Des données ontariennes ont été analysées par des chercheurs des universités Queen’s et McGill

hpvAprès l’analyse de données recueillies en Ontario, des chercheurs des universités Queen’s et McGill concluent que l’administration du vaccin contre le virus du papillome humain (VPH) aux jeunes filles se traduit rapidement par des bienfaits au sein de cette population.

Le vaccin, qui assure une protection contre quatre types de VPH connus pour être à l’origine du cancer du col de l’utérus et de verrues anogénitales, est offert gratuitement aux jeunes filles dans le cadre de programmes de vaccination dans les écoles au Canada. En dépit de la gratuité du vaccin, les taux de vaccination sont plus faibles que prévu dans de nombreuses régions, notamment parce que les parents estiment que le niveau d’activité sexuelle de leur fille est faible lorsqu’elles sont jeunes.

« Nous avons observé une diminution marquée et significative du taux de dysplasie cervicale, signe précurseur du cancer du col de l’utérus, chez des jeunes filles dès l’âge de 14 à 17 ans », précisent Leah Smith et Linda Lévesque, chercheuses à l’Institut des sciences cliniques évaluatives de l’Université Queen’s.

Les professeurs mcgillois Jay Kaufman, du Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail (ÉBST), et Erin Strumpf, de l’ÉBST et du Département d’économie, sont les coauteurs de l’étude.

L’étude, publiée dans la revue scientifique Pediatrics, a également permis de conclure que le vaccin contribue à réduire l’incidence des verrues génitales au sein de cette population.

« Le fait que ces bienfaits aient été observés chez des filles aussi jeunes vient étayer les recommandations actuelles selon lesquelles la vaccination ne doit pas être reportée », affirme Leah Smith, auteure principale de l’étude et ancienne doctorante à McGill.

Cette étude a porté sur une cohorte composée de 260 493 jeunes filles, dont la moitié étaient admissibles au programme de vaccination des élèves de 8e année de l’Ontario financé par le gouvernement au cours des deux premières années où il était offert (2007-2008 et 2008-2009). Les chercheurs ont recensé 2 436 cas de dysplasie cervicale documentés entre la 10e et la 12e année, et constaté que l’incidence de cette anomalie était 44 pour cent moins élevée chez les filles qui avaient reçu le vaccin. L’étude a également démontré qu’un cas de dysplasie cervicale avait pu être évité pour chaque groupe de 175 jeunes filles vaccinées.

« Bien que la vaste majorité des cas que le vaccin a permis de prévenir n’auraient pas évolué vers le cancer du col de l’utérus, ces réductions précoces sont néanmoins très importantes compte tenu du fardeau que fait peser la dysplasie cervicale sur le bien-être émotionnel et physique des jeunes filles, ainsi que sur le système de soins de santé », affirme la professeure Lévesque.

Cette étude a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, l’Institut des sciences cliniques évaluatives, le Fonds de recherche du Québec – Santé, le Programme des chaires de recherche du Canada, l’Institut de recherche de la Société canadienne du cancer et la Fondation canadienne pour l’innovation.

L’article « The Early Benefits of Human Papillomavirus Vaccination on Cervical Dysplasia and Anogenital Warts », par Leah M. Smith et coll., sera publié en mai 2015 dans la revue scientifique Pediatrics, volume 135, numéro 5.

DOI : 10.1542/peds.2014-2961

Le 30 avril 2015