Chers membres de la communauté mcgilloise,
En septembre, le gouvernement du Québec a imposé des compressions budgétaires aux universités pour l’exercice financier en cours (2014-2015 ou l’exercice financier 2015).
Dans le cadre des efforts qu’il déploie afin d’atteindre le déficit zéro d’ici le prochain exercice financier, le gouvernement a informé les établissements d’enseignement universitaire au début du mois que d’autres compressions seraient imposées cette année et qu’ils seront appelés à relever des défis encore plus importants l’an prochain.
Les efforts déployés par notre communauté l’an dernier nous placent en meilleure position. Toutefois, alors que d’autres réductions d’une ampleur encore inconnue sont à prévoir, nous devons faire preuve de responsabilité et évaluer les options qui s’offrent à nous afin de préserver notre mission première, soit l’enseignement et la recherche.
Le 27 octobre 2014, en compagnie du vice-principal à l’administration et aux finances, M. Michael Di Grappa, je tiendrai deux tribunes libres au sujet de la situation financière de l’Université, avec comme objectif de répondre à vos questions et de recueillir vos commentaires et suggestions quant aux mesures envisageables pour conjuguer avec les compressions continues exercées par le gouvernement du Québec à l’égard de la subvention d’exploitation de notre institution.
J’aimerais souligner que, lors des cycles de compressions précédents, les conseils et recommandations que la communauté mcgilloise nous a apportés dans le cadre de débats similaires, de même que ceux qui nous ont été soumis lors des séances du Sénat, se sont révélés fort précieux et ont notamment été repris dans la préparation de budgets.
Les tribunes libres auront lieu le lundi 27 octobre, aux heures et endroits suivants (elles seront également diffusées en continu en direct, les liens inclus ci-dessous) :
- De 10 h 30 à 12 h 30, à la salle de bal Thomson du Pavillon Thomson – 3650, rue McTavish
- De 15 h à 17 h, à la salle 232 du Pavillon Leacock – 855, rue Sherbrooke Ouest
J’espère que vous serez nombreux à prendre part à ces débats. Je m’engage par ailleurs à vous informer de l’évolution de la situation et vous remercie de vos efforts et votre appui, alors que nous nous efforçons de conjuguer avec les plus récentes compressions à la subvention d’exploitation que McGill reçoit du ministère de l’Enseignement supérieur.
Pour de plus amples renseignements sur la situation financière de McGill veuillez consulter la section ci-dessous.
Pour obtenir de plus amples renseignements au sujet des résultats financiers de l’exercice précédent et du financement pour cette année, veuillez consulter les Questions et réponses parues dans le McGill Reporter (disponible en anglais).
Professeur Anthony C. Masi
Vice-principal exécutif
L’exercice financier de l’Université commence le 1er mai. Par conséquent, un budget doit être soumis et approuvé par le Conseil des gouverneurs en avril. Durant le processus de préparation du budget, nous utilisons comme guides les données préliminaires qui nous sont fournies par le ministère de l’Enseignement supérieur du Québec ainsi que des prévisions d’autres revenus et dépenses. Pour l’exercice dont il est question – soit l’exercice financier (EF) 2015 – le ministère nous a soumis ses règles budgétaires le 3 septembre, alors que nous avions amorcé le deuxième trimestre de l’exercice financier. Malheureusement, les règles budgétaires diffèrent des chiffres provisoires. De plus, nous avons alors été informés que l’enveloppe globale de subventions que nous verse le gouvernement pour l’exercice financier en cours serait réduite.
Lors de présentations distinctes, le ministre, le sous-ministre et le sous-ministre adjoint ont précisé que (1) d’autres compressions seraient apportées durant l’exercice en cours et (2) que durant l’EF 2016, les universités verraient leurs subventions réduites encore davantage. Il va sans dire que nous n’avons pas encore un portrait précis à cet égard et que les compressions exigées par le gouvernement québécois font l’objet de constantes modifications.
Quoi qu’il en soit, je comprends tout à fait que la communauté mcgilloise désire connaître l’ampleur des compressions avec laquelle l’Université devra conjuguer. Voilà pourquoi je tenais à partager l’information que nous avons.
Selon le budget de l’EF 2015 (disponible en anglais), approuvé par le Conseil des gouverneurs, il était prévu que le gouvernement verserait à l’Université une subvention approximative de 360 millions $. Cependant, les règles budgétaires qui nous ont été soumises en septembre indiquent qu’un montant d’environ 345 millions $ nous sera alloué, ce qui équivaut à une réduction de près de 15 millions $.
Bien que nous ne possédions pas encore de détails quant à l’ampleur des compressions additionnelles pour l’EF 2015 dont le ministère a fait l’annonce il y a deux semaines, nous savons qu’elles pourraient être déployées dès maintenant et d’ici février 2015.
