L’étudiante en médecine et autrice Mélissa Délalie Houinsou a présenté ses idées sur « l’effet Médicis » à l’événement TEDxVille Marie ED en janvier 

Toute jeune, Mélissa Délalie Houinsou avait une passion : l’écriture. Ses talents d’écrivaine lui ont même permis de publier deux romans avant l’âge de 23 ans!  

Dès l’adolescence toutefois, elle s’est aussi éprise de biologie, d’anatomie et de physiologie, ce qui l’a fait pencher vers une carrière en sciences de la santé. 

Au lieu de choisir entre ces deux disciplines, comme on le lui conseillait, Délalie a décidé de joindre leurs forces, en jouant avec leurs complémentarités plutôt que se consacrer exclusivement à l’une d’elles. C’est d’ailleurs ce qui l’a poussée à s’intéresser à « l’effet Médicis », un concept qu’elle a présenté à l’événement TEDxVille Marie ED, une journée de conférences et d’expériences visant à célébrer le monde de l’éducation et la jeunesse dans toutes ses sphères, en janvier 2025. « Les Médicis, une famille florentine influente de la Renaissance, ont rassemblé artistes, penseurs et scientifiques de tous horizons, donnant lieu à une explosion de créativité sans précédent », explique-t-elle. 

Aujourd’hui étudiante en deuxième année de médecine à l’Université McGill, Délalie cherche à reproduire la puissance de cet effet dans son parcours, en misant sur l’intersection de ses deux passions pour offrir le meilleur d’elle-même : « Avec l’écriture, je suis en contact avec moi-même et je peux me projeter dans la peau de mon personnage de fiction. Cette capacité m’aide à mieux comprendre la personne souffrante dans la réalité. Inversement, l’étude de la médecine sert mon écriture puisque mes personnages sont parfois atteints de maladies. » 

Délalie est arrivée au Canada à 17 ans, peu de temps après avoir quitté son Bénin natal pour le Ghana. Elle a complété un baccalauréat en sciences de la santé à l’Université d’Ottawa avant de présenter sa candidature à la faculté de médecine de cette université, en plus de tenter sa chance à McGill. « Au début, je voulais demeurer à Ottawa », admet-elle. « Mais le processus de sélection de McGill m’a vraiment impressionnée, car je me suis toujours sentie soutenue. J’ai adoré leur approche humaine. Et vivre quelque chose de nouveau m’attirait aussi énormément. » Les valeurs de compassion, d’empathie et d’entraide qui y étaient véhiculées ont aussi trouvé écho chez elle. N’empêche que le choix du Québec était peut-être prédestiné pour celle qui, même avant d’envisager de s’installer ici, a donné vie à un personnage québécois dans son premier roman, Un pari dangereux. 

La jeune autrice et future médecin rêve de conjuguer ses deux passions pour contribuer à améliorer le système d’éducation, en se basant sur l’effet Médicis qu’elle chérit tant. « C’est quand toutes ces personnes se sont combinées que les inventions sont apparues et que l’art a progressé. L’éducation devrait s’en inspirer en devenant plus flexible. Il faut que l’éducation réussisse à croiser les passions et les disciplines. » 

Sans avoir encore de plan de carrière précis, Délalie sait toutefois qu’elle veut pratiquer la médecine au pays. Elle sait aussi que la santé des femmes lui tient particulièrement à cœur et qu’elle intégrera un volet social à sa pratique, en s’impliquant activement dans la communauté. « Je souhaite implanter des changements plus grands que ceux induits par une seule personne, un seul médecin à la fois. Et pour ce faire, ça prend le choc des idées. »