Un patient cardiaque du CUSM est le premier au Canada à recevoir un défibrillateur de resynchronisation cardiaque compatible avec l’IRM du corps entier.

Dr. Vidal Essebag (Photo: Patricia Vasquez, CUSM Communications)

Par Gilda Salomone, CUSM Communications

Un patient du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) atteint d’insuffisance cardiaque s’est vu implanter avec succès un défibrillateur thérapeutique de resynchronisation cardiaque (CRT-D) qui lui permettra de subir des examens d’imagerie par résonance magnétique (IRM) du corps entier en toute sécurité. Bien que les CRT-D «traditionnels » soient fréquemment utilisés, c’est la première fois que ce dispositif, appelé « Amplia MRI CRT-D SureScanMC » est implanté au Canada.
L’insuffisance cardiaque survient quand le cœur n’arrive plus à pomper assez de sang et d’oxygène pour bien alimenter le corps, provoquant des symptômes comme de l’essoufflement, de la fatigue et de la rétention des liquides. Le CRT-D, aussi connu sous le nom de stimulateur-défibrillateur biventriculaire, est composé d’un stimulateur, d’un défibrillateur et d’un troisième câble qui permet d’envoyer des impulsions électriques vers les deux ventricules (cavités inférieures du cœur) pour les aider à battre de manière plus synchrone. Le CRT-D, qui est mis en place chirurgicalement juste sous la clavicule, peut améliorer le fonctionnement du cœur et réduire les hospitalisations et la mortalité.

« On utilise souvent les CRT-D chez les patients qui présentent une insuffisance cardiaque grave, mais ces dispositifs comportent un inconvénient majeur : une fois implantés, ils empêchent les patients de subir des examens d’IRM, parce que les forts champs magnétiques générés par l’IRM nuisent au bon fonctionnement du dispositif cardiaque », explique le Dr Vidal Essebag, directeur du service d’électrophysiologie cardiaque au CUSM, qui a mis en place le nouveau dispositif implantable.

Eric Lafontaine (à gauche), Peggy Verhoef, Yves De Champlain, Vidal Essebag, Kerwin Chahal, Caroline Mai, Pedro Lima and Federico Melibovsky (Photo: Patricia Vasquez: CUSM Communications)

L’IRM utilise des champs magnétiques pour produire une image détaillée de l’intérieur du corps. On y recourt souvent pour poser un diagnostic et établir un plan de traitement pour des patients atteints de diverses maladies. « Les examens d’IRM sont devenus les plus puissants outils d’imagerie en cardiologie, car ils fournissent aux médecins des données précieuses sur l’anatomie du cœur et les zones du cœur qui sont endommagées ou anormales, explique le Dr Essebag. Ces données sont cruciales, et le fait d’avoir accès à un CRT-D compatible avec l’IRM constitue une avancée majeure dans les soins aux patients atteints d’insuffisance cardiaque grave.»

Le nouveau dispositif a été approuvé par Santé Canada en mai 2017. Medtronic, le fabricant du dispositif, a choisi le CUSM pour la première implantation canadienne en raison de l’expertise du Dr Essebag en électrophysiologie et en resynchronisation cardiaque, et de la renommée du Centre d’insuffisance cardiaque et de transplantation cardiaque du CUSM. Le centre traite les patients aux besoins complexes de tout le Réseau universitaire intégré de santé McGill (RUIS-McGill) – une région qui couvre plus de 60 % de la province.

«L’insuffisance cardiaque est la maladie cardiovasculaire dont l’incidence augmente le plus rapidement au Canada, touchant près d’un demi-million de personnes », rapporte la Dre Nadia Giannetti, chef du Département de cardiologie et directrice médicale du Centre d’insuffisance cardiaque et de transplantation cardiaque du CUSM. « Au cours de la dernière année seulement, près de 3 400 Canadiens ont reçu un CRT-D; c’est donc encourageant de savoir que nous avons maintenant au Canada un dispositif compatible avec l’IRM. »

 

Le 19 juillet 2017