Une analyse statistique effectuée par une équipe de l’IR-CUSM confirme la validité des codes de diagnostic hospitaliers dans l’identification de l’infection au SARS-CoV-2

Dans un nouvel article, publié dans le Canadian Medical Journal (CMAJ), des chercheuses et des chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) ont présenté l’une des premières études canadiennes visant à démontrer la validité des codes de diagnostic utilisés dans les données sur la patientèle dans les hôpitaux pour identifier les infections au SARS-CoV-2.

Lorsque la COVID-19 est apparue, le milieu de la santé à l’échelle mondiale a dû relever des défis sans précédent. L’un de ces défis a été l’identification et le suivi des personnes infectées par le nouveau coronavirus, le SARS-CoV-2.

En avril 2020, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié un nouveau code dans la nouvelle classification internationale des maladies (CIM), soit le code U07.1, dans le but d’aider les hôpitaux à identifier les cas d’infections au SARS-CoV-2 confirmés en laboratoire. S’il était confirmé qu’une personne avait la COVID-19, la procédure à suivre était d’entrer le code U07.1 dans le dossier d’hôpital de celle-ci au moment de son congé. Constituant potentiellement un outil précieux pour identifier le SARS-CoV-2 parmi les données relatives à la santé, le code devait avoir été appliqué de manière adéquate et similaire dans les différents hôpitaux et régions, dans le but de fournir des renseignements fiables pour les études. Toutefois, est-ce que cela a vraiment été le cas?

Sasha Bernatsky, M.D., Ph. D., et les membres de son équipe se sont penchés sur la question très préoccupante de la validité du code U07.1. Scientifique senior au sein du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale et au Centre de recherche évaluative en santé à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, la Dre Bernatsky utilise de grands volumes de données sur la patientèle pour étudier les résultats en matière de santé dans l’ensemble des populations. À l’instar d’autres chercheuses et chercheurs se concentrant sur l’épidémiologie et sur la santé de la population, son équipe et elle sont tributaires de données de grande qualité pour accélérer la réalisation d’activités de recherche et de surveillance importantes.

« Nous voulions découvrir si le code U07.1 avait été appliqué correctement dans les milieux des soins de santé, explique la Dre Bernatsky. Est-ce que des chercheuses et des chercheurs qui étudient de grands volumes de données pourraient se fier à ce code pour identifier adéquatement les patientes et les patients correspondant des cas de COVID-19 confirmés? »

L’équipe de chercheuses et de chercheurs ont passé en revue plus de 50 000 cas de personnes admises à l’hôpital en 2020. Ces scientifiques ont évalué des données démographiques, des renseignements relatifs à l’admission et au congé ainsi que des résultats de tests. Ils ont conclu que 11 852 de ces cas d’admission étaient associés à un test PRCR positif ou négatif. Une infection au SARS-CoV-2 avait été confirmée chez 3,7 % de ces cas.

L’équipe a ensuite eu recours à des techniques statistiques pour se pencher sur les données en fonction du sexe, des groupes d’âge et des périodes de l’année. Les résultats ont confirmé la validité du code UO7.1 pour l’infection au SARS-CoV-2 dans les données utilisées aux fins de l’étude dont il est question dans le présent article.

« Nos résultats aident à mieux comprendre les définitions de cas de COVID-19 et leur utilisation au Canada, poursuit la Dre Bernatsky. C’est rassurant pour ce qui est des données relatives aux activités de recherche et de surveillance dépendant des données administratives ayant trait à l’hospitalisation pour identifier les infections au SARS-CoV-2. »

À propos de l’étude

Lire la publication, intitulée « Validity of hospital diagnostic codes to identify SARS-CoV-2 infections in reference to polymerase chain reaction results: a descriptive study » (Validité des codes de diagnostic utilisés dans les hôpitaux pour identifier les cas d’infection au SARS-CoV-2 en référence aux résultats de l’amplification en chaîne par polymérase : une étude descriptive) dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ). Article publié le 24 octobre 2023 par Cristiano S. Moura, Autumn Neville, Fangming Liao, Bijun Wen, Fahad Razak, Surain Roberts, Amol A. Verma et Sasha Bernatsky. Système DOI : https://doi.org/10.9778/cmajo.20230033

Les auteurs remercient de son soutien le CAnadian Network for Advanced Interdisciplinary Methods for Comparative Effectiveness Research (CAN-AIM) et les Instituts de recherche en santé du Canada, qui ont octroyé une subvention d’équipe.

La plateforme GEMINI, utilisée dans l’étude dont il est ici question, bénéficie du financement de la Société canadienne du cancer; du Réseau canadien des soins aux personnes fragilisées; des Instituts de recherche en santé du Canada; l’Association canadienne de protection médicale; la fondation Green Shield Canada; le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada; Santé Ontario; le St. Michael’s Hospital Association Innovation Fund; le Département de médecine de l’Université de Toronto. Cette plateforme reçoit également un appui non financier des hôpitaux partenaires et de l’Institut Vector.

Nouvelles connexes

La chercheuse Sasha Bernatsky dirige une étude nationale sur la vaccination contre la COVID‑19
Les vaccins contre la COVID-19 sont très efficaces chez les personnes atteintes de maladies inflammatoires à médiation immunitaire