Un groupe d’experts internationaux, coprésidé par la Dre Rhian Touyz de l’IR-CUSM, recommande diverses mesures visant à réduire les risques cardiovasculaires pour un plus grand nombre de patients

La Société européenne de cardiologie (ESC) vient de publier de nouvelles lignes directrices pour la prise en charge de l’hypertension artérielle. Ces lignes directrices introduisent une nouvelle catégorie appelée « tension artérielle élevée », fixent des objectifs de traitement plus ambitieux pour les patients recevant des médicaments hypotenseurs et, pour la première fois, suggèrent d’utiliser une technique appelée dénervation rénale pour traiter certains types d’hypertension.

L’hypertension artérielle est l’un des principaux facteurs de risque d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral (AVC), connus sous le nom de maladies cardiovasculaires. Au Canada, près de 25 % des adultes souffrent d’hypertension. Élaborées par un groupe international d’experts, dont les coprésidents, la Dre Rhian Touyz de l’ Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et le Dr Bill McEvoy de l’Université de Galway en Irlande, les lignes directrices de l’ESC sur l’hypertensionvisent à aider un plus grand nombre de patients à atteindre les objectifs recommandés en matière de pression artérielle et à améliorer l’accès aux médicaments susceptibles de la réduire, sur la base des recherches cliniques les plus récentes. Elles pourraient influencer les futures recommandations d’autres sociétés dans le monde, y compris au Canada et aux États-Unis.

La Dre Rhian Touyz, directrice exécutive et scientifique en chef de l’IR-CUSM, a coprésidé un groupe d’experts qui a élaboré de nouvelles lignes directrices pour la prise en charge de l’hypertension artérielle et de la tension artérielle. Ces lignes directrices ont été présentées le 30 août 2024 au congrès de la Société européenne de cardiologie.

« Bien que les lignes directrices 2024 définissent toujours l’hypertension comme une tension artérielle de 140/90 mmHg ou plus, nous avons ajouté une nouvelle catégorie appelée « TA élevée » pour les lectures entre 120-139/70-89 mmHg, explique la Dre Touyz, directrice exécutive et scientifique en chef de l’IR-CUSM et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en médecine cardiovasculaire à l’Université McGill. C’est un changement de paradigme qui nous permettra de prendre des mesures plus proactives dans le traitement des personnes présentant un risque plus élevé de maladie cardiaque et, en fin de compte, de sauver des vies en prévenant les décès prématurés. »

« Cette nouvelle catégorie de tension artérielle élevée reconnaît que l’on ne passe pas du jour au lendemain d’une pression normale à une pression élevée, ajoute le Dr McEvoy. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un changement progressif et régulier, et différents sous-groupes de patients – par exemple ceux qui présentent un risque plus élevé de développer une maladie cardiovasculaire (comme les personnes atteintes de diabète) – pourraient bénéficier d’un traitement plus intensif avant que leur tension n’atteigne le seuil traditionnel de l’hypertension. »

Stella Daskalopoulou, M.D., Ph. D., était la seule autre Canadienne à faire partie du groupe de travail et a été co-auteur de ces directives internationales. Dre. Daskalopoulou est la coprésidente sortante des lignes directrices d’Hypertension Canada et une scientifique principale du Programme de recherche en santé cardiovasculaire au long de la vie à l’IR-CUSM.

En bref, les lignes directrices de l’ESC 2024 :

  • introduisent une nouvelle catégorie de « tension artérielle élevée », définie entre 120-139/70-89 mmHg, afin de cibler davantage de patients à risque d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral;
  • introduisent un nouvel objectif de traitement de la tension systolique de 120-129 mmHg pour la plupart des patients recevant des médicaments hypotenseurs, à la condition importante que le nouvel objectif exige que le traitement soit bien toléré;
  • fournissent des recommandations pragmatiques pour éviter que les patients ne deviennent symptomatiques en raison d’un traitement excessif et pour rechercher une ension artérielle « aussi basse que raisonnablement possible » chez les patients qui ne peuvent pas tolérer ou qui choisissent de ne pas atteindre l’objectif de traitement intensif;
  • formulent des recommandations sur l’utilisation de la dénervation rénale pour les patients souffrant d’hypertension résistante dont la tension artérielle n’est pas contrôlée malgré une combinaison de médicaments appropriée et qui expriment une préférence pour la dénervation rénale après une discussion partagée sur les risques et les bénéfices et une évaluation multidisciplinaire;
  • introduisent des recommandations sur de nouvelles options de mode de vie pour aider à réduire la tension artérielle, telles que de nouvelles orientations sur l’exercice physique et la supplémentation en potassium;
  • soulignent l’importance des différences entre les sexes et le genre dans l’hypertension.

Pour plus d’informations, lire le communiqué de presse complet (en anglais). Les lignes directrices complètes sont publiées dans le European Heart Journal, ehae178, https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehae178