Photo : Lysanne Larose
Photo : Lysanne Larose

Bonjour chers amis canadiens,

Le dimanche 22 juin dernier, je quittais Haïti pour participer à un programme spécial appelé «Anatomy Prosection».J’étais tellement excité à l’idée de non seulement participer à un programme d’anatomie, mais aussi d’explorer le Canada, le deuxième plus grand pays au monde. Après une semaine, j’ai commencé à comprendre que le Canada est vraiment composé de gens de toutes les nations sur la Terre. J’ai eu le plaisir d’assister à la parade de la Fête Nationale du Québec et de me rendre à Ottawa pour la fête du Canada qui ont consisté en des moments particuliers qui sont maintenant de très beaux souvenirs pour moi. J’ai également appris que les Canadiens comptent parmi les gens les plus sympathiques; lorsqu’ils vous rencontrent, ils désirent toujours vous aider et j’ai eu le plaisir de poser des questions sur le pays et d’apprendre beaucoup à son sujet. Je me suis senti accueilli par les étudiants de McGill, grâce à l’aide du merveilleux coordinateur Lojan Sivakumaran. Les étudiants y sont comme des ambassadeurs internationaux; Laurent Darveau, étudiant en médecine, m’a même offert de partager son appartement avec lui. Je me suis senti chez moi.

Le 23 juin, j’ai passé ma première journée au laboratoire. Mon coordonnateur Lojan est venu me chercher et a marché avec moi pour me montrer comment me rendre à McGill par moi-même. En chemin, j’avais hâte de voir le genre de travail que j’aurais à faire et de rencontrer le Pr Noël, notre superviseur. À mon arrivée au laboratoire d’anatomie, je sentais que c’était un milieu chaud et accueillant. J’étais un peu gêné et me suis demandé : «Les étudiants vont-ils rire de mon accent?» J’avais un peu peur de parler, mais le Pr  Noël m’a encouragé et j’ai commencé à mieux me sentir. Après la visite du laboratoire, les étudiants sont venus me parler; quel soulagement ! Ceci m’a mis à l’aise. J’ai vraiment beaucoup aimé McGill et les ressources qu’on y trouve. Honnêtement, je n’ai jamais vu une université dotée d’autant de bibliothèques, de laboratoires, et d’étudiants d’origines culturelles diverses. J’ai été impressionné par les connaissances et la loyauté envers l’Université de tous.

Je suis très reconnaissant et très chanceux d’avoir vécu cette expérience en qualité de futur jeune médecin. Il me tarde d’avoir plusieurs autres occasions à McGill afin que je puisse fournir des ressources et des services additionnels à mon pays et au reste du monde. J’ai également hâte que mon Université, l’Université Quisqueya, ait davantage de partenariats avec McGill, parce que croire en nous, c’est investir dans l’avenir d’Haïti pour en faire un monde meilleur, parce que sans éducation, nous ne pouvons pas progresser. Un jour, ce serait un honneur pour nous que des administrateurs de McGill rendent visite à notre Université, en Haïti, afin de rencontrer notre merveilleux doyen qui a toujours voulu que nous soyons qui nous sommes aujourd’hui.

En conclusion, je n’ai pas assez de mots pour remercier McGill, le Pr Noël, Laurent Darveau, et les coordonnateurs Lojan Sivakumaran, Samantha Liauw et Alessandro Carini pour leur générosité et leur leadership pour créer et maintenir ce programme pour nous.

Johnson Deshommes

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Bonjour,

Photo : Lysanne Larose
Photo : Lysanne Larose

Je m’appelle Diandine Émile. Je suis étudiante en 2e année de médecine à l’Université Quisqueya, à Port-au-Prince, en Haïti.  J’ai été choisie pour le programme de prosection anatomique de cette année à la Faculté de médecine de McGill. Je suis heureuse de pouvoir partager avec vous, par le truchement de ces quelques lignes, les bons moments que j’ai vécus à l’Université McGill, au Canada et avec le reste du monde.

