Par Lisa Dutton

Le mardi 20 août dernier, 179 étudiants en médecine ont fait leurs premiers pas dans le programme MDCM de la Faculté de médecine, amorçant ainsi un parcours de formation de plusieurs années qui les conduira à une carrière en médecine de famille, en pédiatrie, en microbiologie médicale, en chirurgie ou dans de nombreuses autres spécialités.

Leurs études ont commencé par trois jours d’activités d’orientation et un dîner en compagnie du Dr David Eidelman, vice-principal (santé et affaires médicales) et doyen de la Faculté de médecine. Durant l’orientation, les membres de la promotion 2023 ont pu se familiariser avec la structure du programme d’études, les services du Bureau SOURCES (affaires étudiantes), le volet Rôle du médecin du programme, les Programmes de santé mondiale de McGill et d’autres éléments importants qui les aideront à bien se préparer pour le début des classes.

Dans son mot de bienvenue, le Dr Eidelman, lui-même diplômé mcgillois, a donné trois conseils aux étudiants : faire preuve d’humilité, car soigner autrui est un privilège; ne jamais cesser d’apprendre, car les soins de santé évoluent rapidement et l’apprentissage permanent est essentiel; et parler moins, afin d’écouter davantage.

Pour étayer ce dernier conseil, le Dr Eidelman a cité une étude qui indique qu’en moyenne, les médecins donnent 11 secondes à leurs patients pour expliquer le but de leur visite avant de les interrompre. « Comme médecin, comment peut-on bien soigner quelqu’un si on ne comprend pas pourquoi la personne est venue nous consulter? Sir William Osler, l’un des plus célèbres médecins diplômés à McGill, a dit “Un bon médecin traite la maladie; un excellent médecin traite le patient qui a la maladie.” Prenez le temps d’écouter vos patients. Vous pourrez mieux les servir et ça rendra votre travail beaucoup plus agréable. »

Dans une allocution digne du festival Juste pour rire, Rami Habib, président exécutif de l’Association des étudiant(e)s en médecine de l’Université McGill (MSS), a abordé avec beaucoup d’humour le stress intense des mini-entrevues multiples, durant le processus d’admission en médecine, les excentricités propres aux étudiants en médecine, et le peu de réalisme des diagnostics dans la série Grey’s Anatomy. Sur une note plus sérieuse, il a encouragé les étudiants à avoir de la compassion envers eux-mêmes. « Aux personnalités de type A parmi nous, c’est-à-dire tout le monde, habituez-vous à l’imperfection. Ne ressassez pas ce que vous auriez pu mieux faire, faites seulement de votre mieux. Entourez-vous d’amis et de proches qui seront là dans les moments difficiles. »

Montréalaise d’origine, Émilie Groulx-Boivin rêve de devenir médecin depuis l’âge de cinq ans. C’est « l’idée de pouvoir sauver une vie, de faire une différence et de se passionner pour son travail » qui l’a attirée, explique-t-elle. « Je ne veux pas passer ma vie à avoir hâte à la fin de semaine. Je veux me réveiller chaque jour en me disant “j’adore mon travail”. [En médecine], il faut exercer son intelligence et savoir réfléchir, mais il faut aussi savoir interagir avec les gens; on n’est pas prisonnier d’un bureau. Je n’aime pas la routine. Je crois que la médecine convient bien à ma personnalité. »

À 39 ans, Sébastien Jetté en est à sa deuxième carrière. Après le cégep, il a étudié le droit et exercé comme avocat en Chine et à Montréal, mais l’idée de devenir médecin l’a toujours habité. « L’appel de la médecine était trop fort », dit-il. Il sait qu’un certain ajustement sera nécessaire, pour passer des fréquentes confrontations du droit à l’esprit d’équipe nécessaire en médecine. À la question de sa future spécialisation, il répond : « On me dit de garder l’esprit ouvert, mais en ce moment je penche vers la microbiologie médicale. Ma mère travaillait dans un laboratoire et, enfant, je l’y accompagnais souvent. J’ai une attirance pour l’infiniment petit. »

Les nouveaux étudiants sont âgés de 17 à 40 ans, pour une moyenne de 23 ans. La promotion est composée à 58 % de femmes et 42 % d’hommes. Parmi les étudiants, 40 % ont l’anglais comme langue maternelle, 36 %, le français et 24 %, une autre langue.

Photos par Owen Egan et Joni Dufour

Le 29 août 2019