Finalement, selon les règles budgétaires, chaque université à qui le gouvernement québécois accorde une subvention sera tenue d’afficher, à la fin de l’exercice financier, l’équilibre de ses revenus et dépenses. Il s’agit d’une exigence à laquelle McGill peut difficilement se soumettre, étant donné que son budget approuvé, et les sommes qu’elle alloue en conséquence à ses différentes unités, prévoyaient déjà un déficit de 7 millions $, et qu’à cela s’ajoutent désormais des compressions de 15 millions $, auxquelles d’autres succéderont.
Il est important de rappeler aux membres de la communauté mcgilloise qu’outre son budget d’exploitation global, l’Université est tenue de soumettre un portrait financier à long terme (actif et passif) conformément aux principes comptables généralement reconnus (PCGR). Cette politique a été instaurée lors de l’EF 2010. Au cours du quatrième trimestre de l’exercice financier 2014, le ministère a recalculé les sommes qu’elle devait verser à McGill (ainsi qu’à d’autres universités) et a bonifié sa contribution. Grâce aux efforts importants déployés en vue de réduire les dépenses, l’Université a conclu le dernier exercice financier avec un léger excédent budgétaire (3,2 millions $), lui permettant ainsi de réduire son déficit cumulé financé sous la barre des 100 millions $. Grâce par ailleurs à une réduction du passif au titre du régime de retraite de 12,5 millions $, le déficit de l’Université conformément aux PCGR – au 30 avril 2014 – est de 271,8 millions $ (en baisse, par rapport à 287,5 millions $ à la fin de l’EF 2013).
La situation globale de l’Université fait en sorte qu’elle est dans une position beaucoup plus solide pour faire face à cette nouvelle ronde de compressions budgétaires. Cela dit, s’il lui faut parvenir à un équilibre budgétaire pour l’EF 2015 en dépit des réductions annoncées et celles qui n’ont pas encore été mises en œuvre, des efforts supplémentaires devront être faits. Plus particulièrement, le taux de personnel de soutien et administratif atteint à la suite du Programme de départ volontaire à la retraite devra être maintenu. En ce sens, mentionnons que les compressions comprennent une disposition à l’égard de la masse salariale et d’autres dépenses non liées à la mission d’enseignement. Dans le cas de McGill, ces montants sont évalués à 2,2 millions $.
En faisant part de son intention de réduire les subventions accordées aux universités pour l’EF 2016, le gouvernement nous a envoyé un message clair, soit qu’il nous fallait réduire notre budget de fonctionnement pour le prochain exercice, et que nous serions probablement appelés à restreindre nos dépenses pour l’exercice financier actuel.
Au moment des choix et des décisions quant aux réductions à faire, l’Université doit être guidée par ses priorités stratégiques. Le respect et l’atteinte d’un niveau de qualité supérieur – relativement à la mission d’enseignement et de recherche de McGill – demeurent primordiaux. La communauté tout entière s’est attachée à optimiser son niveau d’efficacité et à réduire les dépenses. Néanmoins, les options à ce titre ayant été largement mises en œuvre, il nous faudra – dans le respect de notre mission et de nos valeurs – envisager d’autres possibilités de générer des revenus d’exploitation. À cette fin, nous exerçons des pressions auprès du gouvernement du Québec pour une souplesse accrue et une diminution des contraintes.
À l’heure actuelle, nous comptons préserver l’attribution des ressources aux facultés et unités administratives jusqu’en décembre, à moins que le ministère procède à des compressions beaucoup plus importantes que nous l’ayons prévu. Nous continuerons de demander des précisions auprès du gouvernement. Au cours du prochain mois, en étroite collaboration avec le vice-principal à l’administration et aux finances Di Grappa, les autres vice-principaux et les doyens, je rédigerai une liste de recommandations à l’intention de la principale et du Conseil des gouverneurs quant aux moyens à prendre pour faire face aux défis qui nous attendent au cours de l’EF 2015. Nous avons par ailleurs entrepris la préparation de propositions pour le budget de l’EF 2016.
Soyez assurés que dans l’immédiat, nous nous attachons à réduire le plus possible les répercussions des compressions pour l’EF 2015 sur l’attribution des ressources à notre portée. En ce qui concerne le dépôt du budget pour l’EF 2015, comme ce fut le cas pour l’EF 2014, nous disposons d’une certaine marge de manœuvre lorsqu’il s’agit de modifier ou retarder l’affectation de certaines ressources. Il nous faut cependant préserver le financement des priorités fondamentales, comme il en a été question dans le budget pour l’EF 2015.
Vice-principal exécutif