Originaire de l’Inde et maintenant directrice d’un réseau canadien axé sur la santé mentale des jeunes, Srividya Iyer œuvre pour un avenir où tous les jeunes auront accès aux soins dont ils ont besoin.

 

Au début de sa carrière, Srividya Iyer, Ph. D., se souvient avoir dû traiter chaque semaine des centaines de patients en tant qu’unique psychologue clinicienne dans l’un des hôpitaux publics les plus fréquentés de l’Inde. Au lieu de remettre en question son choix de carrière, elle a été motivée à trouver de meilleures façons de répondre aux besoins des patients en matière de santé mentale.

 

Elle a décidé de poursuivre des études de doctorat en psychologie clinique aux États-Unis, où elle a travaillé principalement avec des personnes atteintes de maladies mentales graves. C’est cette expérience qui lui a fait prendre conscience de l’importance de l’intervention précoce. On sait qu’environ 70 % des problèmes de santé mentale apparaissent avant l’âge de 25 ans et qu’une prise en charge rapide permet d’obtenir les meilleurs résultats.

 

« La jeunesse est une période remplie de promesses » , dit-elle, « mais c’est aussi la période où les personnes sont les plus vulnérables aux problèmes de santé mentale. Sans un traitement de qualité, les effets à long terme peuvent être considérables ».

 

Après avoir terminé son doctorat, la Pre Iyer a saisi l’occasion de travailler au Programme de prévention et d’intervention précoce en psychose de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas de Montréal et est arrivée au Canada en 2006. Une dizaine d’années auparavant, elle avait codirigé le lancement de ACCESS Esprits ouverts, un réseau national visant à éliminer les obstacles au traitement des problèmes de santé mentale pour les jeunes et à mener des recherches novatrices.

 

Des partenaires dans sept provinces et un territoire, dont six communautés autochtones, ont participé à ACCESS Esprits ouverts de 2016 à 2021. Grâce à ce réseau, les jeunes pouvaient accéder à des services de santé mentale sans aiguillage : il leur suffisait d’appeler ou de se présenter en personne. Outre les traitements de santé mentale, les jeunes pouvaient également accéder à d’autres services, comme le soutien par les pairs ou l’aide à la recherche d’un emploi, d’un logement ou d’un médecin. Le projet a maintenant été intégré aux programmes de soins de santé mentale pour les jeunes dans neuf provinces du Canada.

 

En plus d’ACCESS Esprits ouverts, la Pre Iyer est une cheffe de file de la recherche pour « Aire ouverte », l’initiative de services intégrés pour les jeunes du Québec; elle est professeure au Département de psychiatrie de l’Université McGill, psychologue et chercheuse à l’Institut Douglas.

 

Chris Mushquash, Ph. D.,  titulaire de la Chaire de recherche du Canada de la santé mentale et de la toxicomanie chez les Autochtones et professeur à l’Université Lakehead, collabore avec la Pre Iyer pour la mise en place d’un réseau national de jeunes, d’aînés, de communautés, de chercheurs et d’organisations autochtones afin de faire progresser la santé mentale et le bien-être des jeunes autochtones. Ce réseau s’appuie sur le travail du Conseil autochtone d’ACCESS Esprits ouverts.

 

« La Pre Iyer prend au sérieux l’amélioration du bien-être mental des jeunes », dit-il. “ Elle a travaillé très fort pour établir des partenariats avec les communautés autochtones. ”

 

Franz Veru, M.D., Ph. D., l’un de ses derniers doctorants, la décrit comme un excellent modèle.

 

«En tant que superviseure, elle vous pousse à aller de l’avant et vous encourage. Elle donne de l’espoir aux gens comme moi : elle fait passer le message qu’à titre d’immigrant et de personne de couleur, on peut contribuer à la société canadienne de manière importante. »

 

La Pre Iyer est très motivée non seulement pour répondre aux besoins des communautés marginalisées, mais aussi pour comprendre les influences contemporaines sur la santé mentale des jeunes.

 

« Les jeunes d’aujourd’hui sont connectés dans le monde entier et sont donc constamment au fait d’enjeux comme le changement climatique, les crises humanitaires et les problèmes économiques. Comment pouvons-nous prendre en compte la manière dont ces facteurs sociaux peuvent les toucher? »

 

La Pre Iyer a l’intention de le découvrir. Malgré toutes ses réalisations, elle est constamment à la recherche de moyens innovants de soutenir les jeunes.

 

Profil d’immigration : Montréal, Québec

Faits en bref

  • Les immigrants représentent ¼ des travailleurs du secteur des soins de santé.
  • Les immigrants représentent 33,4 % de la population de Montréal.

Le saviez-vous?

  • Selon l’Agence de la santé publique du Canada, 70 % des maladies mentales se déclarent pendant l’enfance ou l’adolescence.