Proposant un mélange d’ateliers pratiques et d’activités sociales, le programme de mentorat par des pairs de l’École des sciences infirmières Ingram (Nursing Peer Mentorship Program, ou NPMP) – encourage les interactions entre des étudiantes et étudiants qui débutent leur programme et des pairs plus expérimentés, et leur fournit une plateforme pour se rencontrer tout au long de l’année universitaire. En plus de faciliter l’intégration des nouvelles cohortes, le NPMP les aide à développer leur résilience, un attribut crucial associé à la satisfaction professionnelle et à la rétention du personnel infirmier.
L’idée du NPMP a germé chez la professeure Lia Sanzone lorsque des étudiants et étudiantes de première année lui ont confié éprouver des difficultés. Quand elle leur a demandé si le mentorat par des pairs leur serait utile, la réponse fut un « oui » retentissant. Un sondage informel auprès des 300 étudiantes et étudiants a aussi révélé le besoin criant d’un programme de soutien par des pairs. Ce ne fut pas une surprise pour la Pre Sanzone : « La profession infirmière est reconnue comme l’une des plus stressantes dans le domaine de la santé. »
En 2014, après avoir obtenu un financement initial grâce à un fonds de l’Université McGill consacré à la mise sur pied de nouveaux projets, la Pre Sanzone lançait le NPMP et recrutait 25 étudiantes et étudiants de deuxième et troisième année souhaitant s’investir en mentorat et contribuer au développement du programme. On a donc procédé au jumelage et organisé des ateliers pour l’ensemble du groupe sur des thèmes désignés par les membres comme étant prioritaires. Par la suite, Santé Canada a octroyé des fonds supplémentaires au programme pour la création d’ateliers sur la terminologie française des soins de santé. D’autres ateliers populaires portent sur la survie en milieu clinique, la gestion du stress pendant les examens, la répartition de la charge de travail entre les cours, le laboratoire et les stages cliniques, ainsi que la transition vers la pratique clinique, une étape cruciale pour les finissantes et finissants.
La Pre Sanzone est particulièrement impressionnée par la volonté des mentorés et mentorées d’agir à titre de mentors et mentores pour les nouvelles cohortes de l’École. Certaines personnes poursuivent d’ailleurs le mentorat même après avoir obtenu leur diplôme. « Je suis vraiment fière de constater ce désir d’aider à leur tour. Ce réflexe leur sera bénéfique pendant toute leur carrière professionnelle et sera utile à notre profession », affirme-t-elle.
Vanessa D’Aquila, qui a récemment obtenu une maîtrise en sciences infirmières à l’ÉSII, explique qu’en plus de l’aider à s’adapter à l’École et à devenir plus résiliente, son implication dans le NPMP, qui date de ses débuts au premier cycle, lui a permis de développer son leadership. Après avoir obtenu son baccalauréat en sciences infirmières à McGill, elle a réalisé une étude aux fins d’amélioration de la qualité du NPMP. Le projet l’a amenée à publier à titre de coauteure, en collaboration avec Sae Fukamizu et la Pre Sanzone, un article intitulé « Endiguer la vague d’attrition en soins infirmiers : développer la résilience grâce au mentorat »paru en octobre dernier dans la revue en ligne de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC).
Le NPMP a connu un tel succès que le modèle a été adapté pour créer le projet Nightingale Fellows. Chapeauté par la Collaboration McGill Nursing pour l’éducation et l’innovation en matière de soins axés sur le patient et sa famille, le projet Nightingale Fellows aide les nouvelles recrues en soins infirmiers à réussir la transition vers la pratique professionnelle au Centre universitaire de santé McGill et à l’Hôpital général juif.
Infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne, Oumeet Ravi n’a que de bons mots pour le NPMP et le projet Nightingale Fellows, qu’elle décrit comme des espaces sûrs et respectueux de la vie privée où l’on peut aborder un éventail de sujets, qu’il s’agisse de conseils relatifs aux études, de problèmes administratifs, de gestion des ressources ou de résolution de conflits. Mme Ravi, qui a participé au NPMP pendant ses études supérieures à l’ÉSII, a également été mentore pour le projet Nightingale Fellows. « Il est très important, sur tous les plans, de se bâtir un réseau de personnes de confiance qui reconnaissent ce que nous vivons », soutient-elle.
Quant à Mme D’Aquila, qui se rappelle de nouvelles étudiantes et de nouveaux étudiants qui disaient vouloir se concentrer sur leurs études et attendre une année avant de participer à des programmes comme le NPMP, elle invite les gens à faire le saut dès le début de leurs études. « Le programme de mentorat par des pairs en sciences infirmières vous donnera un sentiment d’appartenance à la communauté des soins infirmiers, ce qui peut atténuer votre stress et contribuer à votre réussite. »
Si vous souhaitez vous joindre au NPMP pour offrir ou recevoir un mentorat (ou les deux), écrivez à la Pre Lia Sanzone (npmp.nursing@mcgill.ca). Les jumelages commencent en octobre, mais il n’est jamais trop tard pour s’inscrire!