
Dans notre série McGill au Québec : mission santé, nous mettons en lumière le travail que réalisent des membres de la Faculté de médecine et des sciences de la santé d’un bout à l’autre du Québec. De la Montérégie et de l’Outaouais à l’Eeyou Istchee et au Nunavik, nos apprenants, apprenantes, cliniciens, cliniciennes et scientifiques ont le privilège et la fierté de s’associer aux communautés pour apprendre et enseigner, prendre soin de la population québécoise et améliorer la santé de tous. Découvrez leurs histoires passionnantes.
Au moment où le Québec a besoin de plus de médecins de famille que jamais, Akash Pattni et Devon Haseltine, deux étudiants en médecine au Campus Outaouais de l’Université McGill, ont décidé non seulement de s’orienter vers cette spécialité, mais aussi d’encourager leurs collègues à faire de même.
« Au départ, je pensais devenir chirurgien », explique Akash, étudiant de quatrième année. « Je croyais que le médecin de famille ne faisait que du travail de bureau. J’ai changé d’idée à compter du moment où j’ai été exposé à la panoplie des possibilités qui existent dans cette pratique ».
« Pour moi, je savais que je ne voulais pas être chirurgien à cause de ma dextérité limitée », ricane Devon, actuellement en troisième année. « La plupart des autres spécialités m’intéressaient, mais ce sont mes 40 heures de shadowing qui m’ont fait découvrir la médecine familiale. Je suis irrésistiblement devenu persuadé que c’était ma voie. »
Akash et Devon sont tellement convaincus de leur choix qu’ils ont décidé de s’attaquer de front à la pénurie de médecins de famille. Ils ont créé, en 2024, le Groupe d’intérêt en médecine familiale de l’Outaouais (GIMFO), le dernier-né des groupes de spécialités médicales du Campus Outaouais.
Selon les deux comparses, la mission du GIMFO se distingue de celle des autres groupes du genre. « L’un des buts distinctifs du GIMFO est de démystifier cette spécialité afin d’encourager les étudiants à l’embrasser pour à répondre à la pénurie dans la région », explique Akash. « Les conceptions erronées sont tenaces à son sujet et le GIMFO tente de renverser la situation. Nous devons éduquer! »
Les deux cofondateurs se complètent bien, alliant leadership et désir d’entraide. Akash précise que le club offre une double possibilité : « Je peux mentorer les étudiants à travers leur cheminement vers la médecine familiale. Il me permet aussi de poursuivre mon propre apprentissage au sujet de cette spécialité. »
Le GIMFO tient deux événements par année. Lors du premier, en mai 2024, Devon et Akash ont invité leurs collègues de toutes les cohortes du programme de médecine et des jeunes des cégeps de la région à venir entendre des présentations de médecins de famille de l’Outaouais. Ils ont pu ainsi sensibiliser les plus jeunes aux possibilités qu’offre la médecine familiale. Les médecins invités ont présenté les particularités de leur pratique clinique, dont les participants ont pu constater toute l’étendue et la diversité. « Nous pensons que la présence des cégépiens à nos activités, de même que celle – à venir – des membres de la classe politique et d’autres dirigeants de la communauté, pourrait avoir une incidence sur les solutions à la pénurie de médecins de famille et… sur notre financement! », explique Devon.
Pour le moment, le financement du GIMFO provient essentiellement de l’Association étudiante de l’Université McGill et du Campus Outaouais.
Les deux étudiants entrevoient un bel avenir pour le GIMFO. « Il faut que nous devenions omniprésents pour toutes les cohortes de médecine », affirme Akash. « Qu’il s’agisse d’accompagner les étudiants dans leurs questionnements ou, à terme, de proposer une certification officielle à l’utilisation de FastEcho, les possibilités qu’offre cette initiative sont infinies! ».
Quant à Devon, il mise sur la recherche comme activité additionnelle pour le GIMFO. Par exemple, le groupe a déjà sondé les médecins de famille de la région et l’étudiant a pu présenter les données obtenues à Montréal, à Québec et même à Salt Lake City. « Ces conférences portaient sur les facteurs motivationnels et les barrières à la carrière de médecin de famille », explique Devon. « Nous en produirons un papier scientifique complet qui alimentera l’élaboration de politiques publiques et fournira des lignes directrices pour la promotion de la médecine familiale en milieux ruraux, partout au Canada. »