
Dans notre série McGill au Québec : mission santé, nous mettons en lumière le travail que réalisent des membres de la Faculté de médecine et des sciences de la santé d’un bout à l’autre du Québec. De la Montérégie et de l’Outaouais à l’Eeyou Istchee et au Nunavik, nos apprenants, apprenantes, cliniciens, cliniciennes et scientifiques ont le privilège et la fierté de s’associer aux communautés pour apprendre et enseigner, prendre soin de la population québécoise et améliorer la santé de tous. Découvrez leurs histoires passionnantes.
C’est à Val-d’Or, en Abitibi-Témiscamingue, que la Dre Anne-Michèle Bilodeau-Dubé a choisi de s’établir pour pratiquer comme médecin de famille en 2008, après avoir obtenu son diplôme en médecine de famille de l’Université de Montréal.
À son arrivée, elle a joint l’équipe de l’urgence de l’Hôpital de Val-d’Or, là où les besoins en effectifs étaient les plus criants, un mandat qu’elle a poursuivi jusqu’en 2015. Au cours des années, elle a diversifié ses responsabilités pour y inclure des gardes à l’hospitalisation et aux soins intensifs en 2009, puis la prise en charge de patients au bureau en 2015. « Je suis privilégiée d’avoir l’opportunité de vivre une pratique aussi évolutive et diversifiée », constate la Dre Anne-Michèle Bilodeau-Dubé.
Dès 2008, elle a su s’engager dans la supervision et l’enseignement cliniques en milieu hospitalier auprès des étudiantes et étudiants du préclinique, des externes et des résidentes et résidents en médecine de famille. En 2011, elle a joint, comme chargée d’enseignement, le groupe de médecine de famille universitaire (GMF-U) de la Vallée-de-l’Or, un site d’enseignement satellite associé à l’Université McGill. Elle y a travaillé initialement comme superviseure, conseillère académique et responsable de différents stages cliniques avant d’être promue directrice de l’enseignement universitaire en 2018, avec pour mission d’assurer la prospérité de la formation des résidentes et résidents en médecine familiale en région.
« Ma passion est de prendre soin des gens, que ce soit les résidents, mes patients, mes collègues ou bien sûr, ma famille. C’est l’essence même qui a guidé mon choix d’exercer la médecine familiale. J’apprécie la proximité avec les patients ainsi que le regard unique que j’ai sur l’évolution de leur santé. Je suis en mesure de prendre le temps de bâtir des relations et ainsi d’avoir un impact réel à long terme. J’accompagne les patients dans les différentes étapes de leur vie et de la maladie. Je suis à même de constater que je fais une réelle différence au sein de ma communauté. Il n’y a rien de plus gratifiant », explique la Dre Bilodeau-Dubé.
Un choix de vie
La pratique en région a toujours été une évidence pour la Dre Bilodeau-Dubé. « J’apprécie la polyvalence et l’autonomie de mon travail. Cela me permet d’aller plus loin dans la prise en charge des patients. J’aime être au premier rang, même si cela demande une bonne dose de courage dans certaines situations. Avoir un bon jugement clinique est essentiel pour prodiguer des soins de qualité, particulièrement lorsque nous sommes éloignés des grands centres hospitaliers. Par exemple, la décision de transférer un patient à Montréal doit être examinée dans son ensemble pour le mieux-être du patient. On doit prendre en compte l’impact d’une telle décision sur le patient et sa famille », ajoute la Dre Bilodeau-Dubé.
« Fière native de la région, j’ai aussi pour mission d’assurer son rayonnement auprès des étudiants et des médecins résidents, de transmettre l’intérêt pour la médecine rurale et de déconstruire les préjugés envers la médecine familiale. C’est pourquoi je m’implique dans la formation en tentant d’offrir un enseignement de qualité, du mentorat et une expérience de parcours remarquable qui, je l’espère, pourront teinter différentes facettes des médecins compétents que je leur souhaite de devenir plus tard », indique la Dre Bilodeau-Dubé.
La Dre Bilodeau-Dubé a contribué plusieurs années aux événements et au déroulement des stages du programme Soutien aux régions pour le recrutement d’omnipraticiens et de spécialistes (SARROS). Cette initiative établit un pont entre la médecine régionale et la population étudiante, qui peut ainsi échanger et travailler avec des médecins sur le terrain, explorer de nouveaux horizons et renforcer son autonomie.
La Dre Bilodeau-Dubé participe également à des plénières portant sur la médecine familiale en région, à des rencontres d’information, à des activités de recrutement et à divers comités de programmes de l’Université McGill. Elle prend part aux visites exploratoires d’étudiantes et étudiants, de résidentes et résidents et de médecins qui envisagent de travailler en région. « C’est important d’intéresser les futurs médecins à faire leurs stages en région, et ce, tôt dans leur parcours. C’est pourquoi je m’investis autant dans toutes ces initiatives », déclare la Dre Bilodeau-Dubé.
La Dre Anne-Michèle Bilodeau-Dubé vit pleinement sa pratique en médecine familiale au sein de sa région natale. « J’ai une pratique stimulante et valorisante ainsi qu’une qualité de vie qui me permettent de pratiquer la médecine tout en prenant soin de mes proches comme il m’importe tant de faire. Mon parcours s’inspire grandement de celui de ma mère, qui a œuvré dans le secteur de la santé comme infirmière et comme fondatrice d’un organisme communautaire à but non lucratif qui offre des services à la population dans le secteur de Senneterre. Tout comme elle, je souhaite redonner et faire une différence au sein de ma communauté. C’est la mission que j’ai choisie et elle continue de m’animer chaque jour », conclut la Dre Bilodeau-Dubé.