Par Gillian Woodford
La docteure Lesley Fellows énumère quelques-uns des sujets abordés jusqu’à maintenant dans le cadre des rencontres de groupe du nouveau programme de mentorat Télémaque de la Faculté de médecine :
« Passer du postdoctorat à la direction d’une équipe de recherche »
« Savoir quand refuser une nouvelle responsabilité »
La plupart des membres du corps professoral se sont retrouvés dans ces situations à un moment ou à un autre, mais ils n’ont pas tous eu la chance d’avoir un mentor pour les guider.
C’est ce manque d’accès au mentorat – une lacune décelée au sein de la Faculté – qui a poussé la Dre Fellows, professeure au Département de neurologie et de neurochirurgie et neurologiste à l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal, à faire de cet enjeu sa priorité, en 2016, lorsqu’elle a été nommée au nouveau poste de vice-doyenne adjointe aux affaires universitaires.
Cinq groupes ont été créés, chacun regroupant des membres novices et plus chevronnés du corps professoral de différents départements ou écoles de la Faculté. « Les membres de chaque groupe ont en commun une certaine ressemblance dans leur description de tâche », explique la Dre Fellows. « Par exemple, un groupe est constitué surtout de spécialistes de la recherche fondamentale, un autre de cliniciens enseignants, et ainsi de suite. Nous voulons que les membres de chaque petit groupe puissent discuter des sujets qui les touchent. Si vous n’êtes pas clinicien, par exemple, vous ne tirerez pas grand-chose d’une longue conversation sur les défis en milieu clinique. »
Élaboré avec l’aide des Dres Miriam Boillat et Michelle Elizov, respectivement vice-doyenne et vice-doyenne adjointe à la formation professorale, le programme propose quatre séances en petit groupe assorties de matériel pédagogique en ligne pour orienter les discussions, ainsi que cinq ateliers d’une demi-journée rassemblant tous les groupes. Le tout s’échelonne sur une période de 18 mois.
Le professeur John Orlowski, du Département de physiologie, participant et membre du comité directeur du programme Télémaque, peut en témoigner. Il cite une séance sur la transition vers la retraite qui lui a été particulièrement utile, ainsi qu’à d’autres professeurs chevronnés : « je connais beaucoup de gens qui envisagent difficilement la retraite parce que toute leur identité repose sur le professorat ».
La docteure Madeleine Sharp, professeure adjointe au Département de neurologie et de neurochirurgie arrivée à McGill en 2016, a elle aussi profité du programme Télémaque, qui l’a aidée à normaliser certains des défis auxquels elle faisait face – et à trouver des solutions. Une séance au sujet des collaborations l’a ainsi aidée à résoudre un problème concret avec une université dans une autre ville, grâce aux conseils de participants qui avaient déjà vécu la même situation. La Dre Sharp apprécie aussi les discussions de groupe du programme Télémaque en raison de la diversité des opinions qui y sont exprimées. « Les gens proposent des approches différentes pour résoudre le problème, et on peut choisir celle qui nous convient le mieux. »
Le docteur Sero Andonian, professeur agrégé de chirurgie à la Division d’urologie et participant au programme Télémaque, ajoute pour sa part que sa participation au programme lui a donné le temps de prendre du recul et de réfléchir à son travail. « En début de carrière professorale, il est facile de voir le poste comme l’objectif à atteindre », a-t-il avancé lors d’un atelier Télémaque en mars. « J’essaie de me voir davantage comme un défenseur de la sécurité des patients, et moins comme le titulaire d’un poste qui me définit. »
La première cohorte de participants terminera le programme Télémaque en juin. Cet été, la Dre Fellows entend passer en revue les commentaires des participants pour continuer de peaufiner le programme. Le recrutement pour la prochaine cohorte commencera probablement à l’automne.
Le 2 mai 2018