Samuel Benaroya, MDCM, quittera prochainement ses fonctions de vice-principal adjoint et vice-doyen exécutif (Santé et affaires médicales) à la Faculté de médecine et des sciences de la santé, après près de huit mandats à la direction facultaire. Le DrBenaroya, qui a récemment reçu le Prix d’excellence Morty-Yalovsky pour l’ensemble des réalisations en leadership académique de McGill, nous parle de ses années à l’Université, de l’évolution de la Faculté ces vingt-cinq dernières années et du prochain chapitre de sa carrière, qui sera « à temps un peu moins plein ». 

Vous avez réalisé huit mandats de direction à la Faculté, c’est impressionnant! Avec le recul, pourriez-vous nous dire ce qui vous rend le plus fier?  

En près d’un quart de siècle à ce poste, l’un des mandats les plus gratifiants auxquels j’ai eu l’occasion de contribuer était celui de faire de McGill un partenaire à part entière au sein du système de santé québécois, sur les plans de l’enseignement et des soins cliniques. C’était très important pour moi de représenter McGill de la sorte avec nos partenaires partout au Québec, pour montrer que nous n’étions pas une institution isolée. 

Pourriez-vous nous en dire plus au sujet de ces partenariats? 

Nous avons connu de belles réussites, comme la création du Campus Outaouais et le partenariat avec l’Université du Québec à Chicoutimi. Pour ce dernier projet, notre École de physiothérapie et d’ergothérapie a soutenu la création d’un programme de physiothérapie pour servir la population du Saguenay. Et, bien sûr, le RUISSS McGill illustre parfaitement comment on peut tisser des liens solides avec les régions partenaires pour promouvoir les initiatives en enseignement et soutenir les soins cliniques à l’échelle locale. 

Comment envisagez-vous le rôle de McGill dans les soins cliniques et l’enseignement prodigués au Québec dans les années à venir? 

C’est difficile de faire des prédictions, mais ce rôle va certainement transcender les soins et l’enseignement en milieu hospitalier. Avec le passage à des modes d’apprentissage délocalisés, nous utiliserons les outils technologiques de manières encore inconcevables aujourd’hui. Nous mettrons aussi à profit de nouveaux modes d’enseignement clinique qui n’engagent pas nécessairement la participation de patients en contexte réel, mais qui misent plutôt sur la simulation et d’autres outils technologiques novateurs.  

Comment décririez-vous l’évolution de la Faculté et du système de santé au fil des ans? Quels effets ces changements ont-ils eus sur votre manière de travailler? 

Mon rôle au sein de la Faculté s’est profondément métamorphosé au fil du temps. J’ai travaillé avec trois doyens – ou quatre, si on inclut mon propre mandat intérimaire en 2011! Dans le cadre de mes collaborations pour l’atteinte des nombreux objectifs de la Faculté, j’ai eu des interactions positives et constructives avec tous ces doyens et avec mes collègues, ce qui est une autre source de fierté pour moi. 

En ce qui concerne la Faculté et le milieu des soins de santé, je dirais que l’éducation médicale est passée d’une formation en milieu hospitalier à une formation pan-québécoise. L’enseignement à distance jouera un rôle de plus en plus important dans les années à venir. 

J’ajouterais qu’en plus de ses missions d’origine en enseignement, recherche et soins cliniques, la Faculté a désormais une responsabilité sociale et doit tenir compte des besoins et des sensibilités des populations qu’elle sert. 

Quelle empreinte souhaitez-vous avoir laissée à la Faculté? 

L’avantage d’être resté aussi longtemps à ce poste est d’avoir pu asseoir ma crédibilité avec différents partenaires partout dans la province, que ce soit auprès de leaders cliniques ou pédagogiques ou encore avec les organes gouvernementaux. L’ensemble des relations que j’ai tissées au fil des ans m’a permis d’apporter une contribution, que j’espère non négligeable, à bon nombre d’initiatives marquantes. 

Mon souhait est que les partenariats et les activités de rayonnement que McGill a entretenus ces dernières années se poursuivent et s’épanouissent, et que la place qu’occupe l’Université dans notre société, à l’échelle locale comme à l’échelle provinciale, devienne une source de fierté pour l’ensemble de la communauté mcgilloise. 

Avez-vous des conseils à transmettre à votre successeur, Jean-Pierre Farmer?  

Ma propre expérience m’a appris que les personnes qui occupent des postes de direction doivent se munir d’objectifs à long terme bien définis, s’armer de patience et faire preuve de ténacité dans la réalisation de leur vision. Il faut aussi savoir savourer son travail! 

Quels projets vous attendent?  

Évidemment, j’aurai moins de responsabilités et je consacrerai moins de temps aux activités facultaires. Je demeure toutefois coordonnateur du RIUSSS McGill et conseiller du doyen, David Eidelman. Je maintiens aussi ma pratique clinique à raison d’une journée par semaine. J’aime beaucoup interagir avec les patients que je connais depuis longtemps. 

Ce n’est pas simple de se donner des plans d’avenir après avoir travaillé dur, et avec joie, pendant aussi longtemps. À mon avis, c’est très difficile de s’arrêter complètement du jour au lendemain; une retraite graduelle me semble plus appropriée. Cela dit, j’ai plus de temps pour moi-même et pour ma famille et j’ai même la possibilité d’explorer de nouveaux champs d’intérêt! Je dirais donc que mon projet est de travailler « à temps un peu moins plein ». 

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