Photo: Patrick Boghossian

Membres de la communauté mcgilloise,

Je vous écris afin de vous présenter les plus récentes informations quant à l’impact sévère qu’auront les compressions du gouvernement sur les étudiants, le corps professoral, le personnel administratif et de soutien à McGill, ainsi que sur le système universitaire québécois.

À l’instar d’un grand nombre d’universités québécoises, McGill doit composer depuis une dizaine d’années avec un grave problème sous-financement. Aujourd’hui, moins d’un an après que le gouvernement du Québec se soit engagé à s’y attaquer, nous traversons une crise. 

McGill a préparé son budget 2012-2013 en fonction de l’engagement du gouvernement québécois à accroître les fonds alloués à l’enseignement supérieur. Huit mois après le début de l’exercice financier 2012-2013, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie a réduit le financement universitaire de 124 M$, ce qui représente pour McGill 19,1 M$. Les universités ont reçu l’impossible mission de mettre ces compressions en œuvre d’ici les quatre prochains mois. Depuis, la situation s’est aggravée.

Le 8 février, nous avons reçu une triste nouvelle indiquant que les compressions imposées au budget de base pour l’exercice 2012-2013 se répéteraient l’an prochain. Au total, d’ici avril 2014, 38,2 M$ seront soustraits de la subvention que McGill reçoit du gouvernement du Québec. Ce dernier exige également que l’Université atteigne 50 % de cet objectif – soit 19,1 M$ – d’ici avril 2014, précisant que le non-respect de cette directive entraînerait une compression supplémentaire de quelque 32 M$.

Bien qu’il ait maintes fois promis de vastes consultations sur le financement et la gouvernance des universités, le gouvernement actuel a déjà fait connaître ses décisions pour la majorité des questions les plus importantes.

Ces compressions sans précédent ne sont pas abstraites. Elles auront une grave incidence sur des personnes qui nous sont chères, membres de la communauté mcgilloise et de familles aux quatre coins du Québec. Elles réduiront la capacité de McGill de fournir une contribution exceptionnelle, tant sur le plan social qu’économique.

Nous sommes déterminés à nous battre contre ces mesures, mais devons néanmoins nous préparer au pire. Nos priorités consistent à protéger notre principale mission académique et à tout mettre en œuvre afin d’assurer le bien-être de notre communauté et de notre personnel. Pour cela, il nous faudra poser des gestes très sérieux, notamment abolir des postes et réduire des services et des programmes.

La haute direction n’a pas encore pris de décision formelle quant aux mesures de à appliquer. Elle continue d’examiner et de revoir les options, dont celles qui lui sont acheminées par la communauté et nées de l’Initiative de recadrage stratégique. La semaine dernière, le vice-principal exécutif Masi et le vice‑principal Di Grappa ont mené des assemblées générales auxquelles ont assisté des centaines de personnes venues faire part de leur inquiétude quant à l’avenir de l’Université. Nous avons reçu nombre d’idées à cet égard, et vous invitons à continuer de nous faire part de vos suggestions et commentaires à budgetcuts@mcgill.ca ou sur le blogue Rouge.

Seule et en collaboration avec la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec, McGill continuera de s’adresser au gouvernement pour lui demander d’annuler ces décisions désastreuses et de rétablir le soutien financier de l’enseignement et de la recherche. 

McGill est une institution québécoise d’exception et sa communauté tout entière est fière de son riche apport. Sans relâche, elle défend sa place parmi les plus prestigieux établissements au monde. Elle mène d’exceptionnelles activités d’enseignement et de recherche. La cote de crédit, les vérifications externes, les pratiques financières et le mode de gouvernance de McGill témoignent d’une saine gestion financière. Ce rendement est attribuable à la qualité et à la discipline de son personnel et au respect rigoureux de sa mission.

Nous vivons une période difficile et inquiétante, et je partage entièrement vos préoccupations. Le temps est maintenant venu d’unir nos forces. Quel que soit le défi qui nous attend, notre priorité est de nous assurer que l’Université McGill, ses employés et ses programmes disposeront des ressources nécessaires pour continuer d’offrir des services de calibre exceptionnel. Je vous remercie pour la détermination et l’engagement dont vous faites preuve. Ensemble, nous traverserons cette crise.

Cordialement,

 

Professeure Heather Munroe-Blum

Principale et vice-chancelière, Université McGill

 

20 février 2013