Landing topTrente ans après ses travaux novateurs qui ont mené à la découverte du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) à l’origine du SIDA, la professeure Françoise Barré-Sinoussi maintient que, bien que beaucoup de progrès ait été réalisé, il reste encore beaucoup à faire avant qu’un traitement ou un vaccin, dont nous avons tant besoin, ne soit disponible.

La professeure Barré-Sinoussi faisait cette déclaration alors qu’elle était à Montréal, le 27 mai dernier, pour s’adresser à un auditoire bondé à l’amphithéâtre R. Howard Palmer de l’Université McGill en qualité de première conférencière de la série de conférences de prestige Andrew F. Holmes du doyen de la Faculté de médecine. Le lendemain, le chancelier de l’Université, Monsieur H. Arnold Steinberg, accompagné du Dr Mark Wainberg – directeur du Centre de recherche sur le SIDA de McGill et figure de proue de la recherche dans le domaine – conférait à la Pre Barré-Sinoussi un doctorat honorifique au cours de la cérémonie de remise des diplômes en sciences de la santé 2013.

La Pre Barré-Sinoussi – qui partage le Prix Nobel de médecine 2008 avec un autre chercheur à la suite de la publication de son article fondamental en 1983 – est l’une des plus grandes autorités mondiales en recherche sur le SIDA et est présidente de la Société internationale sur le SIDA. S’adressant à une foule assortie composée de membres de la Faculté et d’étudiants, la Pre Barré-Sinoussi a parlé de l’urgent besoin de résoudre cet enjeu de santé mondiale, témoin de 2,5 millions de nouveaux cas diagnostiqués chaque année et de plus de 33 millions de personnes souffrant de cette maladie partout dans le monde. On évalue que, si 15 millions de patients atteints recevaient un traitement d’ici l’an 2015, il en coûterait 22 milliards de dollars selon les méthodes actuelles. Par conséquent, un traitement à long terme n’est pas viable, selon elle, soulignant le besoin d’un traitement et d’un vaccin.

Malgré tout, la Pre Barré-Sinoussi donne un certain espoir. Elle confirme que l’on comprend maintenant beaucoup mieux la pathogénèse du VIH comparativement à il y a trente ans. La preuve des études et des exemples comme le patient que l’on a surnommé le «patient de Berlin» – dont la transplantation de moelle osseuse pour traiter la leucémie a mené à l’impossibilité de déceler le virus du SIDA dans son organisme – offre un autre élément d’optimisme.

Aux côtés de chercheurs partout dans le monde, dont une équipe dirigée par le Dr Wainberg de McGill, et à la suite de la consolidation de leurs efforts et du partage de leurs connaissances, ainsi que de l’augmentation des échanges entre les milieux des sciences fondamentales et cliniques, la Pre Barré-Sinoussi est confiante que, dans un avenir pas si lointain, nous trouverons une stratégie efficace pour le traitement et la prévention du SIDA, apportant ainsi une solution à l’un des grands défis de la médecine de notre temps.


Cliquez ici pour visionner la Conférence Holmes de la Pre Barré-Sinoussi.


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