Un programme de premier cycle plus souple, qui ouvrira de nouvelles portes

Les infirmières et infirmiers du Québec formés au cégep auront un meilleur accès au baccalauréat en sciences infirmières, où qu’ils soient, en suivant un nouveau programme en ligne conçu par l’École des sciences infirmières Ingram (ÉSII) et les Services de soutien pédagogique (TLS) de McGill.

Mis sur pied grâce à un don de 1 million de dollars de la Fondation Doggone, le baccalauréat en sciences infirmières intégré (BSII) en ligne, sera offert partout dans la province. Il s’agit du premier programme de baccalauréat entièrement en ligne offert à l’Université McGill et du premier programme de sciences infirmières de premier cycle en ligne au Québec.

Annie Chevrier, directrice du programme de baccalauréat intégré en sciences infirmières – modalité en ligne et directrice de l’éducation permanente et en ligne en sciences infirmières à l’ÉSII, explique que ce programme comble un besoin pressant dans la province. « Le tronc commun du BSII en ligne est le même que celui de notre BSII en présentiel. Le programme permet donc aux infirmiers et infirmières de tout le Québec de poursuivre leurs études et d’obtenir un diplôme de premier cycle qui répond aux mêmes normes de qualité élevées. » Dans une province aussi vaste que le Québec, les implications sont considérables.

Doubler le nombre de diplômés et diplômées

La première cohorte du BSII en ligne compte 75 personnes, dont certaines habitent des régions éloignées comme le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord et les Îles-de-la-Madeleine. En 2022, 125 personnes pourront s’inscrire, suivies de 145 en 2023. « D’ici quelques années, grâce à la modalité en ligne, nous doublerons le nombre de diplômés de l’ÉSII qui sont titulaires d’un BSII », indique Mme Chevrier.

« Munis d’un baccalauréat, les infirmiers et infirmières peuvent ensuite faire des études aux cycles supérieurs qui leur ouvriront la voie vers des postes de direction ou un rôle dans l’élaboration de politiques. Ils contribueront à offrir des soins d’une qualité toujours plus élevée aux patients, aux familles et aux collectivités québécoises. »

Une combinaison d’expertises

Pour faire de ce nouveau programme une réalité, Mme Chevrier a collaboré étroitement avec Maggie Lattuca, gestionnaire des programmes en ligne à TLS, afin de mobiliser les bons partenaires au sein de chaque unité. « Pour chaque cours faisant partie du programme d’enseignement du BSII en ligne, l’ÉSII a désigné un expert en la matière et TLS a désigné un concepteur pédagogique », explique Mme Lattuca. L’École et le Centre travaillent de concert pour s’assurer que la formation est de qualité, que les cours répondent aux objectifs et que le contenu reflète les pratiques exemplaires dans le domaine de l’apprentissage en ligne. « Nous avons réinventé ce qui se déroule en classe pour l’adapter à un environnement en ligne, affirme Mme Lattuca. Nous avons également mis au point ou acquis des technologies qui permettent aux étudiants de développer certaines habiletés en ligne plutôt qu’en personne comme ce serait normalement le cas. » TLS et l’ÉSII ont déjà entrepris la conception des cours du BSII en ligne pour la session d’automne 2022.

Mme Lattuca souligne que la pandémie a mis en lumière une différence cruciale entre l’apprentissage à distance et l’apprentissage en ligne. « Beaucoup d’étudiants et étudiantes au BSII en ligne arrivent fraîchement du cégep, où l’apprentissage à distance était la norme l’année dernière, dit-elle. L’apprentissage à distance est une stratégie qui a permis de traverser la pandémie, alors que l’on n’avait pas vraiment le choix. L’apprentissage en ligne, par contre, est bien planifié et conçu pour procurer une expérience d’apprentissage optimale, équivalente à celle offerte sur un campus. De plus, l’apprentissage en ligne est un choix qu’une personne fait en fonction de ses besoins ou de ses préférences, ce qui n’est pas le cas de l’apprentissage à distance. »

Une collaboration virtuelle pour créer un programme virtuel

Quand l’état de pandémie de COVID-19 a été déclaré, en mars 2020, chaque personne qui prenait part au projet a dû modifier rapidement ses méthodes de travail. « Nous nous sommes adaptés très vite, afin de travailler en mode virtuel pendant pratiquement un an et demi pour terminer de mettre au point ce programme virtuel », décrit Mme Chevrier.

Si le projet a vu le jour à temps, c’est aussi grâce au soutien précieux de la Pre Anita Gagnon, vice-doyenne et directrice de l’ÉSII, de Laura Winer, Ph. D., directrice de TLS, du Pr Christopher Buddle, vice-principal exécutif adjoint (enseignement et programmes d’études), de Gillian Nycum, registraire de l’Université et directrice générale à la gestion de l’effectif étudiant, ainsi que de la Fondation Doggone. L’unité Analyse, planification et budget du Bureau du vice-principal exécutif et vice-principal aux études, de même que Batchimeg Zuend, directrice des finances de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Daniel Baril, directeur associé, CEA 11 et leur équipe, ont analysé la proposition initiale afin de s’assurer de sa viabilité financière. Leur travail a contribué à l’obtention de l’approbation et des fonds nécessaires pour le projet de la part du vice-principal exécutif et vice-principal aux études, le Pr Christopher Manfredi. « Cette réussite témoigne vraiment de la solidarité mcgilloise. Malgré toutes les entraves supplémentaires que la pandémie a placées sur notre route, tout le monde a persévéré afin que nous puissions lancer le programme en septembre, comme prévu », déclare Mme Chevrier.

« L’accès amélioré au baccalauréat en sciences infirmières est d’une très grande importance stratégique pour le Québec », ajoute le Pr Buddle, qui supervise la stratégie d’apprentissage en ligne de l’Université. Selon lui, l’arrivée du BSII en ligne marque un tournant pour l’Université. « McGill est déterminée à employer les meilleures méthodes pédagogiques qui soient pour offrir ses programmes et la création du BSII en ligne démontre que nous pouvons le faire à l’aide d’outils en ligne. »

Mme Chevrier et Mme Lattuca s’accordent pour dire que la collaboration entre les équipes de l’ÉSII et de TLS a été un élément clé de la réussite du projet. « C’est un projet visionnaire et je crois que nous pouvons tous affirmer que ce fut un privilège de faire partie de l’aventure », conclut Mme Chevrier.