Source : l’HGJ

Un programme de l’HGJ, où les bénévoles qui ont suivi une formation intensive travaillent à améliorer les soins des aînés hospitalisés, a été reconnu pour ses services d’excellence par la Caisse Desjardins du Réseau de la santé.

Le Programme de vie des aînés hospitalisés (PVAH) a reçu un Prix SRS (Stars du réseau de la santé) Desjardins dans la catégorie Humain et sera présenté dans le numéro inaugural à venir de la revue Santé de l’entreprise.

Michèle Bastin travaille sa perception et sa dextérité avec Shawn Hoffman, bénévole au PVAH.

Maxine Lithwick, coordonnatrice des Services sociaux et de la pratique professionnelle au sein de la Direction de la réadaptation et des services multidisciplinaires du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, considère que ce prix « est une excellente façon de saluer les efforts déployés par nos bénévoles et employés pour améliorer le séjour à l’hôpital des patients âgés ».

Isabelle Lamontagne, spécialiste en vie des aînés qui coordonne le PVAH de l’HGJ, ajoute que le programme apporte un service inestimable, car il permet de réduire les cas de delirium chez les patients âgés et les aide à maintenir leur autonomie fonctionnelle.

« Lorsqu’une personne de près de 80 ans est hospitalisée, elle court toujours le risque de voir son fonctionnement mental, son état nutritionnel et sa mobilité se détériorer », de dire le Dr Ruby Friedman, chef du Service de gériatrie de l’HGJ.

« Par conséquent, delirium, déshydratation, malnutrition et immobilité peuvent s’installer dans les jours suivant l’admission, ce qui influe sur la qualité de vie de l’aîné, prolonge son séjour à l’hôpital et peut mener à son transfert vers un établissement de soins de longue durée. »

Créé aux États-Unis, le Programme de vie des aînés hospitalisés (PVAH) s’est révélé efficace pour améliorer la qualité vie des patients âgés hospitalisés, réduire la durée du séjour à l’hôpital et aider à prévenir l’institutionnalisation.

« Tous les bénévoles qualifiés ont entouré mon père de sourires. Ce programme apporte un rayon de soleil dans la vie du patient, c’est formidable. »

Lancé en 2016 à l’HGJ comme projet pilote, le PVAH a d’abord été implanté sur un seul étage dans le cadre d’une initiative de collaboration entre le personnel des Services multidisciplinaires, des Soins infirmiers et de la Gériatrie, avec l’appui financier de la Fondation de l’HGJ et de l’Auxiliaire de l’HGJ. Devenu depuis un programme permanent, il est maintenant présent sur quatre étages et on prévoit de le déployer dans l’ensemble des services de l’Hôpital.

Le travail des bénévoles rattachés au PVAH consiste à engager les patients à participer à différentes activités, dont un programme d’orientation quotidien, des exercices de stimulation cognitive et de l’activité physique, à les aider avec leurs repas et à les amener à relaxer avant de dormir. « Bien qu’ils soient enthousiastes et énergiques, ces bénévoles ne ressemblent pas aux visiteurs bénévoles habituels », souligne Mme Lithwick.

Mme Lamontagne explique en effet que les patients sont souvent vulnérables, cumulent plusieurs problèmes de santé et présentent des besoins spéciaux. C’est pour cette raison que les bénévoles – la plupart au début de la vingtaine et cherchant à faire carrière dans le milieu de la santé – suivent une formation rigoureuse englobant huit heures de cours et seize heures de formation pratique. Chacun doit également s’engager à travailler au moins 104 heures, soit quatre heures par semaine pendant 26 semaines.

La formation porte notamment sur le contrôle des infections, la façon de parler aux patients et de les écouter attentivement et sur les signes et symptômes avant-coureurs de problèmes de santé.

Les bénévoles connaissent les exercices et activités physiques que les patients peuvent faire ou ne pas faire, et ils savent où trouver l’information requise sur les restrictions ou besoins particuliers de chaque patient. De plus, Mme Lamontagne surveille le travail de chaque bénévole et leur fournit de la rétroaction.

Debbie Shiller Kayeman passe un moment agréable avec la bénévole du PVAH Andreea Angelescu.

Les résultats ont été exceptionnels, souligne Mme Lithwick, comme l’atteste la lettre de remerciement envoyée par Tony De Santis, dont le père de 99 ans a été vu par les bénévoles du PVAH presque chaque jour.

« Tous les bénévoles qualifiés ont entouré mon père de sourires et ont faire preuve de patience et d’empathie, a écrit M. De Santis. Ce programme apporte un rayon de soleil dans la vie du patient, c’est formidable. »

Cette satisfaction est également ressentie par les bénévoles, comme Lorina Bolea, qui s’installe aux États-Unis cet été pour poursuivre ses études en médecine et en ostéopathie.

« Vous m’avez toujours donné tant d’opportunités incroyables de m’améliorer et de contribuer au bien-être des patients, et je suis très reconnaissante d’avoir pu vivre cette expérience enrichissante et valorisante. »

La prochaine étape dans l’évolution du PVAH est la signature d’une entente avec l’Université McGill prévoyant que 93 étudiants en première année d’étude en physiothérapie et en ergothérapie soient envoyés à l’HGJ dans le cadre d’un cours –pas un stage – reconnu par le programme de science de la santé de l’Université. Le cours commence cet automne et sera suivi d’une formation pratique en janvier.

L’objectif à long terme, poursuit Mme Lithwick, est de travailler avec la Direction des affaires universitaires du CIUSSS pour établir des ententes avec d’autres écoles afin d’offrir de la formation aux étudiants dans les domaines de la kinésiologie et de la psychoéducation, entre autres.

D’égale importance, dit-elle, c’est que le PVAH rend l’étude de la gériatrie plus intéressante et plus engageante pour les personnes qui ne l’auraient autrement pas envisagée. « Travailler avec les personnes âgées n’a jamais eu beaucoup d’attrait, mais vu la démographie, ces patients seront ceux que quiconque se dirige dans le domaine des soins de santé sera appelé à traiter. »

« Certains de nos bénévoles considèrent comme un privilège d’avoir pu apprendre à connaître les patients et leurs expériences de vie. Ces jeunes sont à présent des ambassadeurs – grâce à eux, le PVAH contribuera à faire changer les attitudes négatives, ce qui se répercutera sur la qualité des soins prodigués aux patients. »

 

Le 17 octobre 2019