Source :  l’Institut Lady Davis de l’HGJ
Un essai clinique international, publié dans la revue Nature Medicine, a démontré que la combinaison du profilage de l’ARN et du profilage de l’ADN fournissait des indications beaucoup plus précises sur les éléments biologiques actifs au sein d’une tumeur, permettant ainsi aux cliniciens de déterminer plus précisément les traitements ciblés qui pourraient améliorer la survie des patients en stade avancé de cancer. Il s’agit du premier essai clinique dans le domaine du cancer à ajouter l’expression des gènes en plus des anomalies à l’ADN. Le Centre du cancer Segal de l’Hôpital général juif (HGJ) était le seul établissement canadien à participer à ce projet avant-gardiste entrepris par le Worldwide Innovative Networking in Personalized Cancer Medicine (Consortium WIN), dont le Centre du cancer Segal est un membre fondateur. 
« L’idée derrière l’étude WINTHER était d’examiner les options thérapeutiques en se basant sur les caractéristiques observées de la tumeur d’une personne plutôt que sur les données agrégées provenant d’études plus vastes », a déclaré le docteur Wilson Miller, directeur de l’Unité des essais cliniques du Centre du cancer Segal et l’un des principaux chercheurs dans le cadre de cette étude. Le docteur Miller est professeur de médecine à l’Université McGill. « Nous avons déterminé que l’analyse des mutations génétiques présentes dans une tumeur ne permettait pas nécessairement d’isoler les éléments actifs qui représentent les meilleures cibles cliniques. Cet essai a démontré que le profilage de l’ARN nous donnait une image plus précise des molécules qui stimulent la progression tumorale chez une personne en particulier et, quand nous pouvons cibler ces molécules, nous pouvons obtenir de bien meilleurs résultats. Puisque l’ADN et l’ARN ne sont pas directement alignés dans les cellules cancéreuses, cette dimension supplémentaire du profilage est très importante pour personnaliser le traitement. »
Les 107 patients qui ont été traités dans l’étude étaient en stade avancé de la maladie et avaient peu d’espoir d’amélioration. Tous avaient déjà reçu de nombreux traitements, un quart d’entre eux ayant reçu au moins cinq lignes de traitement auparavant. Néanmoins, plus de 26 % des participants ont présenté au moins six mois de réponse complète ou partielle aux nouveaux traitements en raison de la combinaison du profilage de l’ARN et de l’ADN. Plus de 22 % ont survécu au-delà de la norme attendue. 
L’un des patients de l’HGJ avait un cancer colorectal dans lequel le gène HER2/NEU, qui est plus souvent associé au cancer du sein, était exprimé. Ce patient a reçu un médicament qui agissait sur cette mutation et il a obtenu une réponse très positive au médicament. Sans la découverte de la présence de ce gène, il est peu probable que quiconque aurait pensé à traiter un patient atteint de cancer colorectal avec un médicament généralement utilisé pour le cancer du sein. 
L’étude WINTHER est effectuée dans des centres situés dans cinq pays différents. Les chercheurs principaux ont tenu des conférences de gestion clinique hebdomadaire indispensables pour renforcer leur capacité à collaborer. Santé Canada a été déterminant en autorisant l’administration de traitements expérimentaux dans le cadre de cet essai. 
« En général, les résultats d’une étude chez les patients en stade avancé de cancer peuvent nous aider à prescrire des traitements personnalisés très tôt dans l’évolution de la maladie », a expliqué le docteur Gerald Batist, directeur du Centre du cancer Segal et professeur d’oncologie à l’Université McGill. « Nous nous attendons à ce que les traitements personnalisés qui peuvent déclencher une réponse dans les cas les plus avancés de cancer aient des avantages encore plus marqués lorsqu’ils seront administrés avant que la maladie ait eu la chance de progresser. Plus nous pourrons administrer les médicaments qui s’avèrent être les plus efficaces tôt dans la maladie, plus leur impact risque d’être important. » 
La prochaine phase de l’essai WINTHER consistera à recruter des patients plus tôt dans leur trajectoire de cancer afin de démontrer davantage les effets positifs de la médecine de précision dans le domaine du cancer. Un niveau encore plus approfondi d’analyse consistera à identifier les protéines en soi associées à l’expression des gènes et les chercheurs de l’Institut Lady Davis de l’HGJ poursuivent activement ce domaine de recherche. 
Pour les questions des médias et pour planifier des entrevues avec les docteurs Miller ou Batist, veuillez communiquer avec :
Tod Hoffman
Agent de communications en recherche
Institut Lady Davis 
Tél. : 514 340-8222, poste 28661
Courriel : tod.hoffman@ladydavis.ca

 

 

Le 29 avril 2019