Le Consortium québécois contre le cancer (CQC) pour de nouveaux agents thérapeutiques et biomarqueurs, une collaboration entre six grands hôpitaux et centres de recherche en oncologie montréalais, sous la direction du Centre de recherche sur le cancer Goodman (CRCG) de l’Université McGill, a reçu un nouveau financement de 10 millions de dollars du Fonds d’accélération des collaborations en santé (FACS) du Ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) du Québec. Cette subvention sera conjuguée à des contributions additionnelles totalisant 17,9 millions de dollars de la part de 12 partenaires des secteurs privé, public et sans but lucratif. L’ensemble sera investi pour doubler le recrutement des patients dans des essais cliniques en oncologie et développer l’infrastructure de soutien aux découvertes en médecine personnalisée et immunothérapie au Québec.
Innover en oncologie de précision dans le système de santé québécois
Ces dix dernières années, une meilleure compréhension des mécanismes du cancer a mené à la mise au point de stratégies de personnalisation des traitements en fonction des particularités cliniques, moléculaires et immunitaires de la maladie chez des patients individuels ou des sous-groupes de patients. Pour la plupart des types de tumeurs, cependant, cette approche ne bénéficie qu’à une partie des patients, dont beaucoup finissent tout de même par connaître une récidive.
Dans un effort concerté pour améliorer la réponse des patients aux traitements personnalisés, le CQC a été formé en 2017 par le CRCG, le Centre du cancer Segal à l’Hôpital général juif, le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, l’Institut de recherche en immunologie et cancérologie (IRIC) et l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), en partenariat avec des organisations sans but lucratif comme l’Institut de recherche Terry Fox (IRTF) et l’Oncopole ainsi que des partenaires pharmaceutiques dont Hoffman-La Roche, AstraZeneca, Bristol-Myers Squibb, Bayer, Novartis et Merck.
« Cette initiative tire parti des investissements existants des secteurs gouvernemental, philanthropique et privé en infrastructure », explique la Pre Morag Park, directrice du CRCG et chercheuse en chef de cette initiative. « Avec quelque 16 000 patients chaque année, la mission du consortium de doubler le recrutement dans des essais cliniques en oncologie et de créer une biobanque “dynamique” d’échantillons recueillis durant les essais cliniques de nouveaux médicaments aura un impact majeur sur l’avancement de la science, au profit des patients. Ces efforts collectifs permettront d’attirer au Québec des essais cliniques avancés en oncologie et de multiplier les possibilités de recherche clinique, ce qui améliorera les options thérapeutiques et les résultats cliniques pour les patients québécois, augmentera l’investissement privé et pharmaceutique au Québec et créera une filière d’innovation et de découvertes en oncologie. »
Les chercheurs et cliniciens du CQC uniront leurs forces pour découvrir et valider de nouveaux biomarqueurs visant à mieux prédire la réponse aux traitements personnalisés et à
l’immunothérapie, ainsi que les effets indésirables, ce qui permettra d’améliorer les résultats cliniques pour les patients. En optimisant la prise de décisions thérapeutiques, ces nouveaux biomarqueurs permettront non seulement d’accroître les taux de survie et de minimiser les traitements inutiles, mais également de réduire l’important fardeau financier que représentent les soins en oncologie pour le système de santé québécois.
« La recherche clinique est un élément essentiel des soins du cancer, car elle procure de nouvelles options de traitement très prometteuses », ajoute le Dr Gerald Batist, directeur du Centre du cancer Segal à l’Hôpital général juif et cochercheur au sein de l’initiative. « Nous savons depuis longtemps que la participation à des essais cliniques profite réellement aux patients. Le travail concerté de tous ces établissements québécois représente une occasion extraordinaire d’attirer davantage de traitements expérimentaux innovants pour les patients et d’ouvrir de nouvelles avenues de recherche pour nos excellents scientifiques. »
Le Dr Philip Wong, radio-oncologue et scientifique du FRQS au CHUM et cochercheur au sein du CQC, ajoute : « Avec ce projet, nous espérons solliciter les membres du grand public pour mieux les sensibiliser à l’utilité des essais cliniques, mais aussi intégrer leur avis pour nous aider à prendre des décisions éclairées sur la participation aux essais cliniques. Un autre de nos grands objectifs est d’exploiter l’intelligence artificielle pour assurer un meilleur jumelage entre les patients et les essais pertinents. Grâce à cette technologie, nous espérons rendre les essais cliniques plus efficaces et ultimement plus profitables pour les patients et leur santé. »
Ce projet sur quatre ans s’appuie sur l’initiative du Consortium contre le cancer de Montréal, lancée l’an dernier par l’IRTF pour développer des plateformes communes entre ces hôpitaux et centres de recherche, formant ainsi le pôle québécois du réseau des centres d’oncologie du Marathon de l’espoir. Pour atteindre ses objectifs, le CQC tire parti de l’expertise du Consortium de recherche en oncologie clinique du Québec (Q-CROC), de CATALIS Québec, d’Innovation Exactis, de la Coalition Priorité Cancer au Québec, du Centre d’excellence sur le partenariat avec les patients et le public (CEPPP), du Réseau de recherche sur le cancer et du Réseau canadien de banques de tissus.
« Ce programme réunira sous un même toit l’expertise considérable dont nous jouissons au Québec en soins cliniques et en recherche, dans l’objectif d’améliorer la vie de nos patients et de leurs familles », ajoute le Dr George Zogopoulos, cochercheur au sein du CQC, qui est un spécialiste de la chirurgie pancréatique et du foie et un chercheur au sein du programme de recherche sur le cancer de l’IR-CUSM et au CRCG. « Cet effort collaboratif à l’échelle de la province permettra de multiplier les opportunités en recherche clinique, qui constituent souvent les meilleures options de traitement pour des patients atteints de cancers difficilement traitables avec les thérapies actuellement disponibles. »
Parmi les autres cochercheurs de l’initiative figurent le Dr Fred Saad au CHUM, et le Dr Denis Claude Roy à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
« Le Consortium québécois contre le cancer pour de nouveaux agents thérapeutiques et biomarqueurs fait œuvre de chef de file pour transformer les découvertes génomiques en nouvelles options thérapeutiques pour les personnes atteintes de cancer », dit Martha Crago, vice-principale (recherche et innovation) à l’Université McGill. « Cet investissement majeur du gouvernement du Québec souligne le rôle transformateur de la recherche concertée en oncologie et permettra au Québec de se maintenir à la fine pointe des soins du cancer. »
Contact :
Jason Clement
Agent de communications,
Faculté de médecine,
Université McGill
514-398-5909
Le 4 juin 2019