À peine ses recherches postdoctorales terminées au laboratoire PCAN (Parkinson’s disease Cognition Action Neuroimaging), au Hotchkiss Brain Institute de la Faculté de médecine Cumming de l’Université de Calgary, Noémie Auclair-Ouellet s’est jointe à l’École des sciences de la communication humaine de la Faculté de médecine de l’Université McGill.

Ses travaux à Calgary, où elle a obtenu une bourse de recherche des Instituts de recherche en santé du Canada, portaient sur l’identification de marqueurs comportementaux et de neuroimagerie du déclin cognitif relié à la maladie de Parkinson. « C’était bien de travailler de nouveau sur la maladie de Parkinson et de voir comment le domaine avait évolué en cinq ans. Les recherches que j’ai menées là-bas ont révélé des liens intéressants entre les régions du cerveau responsables de la flexibilité cognitive (la capacité de passer d’un mode de fonctionnement à un autre) et la performance des adultes atteints de la maladie de Parkinson en matière de fluidité verbale. Ces résultats m’ont motivée à poursuivre mon travail sur la maladie de Parkinson et à élaborer un projet avec un protocole de langage élargi, comportant des essais expérimentaux mieux adaptés aux difficultés que présentent les adultes atteints de la maladie de Parkinson, et une tâche de langage effectuée pendant une IRMf. L’étude du langage en présence de la maladie de Parkinson offre un grand potentiel. »

La première expérience de Noémie Auclair-Ouellet avec la maladie de Parkinson date de sa maîtrise en orthophonie à l’Université Laval, de 2008 à 2010. Pendant cette période, elle a participé à deux projets sur le langage et la cognition en présence de la maladie de Parkinson : l’un dans le cadre d’une étude longitudinale de patients ayant reçu un traitement de stimulation cérébrale profonde et l’autre pour une étude expérimentale visant à préciser les impacts des déficits de la mémoire procédurale et des fonctions exécutives sur diverses sphères du langage (la syntaxe, la grammaire et la lecture). « C’est grâce à ces deux projets que j’ai décidé de faire carrière en recherche », dit-elle.

Après sa maîtrise, Noémie a travaillé brièvement comme orthophoniste auprès d’adultes atteints d’aphasie à la suite d’un accident vasculaire cérébral, mais son intérêt pour les déficits du langage en lien avec les maladies neurodégénératives ne l’a pas quittée. En 2010, elle a entrepris un doctorat sous la supervision conjointe de Joël Macoir de l’Université Laval et Marion Fossard de l’Université de Neuchâtel, en Suisse. Son projet de doctorat, appuyé par une bourse d’études supérieures Joseph-Armand Bombardier du Conseil de recherches en sciences humaines, étudiait l’impact des déficits sémantiques (c’est-à-dire de traitement du sens) sur la production et la compréhension de mots morphologiquement complexes (verbes conjugués, mots avec préfixes et suffixes). Ce projet était le premier à employer des tests bien contrôlés de morphologie dérivationnelle (mots avec préfixes et suffixes) chez un groupe de personnes atteintes de la variante sémantique de l’aphasie primaire progressive (vsAPP). Si les résultats sont confirmés par d’autres études, la présence de difficultés à comprendre et produire des mots comportant des suffixes ou des préfixes pourrait s’ajouter comme critère appuyant le diagnostic de vsAPP.

 

Intégration à la communauté mcgilloise

Noémie Auclair-Ouellet affirme s’être jointe à l’École des sciences de la communication humaine de l’Université McGill en raison de la communauté de recherche dynamique et de l’engagement de l’Université en faveur de l’excellence et de l’innovation. En plus de son travail sur la maladie de Parkinson, elle prévoit mener des recherches sur d’autres maladies neurodégénératives, dont la maladie d’Alzheimer, et l’aphasie primaire progressive.

« L’objectif de mes recherches est d’identifier des marqueurs du langage fiables et distinctifs, qui permettent de prédire le déclin ou le rétablissement, selon la population, afin de mettre au point des traitements et interventions mieux adaptés aux déficits de communication en présence de divers troubles du langage acquis. Je n’aurais pas pu espérer un meilleur contexte pour mener mes recherches, et je me sens privilégiée de pouvoir enseigner à ceux qui deviendront de remarquables orthophonistes et chercheurs en sciences de la communication humaine. »

 

Le 22 septembre 2017