Au début des années 1990, l’Association des médecins autochtones du Canada (AMAC) a été formée pour donner une voix aux médecins et aux étudiants en médecine d’origine autochtone. L’organisation a connu des débuts difficiles, en partie à cause du petit nombre de médecins autochtones au Canada. Mais, au début des années 2000, elle s’est donné une nouvelle identité sous le nom d’Association des médecins indigènes du Canada (AMIC), avec pour même objectif d’offrir du soutien aux résidents, aux étudiants et aux médecins autochtones pour faire face au racisme et aux autres problèmes qu’ils pourraient rencontrer.

L’AMIC organise chaque année une rencontre nationale et un forum de mentorat qui, cette année, ont été présentés en août par le Programme autochtone des professions de la santé (APS) à la Faculté de médecine de l’Université McGill. Quelque 35 participants de tout le pays se sont rassemblés à Montréal pendant deux jours sous le thème des liens avec les communautés.

Une grande partie de la rencontre a été consacrée à des exposés portant sur la façon de faire face au racisme à l’université et en milieu hospitalier, un problème systémique encore très répandu au Canada et au sujet duquel il reste beaucoup à faire. Les participants ont livré des témoignages et discuté de leurs expériences de ces enjeux. « C’était très important pour les étudiants, car plusieurs ne réalisent pas que ce sont des problèmes auxquels ils seront confrontés », explique le Dr Kent Saylor, directeur du programme APS à McGill.

Le Dr Jason Pennington, colauréat 2017 du Prix Dr Thomas Dignan en santé des Autochtones du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada, n’a pas pu assister à la rencontre en personne, mais il a donné une communication à distance, illustrée par des diapositives fournies à l’avance.

En plus du programme formel de la rencontre, les participants ont pu prendre part à une activité sociale le samedi après-midi. Pour rester dans le thème des liens avec les communautés, une excursion à la longue maison de Kahnawake leur a permis d’écouter des chanteurs de la région et de se joindre à eux pour chanter et danser.

Être l’hôte de cette réunion était important pour présenter à l’AMIC le nouveau programme APS et montrer que McGill a à cœur d’encadrer et de soutenir ses étudiants autochtones. C’était aussi une bonne occasion de faire connaître les mesures prises partout au Québec pour recruter davantage d’étudiants autochtones en médecine, où l’on a grandement besoin d’eux.

« Il y a encore une grave pénurie de médecins autochtones au Canada, confie le Dr Saylor. Quand j’assistais aux réunions de l’AMAC dans les années 1990, nous estimions qu’il y avait une centaine de médecins autochtones au pays. Comme on en compte aujourd’hui plus de 300, nous avons fait beaucoup de progrès, mais ça reste encore loin du nombre de médecins autochtones que nous devrions avoir. »

 

Le 29 septembre 2017