Fondé par des étudiantes et étudiants en médecine autochtones, l’Indigenous Health Outreach Club (IHOC) veut faire découvrir les cultures et les pratiques autochtones et renseigner les participants sur les inégalités en matière de soins de santé.  

À l’occasion de l’anniversaire de la mort de Joyce Echaquan et deux jours avant la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, 15 étudiants en médecine de l’Université McGill se sont réunis pour une activité de course et de réflexion. Vêtus de t-shirts orange, les participants ont parcouru une boucle de cinq kilomètres dans le parc du Mont-Royal en hommage aux survivants des pensionnats autochtones et à toutes les personnes qui ne sont jamais rentrées chez elles. 

Il s’agissait de la troisième édition de la Reconciliation Run (Course de la réconciliation) de McGill, l’une des nombreuses activités organisées par le Indigenous Health Outreach Club (IHOC).   

Cofondé par Craig Sky et Mélodie Levesque, deux étudiants en quatrième année de médecine, l’IHOC vise à faire connaître les cultures autochtones ainsi que les inégalités en matière de soins de santé auxquelles les peuples autochtones font face. Craig Sky est originaire de Kahnawà:ke et Mélodie Levesque est membre de la Première Nation Wendat. 

Pour Craig Sky, lauréat du prix Elaine Kilabuk, l’IHOC offre aux futurs médecins des occasions de nouer des liens avec leurs pairs autochtones tout en élargissant leurs connaissances en dehors des salles de classe.  

 

Pour une plus grande appréciation culturelle 

Grâce à ses activités, l’IHOC souhaite faire connaître les différentes cultures et pratiques autochtones dans des contextes médicaux, ainsi qu’à promouvoir l’appréciation culturelle.  

La Reconciliation Run de McGill est l’une de ces activités. Cette année, elle était dirigée par Bryden Bukich, membre de l’IHOC, lauréat du prix Elaine Kilabuk et boursier McCall MacBain. 

La Reconciliation Run a été créée par la cousine de Bryden Bukich, Tréchelle Bunn, qui est récemment devenue la plus jeune cheffe de la nation Birdtail Sioux Dakota. Pour honorer ses arrière-grands-parents et son oncle, qui ont survécu aux pensionnats autochtones, Tréchelle Bunn a tenu la première course à Birtle, au Manitoba. Depuis, des courses ont été organisées partout au Canada, aux États-Unis et même en Australie.  

La Reconciliation Run de McGill a débuté par une cérémonie de médecine, qui a permis aux participants de découvrir les traditions et les pratiques autochtones liées à la santé et au bien-être.  

« Les participants peuvent voir et sentir du foin d’odeur, du tabac et de la sauge, et apprendre l’utilité des quatre remèdes traditionnels », explique Bryden Bukich, métis de la rivière Rouge et étudiant en quatrième année de médecine. « Ensuite, tout le monde est invité à participer à la cérémonie de purification par la fumée. » 

Comme le précise l’étudiant, ce moment d’apprentissage et de réflexion est particulièrement important pour les étudiants en médecine, qui soigneront un jour des patients autochtones. 

« Beaucoup de gens vont faire des stages dans des communautés rurales. Si vous avez la chance de travailler avec un médecin autochtone ou un aîné dans une communauté, le simple fait d’apporter un peu de tabac en signe de reconnaissance peut avoir un effet considérable. » 

 

Après la course, les participants se sont réunis pour partager un repas composé de bannique, de bison et de salade de riz sauvage (ci-dessus) préparé par le chef Swaneige Bertrand, traiteur autochtone.  

Craig Sky explique que la médecine, les cultures et les langues autochtones sont au cœur de chaque événement organisé par l’IHOC. Lors d’une récente soirée de jeu-questionnaire, il a appris quelques mots de kanien’kéha à des étudiants en médecine, notamment la façon de saluer quelqu’un.  

« C’est un peu notre objectif global : nous voulons les préparer à interagir avec des patients autochtones. Ainsi, ils se sentiront en confiance, tout comme les patients. » 

 

Sensibilisation auprès des pairs et des jeunes autochtones 

Depuis sa création, l’IHOC n’a cessé de croître et de s’associer à d’autres clubs d’étudiants en médecine pour certaines activités. 

Le Programme autochtone des professions de la santé a également épaulé le club en lui fournissant un financement et un soutien logistique pour ses événements tout au long de l’année.  

L’IHOC prévoit tenir d’autres soirées de jeu-questionnaire au cours des prochains mois et explore la possibilité d’organiser une projection de documentaires et des activités de sensibilisation.    

« Nous sommes également en train de mettre sur pied un mini-camp médical pour la communauté locale de Kahnawà:ke. Ainsi, nous irons à la rencontre des élèves du secondaire pour leur faire découvrir ce qu’est la médecine et comment ils pourraient faire carrière dans ce domaine », ajoute Craig Sky.  

 

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