Quatre des 10 découvertes de l’année 2013 sélectionnées par le magazine Québec Science sont le fruit d’études menées par des chercheurs affiliés à la Faculté de médecine de McGill.
Adaptation du texte original du McGill Reporter
Quand le corps s’allie à la propagation du cancer
Les globules blancs qui combattent les infections jouent un rôle dans l’activation des cellules cancéreuses et leur propagation vers des tumeurs secondaires, révèle une étude menée par des chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM). Cette recherche a des répercussions importantes sur le diagnostic et le traitement du cancer. « Nous sommes les premiers à identifier cette nouvelle façon dont le cancer se propage », a indiqué Dr Lorenzo Ferri, auteur principal de l’étude et directeur au CUSM de la division de chirurgie thoracique et du programme de cancer du système digestif haut. « Qui plus est, des traitements existants utilisés pour des maladies autres que le cancer pourraient prévenir ce mécanisme de propagation du cancer ou les métastases. » Selon Dr Ferri, les prochaines étapes seront de confirmer si ces médicaments permettent de prévenir et de traiter les métastases du cancer et ensuite de déterminer le meilleur moment pour le traitement et la dose optimale.
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La forme la plus répandue de valvulopathie liée à un type peu commun de cholestérol
Des chercheurs ont identifié un gène associé à un certain type de cholestérol qui accroît de plus de la moitié le risque de développer une sténose aortique – la forme la plus courante des maladies affectant les valves du cœur. Cette étude internationale à laquelle a participé l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) est la première à dévoiler l’existence d’un lien génétique associé à une maladie de la valve aortique – un problème touchant plus de 5 millions de personnes en Amérique du Nord. Les résultats de l’étude montrent la première cause connue à ce jour de la sténose aortique et un possible traitement pour prévenir cette maladie. « Nous avons découvert qu’un type peu commun de cholestérol, appelé lipoprotéine(a) ou Lp(a) – qui ne fait habituellement pas l’objet de dépistage dans la pratique médicale actuelle – semble être l’une des causes de la maladie de la valve aortique », a expliqué l’un des principaux auteurs de l’étude, le Dr George Thanassoulis, qui est aussi directeur du programme de cardiologie préventive et de génomique cardiovasculaire au CUSM et professeur adjoint de médecine à l’Université McGill. « Les niveaux élevés de ce type de cholestérol sont prédits essentiellement par le bagage génétique de l’individu et peu influencés par le mode de vie de la personne ou par d’autres facteurs. »
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Un atlas numérique en 3D révolutionnaire du cerveau
Imaginez pouvoir faire un zoom dans le cerveau pour observer diverses cellules, tout comme le zoom dans les cartes mondiales de Google permet de voir les maisons d’une rue. Effectuer un tel zoomage dans le cerveau, considéré comme la structure la plus complexe de l’univers avec 86 milliards de neurones, est maintenant possible grâce à un nouvel atlas du cerveau doté d’une résolution sans précédent. BigBrain est le premier modèle microstructural du cerveau humain entier et il est accessible gratuitement et publiquement aux chercheurs du monde entier. Le modèle a été créé à l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal – le Neuro, de l’Université McGill en collaboration avec des chercheurs du centre Forschungszentrum Jülich, en Allemagne. « L’atlas BigBrain offre une résolution quasi cellulaire, c’est-à-dire des détails près de la cellule, une capacité qui n’existait pas auparavant en 3D pour le cerveau humain », indique Alan Evans, Ph. D., chercheur au Neuro, cofondateur du Consortium international de cartographie cérébrale et co-créateur de l’atlas. Les possibilités d’exploration et d’analyse du cerveau humain de BigBrain sont innombrables. L’atlas peut servir à intégrer et à mettre en corrélation des données de diverses modalités, par exemple en génétique, en neurosciences moléculaires, en électrophysiologie et en pharmacologie. BigBrain permettra et accélérera la modélisation informatique pour simuler des fonctions du cerveau, le développement normal du cerveau et sa dégénérescence causée par la maladie.
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Les stigmates cérébraux de sévices subis durant l’enfance
Certains traumatismes subis durant la petite enfance peuvent accroître le risque de maladie mentale à l’âge adulte. Des chercheurs de l’Université McGill, à Montréal, et de l’Hôpital universitaire de la Charité de Berlin, en Allemagne, ont découvert une base neurophysiologique à l’origine de ce phénomène. Les résultats de leur étude révèlent que les changements dans l’architecture du cerveau d’enfants victimes de sévices sexuels ou émotionnels reflètent la nature de la maltraitance. Il existe une corrélation entre certaines formes de sévices et l’amincissement du cortex, précisément dans les régions du cerveau qui interviennent dans la perception de l’abus ou le traitement de l’information qui y est associé. « L’importance de l’effet et son site dans le cerveau par rapport au type d’abus sont remarquables », souligne le professeur Pruessner, directeur du Centre d’études sur le vieillissement de l’Université McGill et professeur agrégé à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas. Ainsi, le cortex somatosensoriel dans les régions du cerveau correspondant aux organes génitaux féminins était considérablement plus mince chez les femmes victimes de sévices sexuels pendant l’enfance. En revanche, le cortex cérébral des femmes victimes de sévices émotionnels était plus mince dans les régions associées à la conscience de soi et à la régulation des émotions.
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10 janvier 2014