Étonnant, ce que les cardiologues du laboratoire de cathétérisme font au CUSM
Par Gilda Salomone, Affaires publiques, CUSM
Malgré son nom, le laboratoire de cathétérisme n’est pas à proprement parler un laboratoire, mais un lieu où des interventions cardiaques vitales sont réalisées 24 heures par jour, sept jours par semaine. Le Dr Stéphane Rinfret, directeur du Programme de cardiologie interventionnelle de réputation internationale installé au Centre universitaire de santé McGill (CUSM), et professeur agrégé de médecine à l’Université McGill, nous dévoile les mystères du laboratoire de cathétérisme cardiaque.
C’est une aire de haute technologie où se trouvent des salles d’examen dotées de dispositifs d’imagerie et d’outils diagnostiques qui nous permettent de visualiser les artères et les cavités cardiaques. Le labo de cathétérisme est essentiel en cardiologie interventionnelle, un secteur de la cardiologie où l’on utilise de longs tubes minces qu’on appelle des cathéters pour traiter les problèmes cardiovasculaires tout en évitant une opération à cœur ouvert.
Nous insérons un cathéter dans un vaisseau artériel du poignet ou de l’aine du patient. Nous le faisons glisser jusqu’au cœur et y intégrons un agent de contraste pour pouvoir déceler aux rayons X les artères bloquées ou rétrécies. En cas de crise cardiaque ou de blocage artériel responsable d’une angine, c’est-à-dire d’importantes douleurs dans la poitrine, nous pouvons effectuer une angioplastie, ou intervention coronarienne percutanée (ICP). Cette intervention consiste à insérer un cathéter au bout duquel est fixé un ballonnet pour élargir l’artère bloquée. Nous installons ensuite une endoprothèse, qui est un petit tube grillagé. L’endoprothèse ouvre les vaisseaux sanguins, optimise la circulation sanguine vers le cœur et empêche le vaisseau de se bloquer de nouveau. Le patient reste éveillé pendant l’intervention.
L’angioplastie était considérée comme trop dangereuse chez les patients dont les artères étaient complètement bloquées de manière chronique, parce qu’ils avaient déjà subi un pontage coronarien, par exemple. Dans cette situation, les médicaments étaient la seule avenue possible, mais les patients continuaient de souffrir d’angine. Les nouvelles techniques que j’utilise nous permettent d’obtenir un taux de succès de 90 % chez ces patients. L’angioplastie complexe est difficile sur le plan technique, mais elle est faisable, et nous l’effectuons avec succès au CUSM depuis que je suis arrivé au Département de cardiologie en janvier.
Quels sont les avantages de la présence du laboratoire de cathétérisme au CUSM?
De nombreux patients cardiaques ont d’autres problèmes de santé et peuvent avoir besoin de services de santé tertiaires et quaternaires (complexes) dans d’autres spécialités. Nous sommes en mesure de les leur fournir.
Deux choses : l’équipement de pointe et les cardiologues interventionnels qui sont à l’avant-garde du traitement des maladies cardiaques.
Les compétences très pointues de notre personnel sont reconnues dans le monde entier. Le Programme de cœur structurel, dirigé par les Drs Nicolo Piazza et Giuseppe Martucci, en est un exemple. Il vise à traiter les adultes qui sont nés avec des trous dans le cœur ou qui présentent une sténose aortique, une affection qui empêche la valve par laquelle le sang est pompé hors du cœur de s’ouvrir autant qu’elle le devrait. Dans ces deux derniers cas, nous effectuons une intervention appelée implantation de valves aortiques par voie percutanée (TAVI), qui consiste à implanter une valve formée de tissu naturel à l’aide d’un cathéter.
Le dispositif d’assistance ventriculaire (DAV) percutanée en est un autre exemple. Cette pompe mécanique est insérée dans l’aine pour soutenir temporairement la fonction cardiaque et la circulation sanguine pendant une angioplastie complexe et difficile chez des patients dont le cœur est très affaibli. Par le passé, ces patients n’étaient pas de bons candidats à l’opération ou à la cardiologie interventionnelle. Ils avaient parfois besoin d’une transplantation cardiaque et souvent, ils mouraient. À l’heure actuelle, le laboratoire de cathétérisme du CUSM est l’un des plus grands utilisateurs canadiens de cette nouvelle technologie qui permet de sauver des vies.
Le 6 octobre 2016