Plus tôt au cours du mois, plus de 150 membres de la communauté de la recherche de l’Université McGill et d’établissements partenaires se sont réunis au Centre Sheraton pour le premier symposium sur la recherche de l’initiative De l’ADN à l’ARN (D2R).

Dominique Bérubé, vice-rectrice – Recherche et innovation à l’Université McGill, et Philippe Gros, directeur scientifique en chef de D2R, ont donné le coup d’envoi à l’événement le jeudi 13 mars. Le professeur Gros a décrit la vision et les objectifs stratégiques de D2R, expliqué les possibilités de financement qui seront bientôt lancées et présenté à l’auditoire les principaux membres de l’équipe D2R, y compris les membres de la direction scientifique et les personnes qui ont joué un rôle déterminant dans l’élaboration de l’initiative.

La séance d’ouverture a réuni des partenaires de D2R qui contribuent à étendre l’impact de l’initiative au Canada et à l’étranger. Des représentants, dont Sherif Abou Elela de l’Université de Sherbrooke (UdeS), Pieter Cullis de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), et le directeur scientifique de D2R, Mark Lathrop, ont discuté de la constellation en pleine croissance des partenaires de l’initiative.

Les relations avec des organismes communautaires comme Tahatikonhsontóntie (Environnement de réseautage québécois pour la recherche en santé autochtone – QcNEIHR), représenté à l’occasion de cette séance par Treena Delormier, professeure à l’Université McGill, sont essentielles au développement de thérapies de type ARN basées sur la génomique pour des groupes ayant des besoins cliniques non satisfaits, y compris les peuples autochtones.

« Pour faire une réelle différence dans les résultats en matière de santé, nous devons établir des liens avec les personnes et les communautés que nous visons à aider », a contextualisé la professeure Bérubé. « Impliquer ces personnes dans nos recherches et adapter nos approches à leurs besoins et contextes uniques est l’essence même de la médecine personnalisée. »

Four people sitting on chairs on a stage.

Au cours des deux jours qui ont suivi, plus de 30 scientifiques ont présenté leurs projets financés par l’initiative D2R et tissé de nouveaux liens au sein de la communauté D2R. Alors que les participants décrivaient leurs projets dans les volets Recherche fondamentaleInnovation interdisciplinaireRecherche sur l’impact translationnel et Plateformes de recherche, il est devenu évident non seulement qu’une vaste gamme de recherches sont en cours au sein de D2R, mais aussi que l’initiative repousse les limites du financement pour permettre les progrès dans les domaines des thérapies à base d’ARN et de la médecine génomique.

« D2R vise à financer des projets à haut risque et à rendement élevé qui ne seront pas financés par d’autres organismes de financement », a souligné le professeur Gros lors de son allocution d’ouverture.

Ainsi, un exemple de projet à risque élevé financé par l’initiative D2R et visant des produits thérapeutiques à base d’ARN a été présenté par le Dr Guy Rouleau, directeur du Neuro. Ce projet vise à développer le premier traitement à base d’ARN pour la dystrophie musculaire oculopharyngée (OPMD), une maladie génétique rare qui affecte les muscles squelettiques et dont la prévalence est particulièrement élevée dans la population canadienne-française.

« Les membres de cette population présentent le deuxième taux d’incidence le plus élevé d’OPMD parmi toutes les populations sur la planète », a expliqué le Dr Rouleau, « donc, nos travaux visent à faire une différence ici même, au Québec ».

Pieter Cullis, un pionnier dans le domaine des nanoparticules lipidiques et professeur à l’UBC, a réitéré l’importance du financement des idées novatrices dans de nombreuses disciplines de recherche : « On ne peut pas prédire d’où viendra la prochaine percée scientifique. Parfois, la meilleure stratégie dans la vie est fondée sur la chance. Il faut financer une variété de recherches pour être dans la meilleure position pour pouvoir profiter de cette chance. »

Bien que les participants au symposium représentaient de nombreuses disciplines de recherche, allant de la chimie à la génomique en passant par les sciences sociales, il était clair qu’un objectif de recherche commun unit la communauté D2R.

