points forts et les occasions d’amélioration dans de plus en plus de facultés de sciences de la santé – et se joindre au groupe McGill Nurses for Planetary Health, une puissante coalition réunissant des membres de la communauté étudiante, du personnel et du corps enseignant afin de militer pour la justice sociale et climatique. 

Après la cérémonie, la fête s’est poursuivie avec le service de rafraîchissements et de petits gâteaux.