Un texte de notre série « À la rencontre de membres de la FMSS venus d’ailleurs » – La Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) est composée de communautés plurielles dont les membres proviennent de partout au Canada et d’ailleurs dans le monde. Cette série souligne le talent et l’expertise de personnes qui ont choisi de venir s’établir au Québec et de se joindre à l’Université McGill. Merci de votre précieuse contribution!

Gustavo Turecki, M.D., Ph. D., directeur scientifique du Centre de recherche Douglas, professeur et directeur au Département de psychiatrie de l’Université McGill, a doublé les services offerts au Centre de recherche et intensifié ses efforts de recherche sur la dépression, en partie en raison des effets néfastes de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale de la population. 

« Les dernières années ont montré quelle portée ont les troubles mentaux, note le Dr Turecki. Les problèmes de santé mentale se sont accentués durant la pandémie, créant des difficultés que nous n’avions jamais connues auparavant. Par exemple, une personne ayant un trouble dépressif caractérisé pense différemment, elle ne perçoit pas sa situation de la même façon. Dans mon laboratoire, nous sommes très bien placés pour faire progresser notre compréhension des changements qui s’opèrent dans le cerveau en cas de dépression, et nous apportons des contributions intéressantes sur ce front. » Les travaux effectués au Centre de recherche Douglas tireront probablement avantage de l’investissement de 4,5 millions en recherche sur la santé mentale que le gouvernement du Québec a récemment annoncé. 

Né en Argentine, le Dr Turecki a émigré au Brésil avec sa famille dans les années 1980 pour ses études de médecine. À la résidence, il s’est tourné vers la psychiatrie, après quoi il a obtenu une maîtrise en génétique. C’est en 1994, pour un doctorat en neurosciences, que le Dr Turecki est finalement arrivé à Montréal, où il poursuit maintenant sa carrière scientifique et la direction du Centre de recherche Douglas. 

« Je crois que des points de vue personnel et professionnel, Montréal et McGill avaient vraiment beaucoup à offrir, avec un équilibre qui m’attirait beaucoup. Le soutien de McGill, du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS-ODIM) et de l’Institut Douglas m’a permis de développer un programme de recherche qui a aujourd’hui une renommée internationale », relate le Dr Turecki. 

À titre de directeur scientifique du Centre de recherche Douglas, directeur du Département de psychiatrie de l’Université McGill et chef du service de psychiatrie du CIUSSS-ODIM, le Dr Turecki a souvent à faire la navette entre les établissements pour assister à des réunions avec des fonctionnaires, des membres du corps professoral et du personnel clinique afin de résoudre des problèmes quotidiens ou de prendre des décisions stratégiques. Cela dit, son moment préféré de la semaine a toujours été le temps qu’il consacre au travail de laboratoire. « Au labo, j’interagis avec les étudiants et étudiantes, je réfléchis aux questions de recherche et je tente de trouver des solutions. Je suis aussi clinicien. Je vois des patients et c’est une autre partie très gratifiante de ma vie, car j’aide les gens à aller mieux. » 

Le Dr Turecki affirme qu’il est déterminé à faire passer le Centre de recherche Douglas et le Département de psychiatrie de McGill à la vitesse supérieure. « La psychiatrie a longtemps été reléguée au second plan, mais la sensibilisation à l’égard des troubles mentaux augmente et multiplie les possibilités. Le Département de psychiatrie de McGill est reconnu à l’échelle internationale, et l’un de mes objectifs principaux, un projet sur lequel je travaille activement, est de passer à l’étape suivante en améliorant ses capacités. Par exemple, le gouvernement s’est engagé dans la première phase d’un nouvel institut Douglas, et c’est l’un des projets auxquels je consacre beaucoup de temps. Nous devons fournir aux patients psychiatriques du Québec l’environnement approprié pour leur traitement, leur offrir des soins de pointe en santé mentale et les nouveaux traitements les plus efficaces. »