Le vieillissement est souvent associé à un déclin de la mémoire chez les adultes en santé, qui s’amorce dans la quarantaine et persiste jusque dans la vieillesse. Toutefois, ce n’est pas l’âge en tant que tel qui contribue à la détérioration de la mémoire, mais plutôt, vraisemblablement, les effets de l’âge sur le volume de l’hippocampe. Cette structure importante du cerveau participe à la consolidation de l’information, la faisant passer de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme.

Une équipe de chercheurs de l’Université McGill étudie les changements que subissent certaines structures cérébrales tout au long de la vie et leur incidence sur la mémoire. La compréhension de l’effet du vieillissement normal sur la structure et la fonction cérébrales ainsi que sur les facultés cognitives est essentielle à l’établissement d’un point de référence qui pourra être utilisé pour déceler les premiers signes de vieillissement pathologique associé à des affections comme les maladies d’Alzheimer et de Parkinson.

L’équipe a constitué un échantillon de 125 adultes en santé âgés de 19 à 76 ans auxquels elle a demandé de réaliser des tâches de mémoire. Les chercheurs ont constaté que la capacité de se souvenir de façon détaillée d’un visage et de son emplacement était liée à un plus grand volume de l’hippocampe postérieur et de la zone temporale médiane, et que le vieillissement normal était associé à des réductions de volume dans ces régions et à un déficit de la mémoire.

Les chercheurs ont également constaté que la réduction du volume de l’hippocampe postérieur liée à l’âge était associée à une activité réduite dans les réseaux cérébraux en jeu dans la perception, la mémoire et le contrôle cognitif. Les résultats montrent que la mémoire nécessite l’interaction de multiples réseaux cérébraux et mettent en évidence l’effet du vieillissement normal sur les structures cérébrales et la fonction cognitive.

« Nous avons été surpris d’obtenir des résultats aussi précis et tranchés. C’est chose rare en neuroscience et ça témoigne de la robustesse des méthodes et des résultats », indique Maria Natasha Rajah, professeure titulaire au Département de psychiatrie et auteure en chef de l’article.

Les chercheurs du monde entier tentent depuis longtemps de comprendre les différences entre le vieillissement normal et le vieillissement pathologique afin de mieux déceler les signes de troubles neurodégénératifs associés au vieillissement. « Nous espérons que notre travail fera progresser les connaissances sur la mémoire et les déficits du cerveau liés au vieillissement et aux démences », ajoute la Pre Rajah.

L’article « Volume of the posterior hippocampus mediates age-related differences in spatial context memory and is correlated with increased activity in lateral frontal, parietal and occipital regions in healthy aging », par Jamie Snytte et coll., a été publié dans NeuroImage.