Un nouveau rapport par les experts en éthique à l’IRCM soulève des questions et des préoccupations importantes sur la tDCS

Eric Racine
Eric Racine

Au cours des dernières décennies, les techniques de neurostimulation telles que la stimulation transcrânienne à courant direct (tDCS) ont peu à peu gagné l’intérêt du grand public. Dans un nouveau rapport, publié hier dans la prestigieuse revue scientifique Neuron, des experts en éthique à l’IRCM soulèvent des questions importantes quant à l’augmentation de la couverture médiatique de la tDCS dans un contexte où il y a un manque d’action réglementaire et que plusieurs questions éthiques doivent être abordées.

La tDCS (transcranial direct current stimulation) est une forme non invasive de neurostimulation lors de laquelle un faible courant constant est induit directement à une partie du cerveau à l’aide de petites électrodes. Développé à l’origine pour aider les patients avec des lésions cérébrales comme un accident vasculaire cérébral, la tDCS est maintenant également utilisée pour améliorer la langue et la capacité mathématique, la durée d’attention, la résolution de problèmes, la mémoire, la coordination et même les habilités au jeu vidéo. Le rapport indique que, récemment, la tDCS a été annoncée comme étant un dispositif thérapeutique et d’amélioration des performances cognitives « portable, sans douleur, abordable et sécuritaire », ce qui a créé beaucoup d’enthousiasme auprès du grand public et du milieu académique.

« Malgré ces affirmations, il est difficile de prévoir les effets de la tDCS. La sécurité et l’efficacité de la tDCS ont seulement été démontrées dans des environnements contrôlés en laboratoire et, sans supervision, l’utilisation de la tDCS pour l’amélioration des performances cognitives pourrait entraîner de graves effets indésirables, tels que la paralysie respiratoire » a expliqué Eric Racine, Ph. D., directeur de l’unité de recherche en neuroéthique à l’IRCM, professeur associé au Département de médecine (Division de la médecine expérimentale) et au Département de neurologie et de neurochirurgie de l’Université McGill, membre affilié de l’unité d’éthique biomédicale de l’Université McGill et superviseur du projet de recherche.

Poursuivre la lecture

Le 22 mai 2014