« Le virus du VIH se cache dans les cellules T CD4+ sous une forme latente invisible pour les cellules immunitaires. Nous l’avons fait sortir des gènes humains à un niveau élevé qui n’avait jamais été atteint précédemment, afin qu’il puisse être reconnu et attaqué par le système immunitaire. Et nous avons réussi à le faire à la fois chez des souris tolérant le sang humain — des souris “humanisées” — et chez des singes infectés par le SIV, ce qui nous donne de grands espoirs pour l’avenir ».
Actuellement, les personnes séropositives suivent une thérapie antirétrovirale (ART) qui peut supprimer le VIH à des niveaux indétectables dans le sang, mais le virus persiste dans tout le corps dans les cellules T CD4+ infectées. Le système immunitaire ne peut pas reconnaître ces cellules infectées, et aucune thérapie ne peut les éliminer.
« Lorsque le traitement antirétroviral est arrêté, la charge virale rebondit rapidement dans le sang. C’est pourquoi les personnes séropositives doivent suivre un traitement continu », explique le Dr Routy.
Les chercheurs ont utilisé un composé appelé AZD5582 pour activer les cellules T CD4+ infectées de façon latente par une voie inflammatoire NFkB non canonique, et ils y sont parvenus à des niveaux impressionnants dans le sang et dans de nombreux tissus différents, avec peu ou pas de toxicité. Leurs résultats ouvrent la voie au développement d’une cible thérapeutique, puisque le virus est désormais visible sous thérapie antirétrovirale.
« Le défi numéro un pour venir à bout du VIH était d’exposer le réservoir viral latent, explique le Dr Routy. Maintenant que nous y sommes arrivés, nous nous rapprochons du défi numéro deux, qui est de l’éliminer en tant qu’ennemi visible. Des recherches prometteuses sont en cours sur ce front également ».
Researchers reverse HIV latency, important scientific step toward cure
University of North Carolina Health Care press release
NIH-supported scientists reverse HIV and SIV latency in two animal models
NIH press release
Reactivation of latent HIV moves shock-and-kill treatments forward
Nature news article
Le 13 février 2020