Quiconque ayant déjà postulé un emploi est sans doute familier avec le fait de participer à une entrevue ou plus. Pensez maintenant au défi que représente le fait de participer à dix entrevues, en une seule journée. C’est ce à quoi font face les postulants au programme en médecine mcgillois conformément au nouveau processus de mini-entrevues multiples de McGill, qui connaît un grand succès, au Centre de simulation. Bien que cela semble intimidant, le processus est une réussite auprès des candidats et des évaluateurs.

« Nous estimons vraiment que nous examinons ce qui est important », a déclaré le docteur Saleem Razack, vice-doyen adjoint aux admissions à la Faculté de médecine.

La journée de mini-entrevues multiples se déroule un peu comme une émission de télé-réalité. Un candidat se retrouvera debout dans un corridor, entouré de portes, chacune portant la description du défi à relever dans la pièce se trouvant derrière la porte. Le candidat a deux minutes pour lire et comprendre la description avant qu’une voix immatérielle ne l’invite à entrer. « Nous testons les compétences en communications, comment chacun gère les situations difficiles et le stress », explique le docteur Razack.

<em><strong>Le Dr Saleem Razack avec (de gauche à droite) Erin Fagen, Bai Qi Peggy Chen et Jean-Charles Côté. Photo: Owen Egan</em></strong>
Le Dr Saleem Razack avec (de gauche à droite) Erin Fagen, Bai Qi Peggy Chen et Jean-Charles Côté. Photo: Owen Egan

Une fois à l’intérieur de la pièce, le scénario se déroule pour mettre à l’épreuve l’expérience passée du candidat et ses connaissances, et évaluer sa capacité à réagir à un nouveau défi de résolution de problème ou interpersonnel. Lors de la récente présentation d’une vidéo devant une nouvelle cohorte d’évaluateurs, le docteur Razack a livré des exemples de scénarios. L’un d’eux présente un candidat qui doit enseigner à quelqu’un souffrant d’un handicap d’apprentissage comment lire l’heure en utilisant une horloge avec des aiguilles; un autre, un candidat qui doit faire sa valise pour être prêt pour des vacances dans un lieu exotique, le tout en moins de 10 minutes. Les scénarios sont confidentiels et ne se répètent pas.

Le docteur Razack et son équipe ont mis au point le programme des mini-entrevues multiples de McGill, qui en est à sa deuxième année, à partir d’un programme similaire créé par l’Université McMaster. Il explique que McGill voulait se pencher sur « la subjectivité inhérente aux entrevues » ainsi que sur leur « faible fidélité interjuges ». Lorsqu’un candidat est évalué uniquement par un ou deux intervieweurs, il peut s’en dégager de grands écarts dans les résultats. Au contraire, les mini-entrevues multiples atteignent un niveau bien supérieur de fiabilité, grâce au grand nombre de scénarios écrits auxquels tous les candidats doivent participer, avec dix évaluateurs au total.

Certains de ces scénarios simulent la vraie vie, avec l’aide d’acteurs qu’on retrouve plus souvent sur les scènes théâtrales ou dans les studios de télévision. Dans les mini-entrevues multiples, ces acteurs peuvent se retrouver en train de jouer une urgence de la vraie vie, à laquelle le candidat doit réagir au meilleur de ses capacités.

Le docteur Razack déclare que les scénarios qui comprennent des acteurs se sont révélés « les plus discriminants ». Grâce aux critiques positives émanant de tous, évaluateurs, candidats et autres membres du corps professoral, les mini-entrevues multiples de McGill devraient devenir une nouvelle tradition d’innovation à McGill.