Au Sénégal, les endoscopies thérapeutiques sont très rares, mais pourtant indispensables pour les patients ayant des problèmes de l’estomac, de l’œsophage, du côlon ou d’autres organes du système gastro-intestinal. Cependant, elles ne sont pratiquement jamais réalisées au sein du système de santé public du Sénégal. Les patients doivent se tourner vers le système privéqui n’est pas accessible pour tout le monde.
Le Dr Alan Barkun, membre de la division de gastroentérologie et d’hépatologie du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et professeur de médecine à l’Université McGill, s’est récemment rendu au Sénégal pour remédier à cette situation. Pendant une semaine, épaulé par une équipe de médecins et d’infirmières Français, il a traité des cas complexes de maladies liées à la digestion à Dakar, la capitale du Sénégal. Cette mission humanitaire était subventionnée par La Chaîne de l’Espoir , un organisme à but non lucratif qui cherche à donner un espoir de guérison partout dans le monde.
« Certains patients attendaient depuis des mois pour subir cette intervention, indique le Dr Barkun. En général, ils ont ressenti un grand soulagement. Nous avons effectué trente interventions endoscopiques en quatre jours et elles toutes se sont bien déroulées. La plupart de ces patients ont pu éviter une chirurgie. »
De nombreuses maladies ont été traitées, y compris des cancers du canal cholédoque et du pancréas, des calculs biliaires, des polypes du côlon et des cas d’achalasie, une affection qui nuit à la déglutition, ainsi que des ingestions de produits caustiques chez les enfants. La plupart de ces endoscopies thérapeutiques et palliatives du tube digestif sont pratiquées de façon courante dans des centres spécialisés en Amérique du Nord.
Dakar, le joyau du Sénégal
« Il y a des gens extraordinaires, vraiment extraordinaires, à Dakar, souligne le Dr Barkun, qui se remémore la mission. Je suis très chanceux d’être allé dans cette ville. »
Cette mission marque l’aboutissement d’un travail assidu entrepris en 2019. Non seulement une équipe médicale de réputation internationale a été formée, mais des partenaires industriels internationaux (Fujifilm Inc., la Société Française d’Endoscopie Digestive et la Société Sénégalaise de Gastroentérologie et Hépatologie) et le gouvernement du Sénégal ont également participé. En fait, le chef de service de l’hôpital où ces interventions ont eu lieu est également colonel dans l’armée. Au Sénégal, le principal hôpital d’enseignement et l’armée entretiennent des liens étroits. En plus de l’aide aux patients, la rencontre de ces personnes extraordinaires a transformé la mission en expérience personnelle enrichissante, constate le Dr Barkun.
« J’ai écrit au médecin qui m’a invité à participer à cette mission. Il s’agit du Professeur Rahmi, qui est l’un des meilleurs endoscopistes de France, et en fait de toute l’Europe. Je lui ai dit : Ne me remerciez pas d’y être allé. C’est à moi de vous remerciercarvous avez donné plus de pertinence à mes activités cette année. Le Professeur Rahmi s’emploie avec ardeur à apporter de l’aide humanitaire au Sénégal, où il est né. Pour lui, cette mission s’inscrit dans un objectif global de redonner à son pays. »
Fort du travail bénévole qu’il a déjà effectué en Afrique et en Asie, le Dr Barkun a déjà hâte d’aller de nouveau prêter main-forte au Sénégal. Heureusement, le Professeur Rahmi l’a déjà invité à y retourner l’été prochain.
« Ma carrière est bien entamée, et c’est exactement le genre de chose que je souhaite faire davantage. »