Au lendemain du Sommet, certains médias ont rapporté que les compressions exigées aux universités québécoises avaient été réduites de 75 pour cent. Ce n’est pas le cas. En réalité, les compressions demeurent inchangées, et représentent 38 M$ pour McGill pour l’exercice financier en cours et le suivant. L’offre du gouvernement comprend une certaine souplesse quant à l’échéancier, et la menace de pénalité financière aux établissements qui n’instaureraient pas immédiatement les compressions y a été supprimée. Quoi qu’il en soit, les universités sont tenues d’appliquer les compressions.

Par ailleurs, le gouvernement a fait mention d’un réinvestissement à compter de 2015, si les conditions économiques du Québec le permettent. Le gouvernement met sur pied un groupe de travail qui déterminera de quelle façon ce financement sera accordé aux universités; la part qui sera versée à McGill n’a pas encore été fixée. En raison de cela et de l’incertitude économique, nous ne pouvons pas nous permettre de compter sur cet investissement.

Outre l’incertitude du financement gouvernemental, le budget de fonctionnement de McGill doit couvrir des dépenses obligatoires dans certains domaines d’activité, notamment les contributions à son régime de retraite, les nouvelles obligations auxquelles elle est assujettie en vertu de la loi sur l’équité salariale, et les besoins urgents en ce qui a trait à l’entretien et à la réfection des bâtiments. Ces coûts obligatoires ont augmenté de façon considérable.

En raison de ces compressions, le déficit cumulé de McGill (non PCGR) augmentera de 30 pour cent cette année (2012-2013), passant de 93 à 120 M$, et est en voie de doubler d’ici 2019. Si nous souhaitons agir de manière responsable, nous devons réduire nos dépenses dès aujourd’hui. Il nous faut envisager l’avenir à long terme et agir pour préserver notre mission, afin que McGill demeure une institution d’enseignement supérieur dynamique de calibre mondial.

Ces nouvelles réalités financières donneront lieu à de difficiles décisions qui auront une incidence sur chaque groupe d’employés : cadres, gestionnaires et personnel syndiqué. Nous avons étudié avec attention les suggestions qui nous ont été soumises par les membres de la collectivité, et nous discuterons avec chaque groupe des diverses options qui nous permettront de réduire les dépenses, dont le gel salarial et gel de recrutement, la retraite anticipée pour le personnel administratif et de soutien, ainsi que la réduction de services et de programmes.

La rémunération (salaire et avantages sociaux) représente 75 pour cent de nos coûts de fonctionnement. Par conséquent, si nous ne parvenons pas à réduire les dépenses au niveau souhaité par l’entremise de ces mesures, il nous faudra envisager l’abolition de postes.

C’est une période difficile pour l’ensemble de notre collectivité, et, pour le bien de l’Université, nous devrons tous faire des sacrifices et nous serrer les coudes. McGill a survécu à d’autres crises par le passé, notamment à la suite des répercussions de la chute des marchés financiers. Elle en est sortie plus forte, et il en sera de même cette fois.

Nous vous transmettrons des données plus précises au cours des deux prochaines semaines, et publierons régulièrement des mises à jour sur le blogue Rouge ainsi que sur le site Web traitant des compressions budgétaires. Nous vous invitons également à nous faire part de vos idées et de vos commentaires sur Rouge et à budgetcuts@mcgill.ca.

 

Anthony C. Masi, vice-principal exécutif
Michael Di Grappa, vice-principal (administration et finances)

 

12 mars 2013