Image : C. Goldsmith, P. Feorino, E. L. Palmer, W. R. McManus, CDC/flickr
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Les granules de stress sont des grappes d’ARN et de protéines que les cellules assemblent comme une mesure de protection contre les contraintes environnementales et les infections virales. Les recherches menées par le Dr Andrew Mouland, de l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif et du Centre sida McGill, révèlent que le VIH-1 est capable de résister à ces granules de stress en bloquant la capacité de la cellule à les assembler dans sa lutte contre le virus. Par ailleurs, il est capable de démonter les granules de stress préexistantes, ce qui améliore sa capacité réplicative et affaiblit encore plus la cellule. Cette découverte est publiée dans la prestigieuse revue Nature Communications et constitue une facette inattendue de la façon dont le VIH-1 contrôle la réaction de stress antivirale de la cellule hôte.

« C’est un énorme avantage pour le virus, en fait, d’être en mesure d’empêcher la cellule de demander des renforts pour l’aider à combattre l’infection par le VIH-1 », explique le Dr Mouland, professeur agrégé en médecine à l’Université McGill. « À l’aide d’analyses biochimiques et génétiques, ainsi que de la microscopie de pointe, nous avons découvert le mécanisme par lequel le VIH-1 bloquait l’assemblage des granules de stress ».
Son laboratoire a examiné les cellules obtenues auprès de vrais patients infectés par le VIH-1 afin de s’assurer que le virus employait cette technique dans son arsenal pour survivre et se développer. Le fait que ce processus ait été observé in vivo constitue le plus fiable indicateur possible qu’il joue un rôle important dans la biologie du virus.
« Nous croyons que le VIH-1 provoque activement ces changements dans la cellule afin d’améliorer sa réplication », a déclaré le Dr Mouland. « Nos travaux cherchent à élucider comment les granules de stress s’assemblent et comment elles peuvent être démontées, deux questions très importantes et difficiles à cerner qui pèsent sur notre domaine de recherche. Parce qu’ils constituent une réaction essentielle à tant de contraintes différentes sur la cellule, les connaissances que nous rassemblons seront pertinentes pour d’autres maladies virales, ainsi que pour les troubles neurologiques tels que la maladie d’Alzheimer, la démence et la sclérose latérale amyotrophique (maladie de Lou Gehrig). »
Comme l’ont écrit les auteurs dans leur article : « Comprendre comment le VIH-1 combat les réactions de stress antivirales jetteront les bases de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à renforcer les défenses immunitaires de la cellule hôte contre le VIH-1 et d’autres agents pathogènes ».
L’article, intitulé : « eEF2 and Ras-GAP SH3 domain-binding protein (G3BP1) modulate stress granule assembly during HIV-1 infection » (eEF2 et la protéine à domaine SH3 Ras-GAP modulent l’assemblage des granules de stress au cours de l’infection par le VIH-1), par Fernando Valiente-Echeverria et coll., est publié dans la revue Nature Communications 5:4819. DOI : 10.1038/ncomms5819 (2014).

Le 25 septembre 2014