Le Neuro, premier centre de R-D au monde à disposer d’une caméra révolutionnaire pour l’étude du cerveau
Un nouvel appareil d’imagerie cérébrale permettra aux chercheurs d’observer le cerveau à l’aide de clichés d’une précision sans précédent. En effet, grâce à un généreux don de 3 millions de dollars de la Fondation Courtois, le Centre d’imagerie cérébrale McConnell du Neuro deviendra le premier centre de recherche et développement au monde à mettre une technologie révolutionnaire au service des chercheurs afin de faire progresser considérablement la recherche sur le cerveau et d’accroître notre compréhension des maladies neurologiques.
L’appareil d’imagerie à ultra-haute résolution reposant sur la tomographie par émission de positons (TEP) permet aux chercheurs de disposer de clichés dont la résolution spatiale de 1,3 mm3 est deux fois plus élevée que celle des images obtenues avec la meilleure technologie existante. « Il s’agit d’une véritable révolution. En effet, comme ce nouvel appareil permet de cibler de très petites régions du système nerveux central, les chercheurs pourront pousser plus loin leur quête de connaissances », affirme le Dr Jean-Paul Soucy, directeur médical de l’Unité de TEP du Neuro. L’appareil, qui n’est pas encore commercialisé, a été conçu au Québec en partenariat avec le Pr Roger Lecomte, de l’Université de Sherbrooke.
L’imagerie par TEP joue un rôle essentiel dans la recherche sur les maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson. Elle permet notamment de déceler les premières manifestations cérébrales de la maladie d’Alzheimer, avant l’apparition des symptômes, et de poser ainsi le diagnostic au stade préclinique. Les scientifiques ont également recours à cette technique d’imagerie dans de multiples sphères de recherche : diagnostic du cancer, maladies mentales, psychiatrie, dépendances, maladies cérébrovasculaires, maladies neuroinflammatoires, comme la sclérose en plaques, développement du cerveau et étude de la fonction cérébrale normale.
Le nouvel appareil d’imagerie par TEP à ultra-haute résolution pourra détecter d’infimes anomalies cérébrales qui apparaissent au début d’un processus pathologique et mesurer l’activité dans de minuscules structures du cerveau et du tronc cérébral, ce qui permettra de mieux apprécier les changements normaux ou pathologiques de l’activité cérébrale. Ces renseignements ouvriront une perspective inédite sur la fonction cérébrale normale et les mécanismes qui sous-tendent les maladies neurologiques. Les données sur l’activité moléculaire obtenues grâce à ce nouvel appareil contribueront également au ciblage de biomarqueurs pour un diagnostic plus rapide des maladies.
« Pour réaliser son ambitieuse mission, qui est d’accélérer le rythme des découvertes et d’améliorer la santé de ses patients, le Neuro se doit de nouer des partenariats avec des philanthropes visionnaires », affirme le Dr Guy Rouleau, directeur du Neuro.
« Le soutien exemplaire de la Fondation Courtois contribue à l’avancement des neurosciences en permettant au Neuro de demeurer un pionnier mondial de l’imagerie cérébrale et un chef de file de la recherche sur des questions fondamentales touchant le cerveau et ses maladies grâce aux possibilités offertes par cette nouvelle technologie. »
Le Neuro a été le lieu de nombreuses autres grandes premières en imagerie. En 1975, les chercheurs du Centre d’imagerie cérébrale du Neuro ont été parmi les premiers à mettre sur pied une unité de TEP pour la recherche et les soins cliniques. La TEP est maintenant utilisée partout dans le monde dans les domaines de la recherche et de la médecine. Le Neuro s’est également porté acquéreur des tout premiers tomodensitomètre, cyclotron médical et appareil d’imagerie par résonance magnétique (IRM) au Canada. Une fois de plus cette année, le Neuro a fait œuvre de pionnier en se procurant le premier appareil d’IRM à 7 teslas pour corps entier au Canada.
« Le Neuro s’est imposé face à des concurrents de partout sur la planète pour devenir le meilleur centre de R-D du monde grâce à l’expertise de renommée mondiale et aux infrastructures exceptionnelles du Centre d’imagerie cérébrale », souligne Julien Doyon, Ph. D., directeur du Centre. « Grâce à l’adoption sans réserve des principes de la science ouverte par le Neuro, nous partageons les résultats de nos travaux de recherche avec les scientifiques du monde entier afin d’accélérer le transfert des découvertes pour le bien des patients et d’exercer une influence positive sur l’ensemble de la société. »
La Fondation Courtois soutient des projets qui contribuent au mieux-être des collectivités, raison pour laquelle elle a choisi d’appuyer le travail du Neuro, ressource unique au Québec et au Canada qui a su dépasser les limites afin de réaliser des progrès fondamentaux en neurosciences et d’améliorer la vie des patients.
Le Centre d’imagerie cérébrale s’articule autour de six unités fondamentales d’imagerie multimodale, dont l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et la TEP pour l’étude de modèles humains et animaux; la magnétoencéphalographie (MEG) et l’électroencéphalographie (EEG) pour l’étude d’êtres humains sains et malades; et la neuroinformatique, notamment des ressources exhaustives pour le calcul de haute performance et le stockage des données. Le Centre dispose également d’une expertise de premier plan en imagerie biomédicale et analyse du signal. Plus de 200 professeurs, étudiants et membres du personnel administratif et de soutien s’emploient à explorer et à comprendre les multiples facettes de la fonction cérébrale : génétique, biologie moléculaire, neurosciences cognitives et neuro-informatique avancée. À l’heure actuelle, aucune autre institution au monde ne peut offrir un aussi large éventail de technologies multimodales aux chercheurs en imagerie cérébrale œuvrant dans l’ensemble des disciplines, domaines pathologiques et spécialités.
La tomographie par émission de positons (TEP) est une technique d’imagerie non-invasive qui repose sur l’utilisation d’un radiotraceur (molécule liée à un corps radioactif) qui, après avoir été injecté, ingéré ou inhalé, se fixe dans la partie du corps devant être examinée. Les émissions produites par les positons issus du radiotraceur sont détectées par une caméra spéciale qui produit des images de cette partie du corps et permet d’obtenir des données moléculaires. On a ainsi recours aux examens par TEP pour visualiser les tumeurs aux fins de diagnostic du cancer. L’un des radiotraceurs les plus utilisés est le 18FDG, molécule à base de glucose. Les cellules cancéreuses étant plus actives sur le plan métabolique, elles absorbent davantage de glucose. Le radiotraceur se fixe alors en plus grande quantité dans les cellules cancéreuses, et les appareils d’imagerie par PET peuvent ainsi repérer la tumeur.
Le 13 juin 2019