Formation par simulation à l’Hôpital général juif
Par Diane Weidner, Centre de simulation et d’apprentissage interactif Steinberg
Par une froide matinée de décembre, un bon café chaud à la main, des professionnels de la santé prennent place dans l’amphithéâtre Block de l’Hôpital général juif pour assister à des conférences scientifiques combinées en chirurgie et en obstétrique et gynécologie. À l’avant de la salle, coiffée d’un bonnet chirurgical festif, la Dre Shannon Fraser, professeure agrégée de chirurgie à effraction minimale à l’Université McGill, vérifie avec l’équipe multimédia que les connexions audiovisuelles fonctionnent correctement pour la diffusion de la simulation.
« Une telle simulation in situ est une première à l’hôpital », mentionne la Dre Fraser, en précisant que l’idée a germé dans l’esprit d’un petit nombre de personnes conscientes de la valeur de la simulation. Ayant acquis une précieuse expérience au Centre de simulation et d’apprentissage interactif Steinberg (CSAIS) de l’Université McGill, elles souhaitaient tirer parti des ressources existantes à l’Hôpital général juif, notamment la salle d’opération ultramoderne et les capacités multimédias de pointe. « La simulation est un outil pédagogique utile, car il permet d’apprendre de ses erreurs en toute sécurité, et nous espérons qu’elle stimulera votre réflexion sur la façon de recourir à cette technologie à l’avenir. »
Pendant ce temps, dans une salle d’opération à proximité, le Dr Errol Stern, professeur adjoint à la Faculté de médecine de McGill, prépare une équipe interprofessionnelle aux rôles que chacun tiendra dans le scénario de simulation qui va se dérouler. En font partie du personnel infirmier, des médecins résidents, des médecins, et des techniciens de diverses spécialités, dont l’inhalothérapie, l’anesthésie, la médecine de famille, la chirurgie, et l’obstétrique et la gynécologie. Le scénario de salle de travail et d’accouchement a été mis au point par le Dr Luis Monton, professeur adjoint au Département d’obstétrique et de gynécologie de McGill, et la Dre Milena Garofalo, résidente en cinquième année d’obstétrique et de gynécologie, qui vient d’achever de la recherche sur la simulation au CSAIS.
Dans l’auditorium, l’assistance observe avec fascination le scénario qui se déroule et gagne en intensité à l’écran situé à l’avant. La patiente standardisée a accouché et souffre d’une hémorragie massive; son état se détériore et des professionnels de la santé sont appelés en renfort à la salle d’opération. À l’issue de la simulation de 20 minutes, un protocole de transfusion massive a été activé et plus d’une douzaine de professionnels de la santé sont présents dans la salle, chacun ayant un rôle important à jouer pour soigner la patiente, pendant qu’autour d’eux se succèdent les bips incessants des moniteurs par-dessus les conversations simultanées.
Au terme du scénario, les applaudissements fusent et l’effusion des émotions est palpable tandis que la tension se relâche dans l’assistance. Le Dr Stern dirige la séance de bilan de l’équipe, en permettant à chacun des participants d’exprimer ses sentiments, les principaux enseignements qu’il a tirés ainsi que ses réflexions sur la façon de procéder différemment pour optimiser la communication entre les membres de l’équipe. Qui était la ou le responsable? Comment la patiente se sentait-elle? Quels sont certains des obstacles rencontrés? Chacun contribue activement à la discussion et au processus, rendant cette expérience d’apprentissage très efficace.
La consultante en soins infirmiers Andrea Willett a pris part au scénario et au processus de planification et reconnaît que la communication en boucle fermée est un important point d’apprentissage. « Cette simulation constitue un bon rappel quant aux tâches et au statut : nous devons veiller à gérer la crise tout en prenant en charge le patient et en communiquant avec notre équipe », dit-elle.
« Cette expérience des plus enrichissantes a été rendue possible grâce aux nombreux bénévoles qui ont offert temps et bonne volonté. Ça a été très plaisant de voir autant de gens de multiples disciplines travailler ensemble à l’atteinte d’un objectif commun », a conclu le Dr Fraser.
Le 22 décembre 2017