Kevin Petrecca, promotion 2002

Le Dr Kevin Petrecca est un neurochirurgien spécialisé dans le cancer du cerveau. S’il n’est pas en salle d’opération, c’est qu’il est dans son laboratoire en train de perfectionner quelque outil chirurgical de neuro-oncologie ou de faire de la recherche fondamentale pour déterminer pourquoi les cellules souches du cancer du cerveau sont résistantes au traitement. Ou, bien sûr, de passer du temps avec sa conjointe et leurs trois enfants.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est occupé. « J’ai le luxe de faire ce que j’aime. Je n’ai jamais l’impression d’aller travailler ou de travailler tard, parce que ce n’est pas du travail. J’adore l’équilibre dont je bénéficie. J’adore traiter des patients et j’adore faire de la recherche. Du moment où on travaille dans un endroit où le rôle des cliniciens-chercheurs est valorisé et où nos collègues comprennent la dualité de ce rôle, on ne peut qu’avoir du plaisir. »

Le Dr Petrecca a entrepris le programme MDCM-Ph. D. à l’envers, c’est-à-dire qu’il a fait de la recherche avant de commencer ses études de médecine. « J’ai retardé mes études de médecine aussi longtemps que j’ai pu, car je n’étais pas tout à fait sûr de vouloir devenir médecin. Mais j’ai vite constaté que j’aimais vraiment prendre soin des gens et agir positivement sur leur vie. »

Pas de doute, le Dr Petrecca agit positivement. En 2017, il a obtenu le prix Québec Science de la découverte scientifique de l’année en collaboration avec Frédéric Leblond de Polytechnique Montréal et du Centre de recherche du CHUM. Le duo a mis au point une sonde à fibre optique pas plus grosse qu’un crayon capable de distinguer les cellules cancéreuses des cellules saines en quelques secondes à peine.

« Il est souvent impossible de différencier visuellement le tissu cancéreux du tissu sain dans le cerveau. Il n’est donc pas rare que des cellules cancéreuses invasives restent dans le cerveau après une opération, ce qui favorise la récidive du cancer et rend le pronostic plus sombre. La sonde améliore les résultats cliniques pour les patients », explique le Dr Petrecca.

Comme le souligne le Dr Petrecca, l’expérience des cliniciens-chercheurs dans les soins aux patients leur confère une perspective unique de la recherche biomédicale. « Dans tous les domaines, ça prend des gens qui font avancer les choses. La société fait face à des enjeux pressants en santé et pour y répondre, nous devons absolument compter sur la contribution des cliniciens-chercheurs à la recherche et aux soins aux patients. »

Le 12 octobre 2018