Les personnes hospitalisées pour cause de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) ou de pneumonie sont plus susceptibles de mourir lors d’un séjour hospitalier la fin de semaine, selon une étude effectuée à l’Institut Lady Davis à l’Hôpital général juif et publiée en ligne dans le European Respiratory Journal. Il s’agit de la première étude à évaluer les taux de décès parmi les patients qui restent à l’hôpital la fin de semaine, quel que soit le jour d’admission.
Les chercheurs, menés par le Dr Samy Suissa, directeur du Centre d’épidémiologie clinique, ont utilisé des dossiers médicaux pour examiner les taux de décès de plus de 300 000 personnes âgées de plus de 50 ans qui étaient admises à l’hôpital pour soit une MOPC ou une pneumonie entre 1990 et 2007.
Des études précédentes ont identifié « l’effet week-end », où les patients admis à l’hôpital la fin de semaine ont un risque augmenté de mourir. Alors que ceci peut être dû à un manque de personnel, il se peut également que ce soit dû au fait que les patients plus graves choisiraient eux-mêmes d’être admis à l’hôpital la fin de semaine, alors que ceux avec des symptômes moindres attendraient à la semaine prochaine pour en parler avec leur médecin.
Cette nouvelle étude a analysé « l’effet week-end » de manière différente en évaluant si les patients qui étaient hospitalisés lors de la fin de semaine, même s’ils étaient admis plus tôt au cours de la semaine, étaient également exposés à un risque de mort plus élevé.
Les résultats ont démontré que, indépendamment du jour d’admission des patients à l’hôpital, s’ils y passent la fin de semaine le risque de mort augmente. Au cours de la semaine le taux de décès était de 80 par 10 000 par jour. Le vendredi le risque de mort grimpait de 5 %, suggérant 4 décès supplémentaires par 10 000. Le samedi et le dimanche le risque augmentait de 7 %, suggérant 5,6 décès additionnels par 10 000 pour chaque jour de la fin de semaine.
Les résultats suggèrent donc que l’augmentation du risque de mort est due à une qualité de soin réduite ou à un accès réduit à des soins de qualité la fin de semaine, effet qui semble débuter le vendredi.
Le Dr Samy Suissa a dit : « Notre étude est la première à indiquer une augmentation de mortalité chez les patients qui demeurent à l’hôpital la fin de semaine. Les résultats de notre étude ont des implications majeures pour la façon dont les soins de santé sont livrés dans le monde entier. Il est peut-être temps de reconsidérer le concept de fin de semaine au sein du calendrier des soins médicaux pour prévenir un nombre important de décès probablement évitables. »
Le 15 mai 2014