Le Canada a toujours compté parmi mes pays préférés. Lorsque j’ai été choisie pour le programme de prosection, j’ai été très heureuse; toutefois, mon bonheur s’est intensifié lorsque mon avion a atterri et que j’ai entendu la douce voix de l’hôtesse disant : «Mesdames et Messieurs, bienvenue à Montréal !» J’attendais ces mots avec impatience. Lorsque j’ai quitté l’aéroport et que j’ai vu la ville, soudainement, mes yeux se sont agrandis, comme si j’avais été aveugle. Je ressentais une grande curiosité et aurais voulu pouvoir explorer tout le pays ce soir-là.

J’ai attendu à l’aube est excitation car c’était ma première journée au laboratoire. Ce matin-là, je me suis rendue au pavillon Strathcona où le Dr Noël — le directeur du programme d’anatomie — et les autres étudiants m’ont accueilli avec leurs grands sourires.

J’ai bien compris la tâche qui nous était assignée, mais l’idée d’avoir à disséquer le corps d’un être humain m’a rendu mal à l’aise. En dedans de moi, j’avais tellement de questions à propos de ce corps et j’avais peur. Toutefois, ma curiosité l’a emporté sur mon hésitation. J’étais curieuse de voir avec mes propres yeux ce que j’avais étudié pendant des années à Quisqueya.  Au moment de commencer ma dissection, j’ai perçu chaque membre et organe comme un nouveau pays à explorer. Je pensais aux autres à Haïti qui auraient bien voulu vivre cette expérience, mais qui n’ont pas eu cette chance parce que notre laboratoire a été détruit lors du tremblement de terre en 2010.  Voilà l’une des raisons pour lesquelles j’ai tenté de maîtriser la dissection peu à peu; je désirais partager avec eux mes connaissances une fois de retour dans mon pays. J’ai fait des erreurs lors de la dissection, mais j’ai appris de mes erreurs; parce que j’ai coupé le nerf cubital au cours de ma première dissection du plexus brachial, je suis davantage en meilleure position pour en parler.

Les dissections sont devenues plus faciles pour moi au fil des encouragements du Dr Noël. Lorsqu’il venait examiner mes échantillons, il disait toujours: «Tu as fait de l’excellent travail, Diandine!», ce qui m’a rendue de plus en plus optimiste. Mes premiers échantillons n’étaient pas furieux, mais avec ses encouragements, mon travail s’améliorait de plus en plus. J’ai eu le temps de disséquer les membres supérieurs et inférieurs, l’abdomen, le pelvis, et les organes pelviens. À la fin du programme, j’ai fait un exposé et j’ai senti que mes connaissances s’étaient élargies.

Pendant les fins de semaine, j’ai eu la chance de me promener et d’apprendre à connaître les gens en compagnie de Lojan, un étudiant de l’Université McGill très gentil qui nous a consacré tout son temps. Grâce à lui et à ses amis, j’ai visité plusieurs endroits à Montréal et à Ottawa où j’ai vécu des moments inoubliables: la musique du Festival de Jazz, les blagues du Festival Juste Pour Rire, le défilé et les feux d’artifice de la Fête du Canada, et le concours de feux d’artifice au-dessus du Pont Jacques-Cartier.  J’ai même goûté à la poutine et aux queues de castor, des mets canadiens qui me manqueront.

Si je pouvais accoler un titre à mon séjour à Montréal, ce serait «Une merveilleuse aventure dans un merveilleux pays».  Tellement de choses que j’ai apprises ici me guideront pour le reste de ma vie. Le programme m’a rendue davantage optimiste, plus mature et plus forte pour faire face à l’avenir. Je désire remercier tous ceux qui ont fait en sorte que je puisse venir au Canada, et j’espère que ce programme se poursuivra afin que d’autres puisse profiter de cette merveilleuse aventure.