« Cet événement montre que la recherche menée par les membres de l’initiative D2R est vraiment nécessaire pour le développement de produits thérapeutiques à base d’ARN et pour la médecine génomique », affirme Raïssa Munderere, doctorante au Département de génie biomédical. Raïssa a été émerveillée par l’ambiance collaborative au sein de D2R : « Ces deux jours de symposium m’ont donné la possibilité d’avoir des conversations avec les autres membres de l’initiative et de parler ouvertement de mes recherches ».

Les présentations s’étendaient au-delà de la recherche thérapeutique fondamentale sur l’ARN, et comptaient une séance axée sur le biotraitement, la biofabrication et la nanotechnologie au cours de laquelle Taha Azad, professeur adjoint à l’UdeS, a présenté ses recherches. Le professeur Azad a exprimé sa gratitude pour cette occasion de partager ses travaux : « C’était une occasion fantastique d’élargir mon réseau. Souvent, en tant que chercheur ou chercheuse en début de carrière, vous n’avez pas vraiment besoin d’accroître vos ressources, mais vous devez absolument renforcer vos collaborations. »

Sideview of panel of speakers.

La matinée du jour 2 s’est terminée par d’importantes discussions sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI). La directrice scientifique associée de D2R, Amélie Quesnel-Vallée, a insisté sur le fait que l’intégration de l’EDI dans la recherche « est essentielle pour apporter plus de solutions de pointe à plus de gens. La recherche sur les thérapies à base d’ARN et en médecine génomique est bien orientée pour adapter des solutions aux besoins de différentes personnes au sein de notre société. » La professeure Quesnel-Vallée a souligné également : « Des équipes plus diversifiées apportent des solutions plus novatrices. »

Seize stagiaires ont partagé leurs travaux sur des projets financés par l’initiative D2R au moyen de présentations par affiche. Trois personnes dont la présentation a été jugée exceptionnelle ont reçu des prix : Dan Boghici, étudiant à la maîtrise (supervisé par Silvia Vidal), et les doctorantes Zidi Lyu (Masad Damha) et Julia Fulber (Amine Kamen).

« Ça a été un honneur de présenter mes recherches devant ce public », a déclaré Zidi Lyu. « Nous faisons tous d’immenses efforts pour faire progresser les thérapies à base d’ARN et la médecine génomique, que ce soit en laboratoire ou auprès des patients. Ce symposium est très inspirant. »

Student presenting their posters to other people.

Le symposium s’est conclu par une séance de style « micro ouvert » avec les membres de la direction scientifique de D2R, y compris les professeurs Gros, Lathrop et Quesnel-Vallée ainsi que le directeur scientifique associé Nathan Luedtke. Le professeur Luedtke s’est concentré sur l’impact à long terme que pourrait avoir l’initiative D2R : « Je n’ai aucun doute que D2R réussira à long terme. Cet événement a clairement été une première étape extraordinaire vers ce succès à long terme. Maintenant est le moment idéal pour explorer des possibilités extrêmes dans les domaines des thérapies à base d’ARN et de la médecine génomique – D2R nous donne les moyens de réaliser ces travaux. »

La professeure Quesnel-Vallée a encouragé les participants : « Communiquez avec toutes les personnes avec qui vous avez établi un lien ici. Si vous avez senti le moindre intérêt, cela pourrait être pour vous le début d’une nouvelle collaboration fructueuse. »

Le professeur Gros a conclu l’événement en donnant aux membres de l’audience les moyens d’élargir encore davantage le réseau D2R : « Cette communauté et D2R représentent une opportunité incroyable. Assurez-vous de communiquer avec toutes les personnes, quelle que soit leur discipline, qui pourraient être intéressées par cette initiative. Il y a de la place pour tout le monde au sein de D2R. »

Consultez la galerie de photos du Symposium sur la recherche de D2R ici. 

Apprenez-en davantage sur les projets de l’initiative D2R, les scientifiques financés et plus encore en visitant le site mcgill.ca/dna-to-rna/fr.

Ces deux journées consacrées aux discussions scientifiques et aux collaborations en devenir ont été rendues possibles grâce à la participation et à l’engagement de la communauté D2R ainsi qu’au généreux soutien des commanditaires de l’événement, dont Illumina, Moderna, Oxford Nanopore Technologies, Biovectra, TriLink Biotechnologies, Deep Genomics, adMare BioInnovations, Charles River Laboratories et Roche.