Par Diane Weidner, Centre de simulation et d’apprentissage interactif Steinberg

Certaines personnes sont destinées à être au cœur de l’action, et le Dr Zvi Perry semble bien être l’une d’elles. Que ce soit pour arracher le couteau des mains d’un terroriste potentiel, réparer la fracture ouverte d’une jeune enfant ou aider à juguler l’hémorragie d’une femme âgée qui fait une chute à l’épicerie, il répond présent. Comme il est chirurgien généraliste, son aide sauve souvent des vies.

Bienveillant, attentionné et doté d’un sens de l’humour contagieux, le Dr Perry est très modeste au regard de ses nombreuses et remarquables réalisations. Alors qu’il termine son fellowship en recherche clinique au Centre de simulation et d’apprentissage interactif Steinberg de l’Université McGill, je l’ai rencontré pour en apprendre un peu plus sur son fascinant parcours dans l’univers de la médecine.

Ne jamais dire jamais…

« Quand j’avais 19 ans, je me suis retrouvé au milieu de ce que je croyais être une attaque terroriste. Je suis intervenu et j’ai dû lutter avec une personne qui brandissait un couteau. J’ai été coupé et il s’est avéré que j’avais été exposé au VIH, ce qui m’a terrifié. Je me suis alors dit “je ne serai jamais, mais jamais médecin”, parce que je ne voulais pas avoir de contact avec le sang. Aujourd’hui, je suis chirurgien généraliste, et tout ce que je fais implique beaucoup de sang! Il ne faut jamais dire jamais », prévient-il.

L’importance de l’éducation

Avec plus d’une centaine de publications scientifiques à son nom, on peut dire sans se tromper que le Dr Perry a un esprit curieux. Il est détenteur de cinq baccalauréats, deux maîtrises et deux doctorats qui regroupent ses nombreux sujets d’intérêt, dont l’histoire, la psychologie, la philosophie, la biologie, les sciences médicales, l’épidémiologie et la médecine. « Chez nous quand j’étais enfant, les livres étaient incontournables, et on nous a tous enseigné l’importance de l’éducation. »

Trouver une meilleure façon de traiter mes patients

Le Dr Perry est arrivé à la médecine un peu tard dans sa vie. « J’étais psychopédagogue et je travaillais avec des enfants autistes. J’étais frustré de ne pas pouvoir les aider mieux et de ne pas être autorisé à leur donner les médicaments qui leur convenaient. Je suis donc entré en faculté de médecine dans l’espoir de trouver une meilleure façon de traiter mes patients. Je suis parfois un peu impatient – j’aime que les choses se fassent vite. En médecine, la meilleure façon de faire ça, c’est par la chirurgie, parce que vous voyez les résultats sur-le-champ. Je suis donc devenu chirurgien généraliste. »

Pas fait pour l’université

« Pendant ma première année d’études en psychologie, je n’étais pas très friand des mathématiques. Et le cours de statistiques était encore plus intimidant, parce qu’il servait à évincer le tiers des étudiants. À mon premier examen de statistiques, j’ai eu 28 %, et j’en ai conclu que je n’étais pas fait pour l’université. J’ai rencontré l’assistant du professeur pour revoir l’examen; et il s’est avéré qu’il avait fait une erreur et oublié d’inclure 48 % de mes points, ce qui fait que j’étais en réalité le 2e meilleur de la classe. Je me souviens lui avoir crié : “Les statistiques sont la chose la plus stupide qu’on puisse enseigner dans la vie. On ne me prendra jamais à faire quoi que ce soit avec les statistiques!” Évidemment, j’ai enseigné les statistiques avancées, j’ai écrit un livre sur les statistiques et j’ai même fait un doctorat en épidémiologie et biostatistique. Encore une fois, vaut mieux “ne jamais dire jamais!” La vie vous donne des indices pour vous faire comprendre où vous êtes censé être dans la vie… il faut juste savoir les déchiffrer! »

L’importance de passer du temps en famille

Quand il n’est pas au bureau, à la clinique ou en salle d’opération, le Dr Perry passe son temps avec sa bien-aimée conjointe Daphne et ses quatre enfants. « On aime bien regarder Gray’s Anatomy ensemble; ils posent des questions et on discute des interventions. Ils sont très intéressés par ce que je fais. Ma plus jeune fille, qui a 12 ans, s’est impliquée dans le programme “Stop the Bleed” après m’avoir aidé à soigner une dame âgée qui s’était blessée à la tête en tombant au supermarché. Quant à ma fille aînée, qui a 17 ans, elle était avec moi au parc quand on a vu une fillette tomber et se faire une fracture ouverte au bras. Ensemble, on a immobilisé son bras et on l’a conduite à l’hôpital. Une expérience concrète est bien plus marquante que n’importe quoi d’autre. »

Le Dr Perry est déterminé à partager ses connaissances, par sa pratique et ses recherches, pour apporter de vrais changements à l’expérience des patients. « La nuit, je dors bien. Je sais que j’ai fait tout ce que je pouvais pour le patient avant, pendant et après l’opération afin de lui offrir les meilleurs soins possible. »

Dr Perry, ce fut un plaisir!

Voyez comment le Dr Perry contribue à sensibiliser les professionnels de la santé sur les besoins particuliers des patients obèses.

Le 16 juillet 2019