McGill expose des œuvres jamais montrées au public auparavant afin de recueillir des fonds pour le Centre de recherche sur le cancer Goodman
La dernière volonté de Mme Goodman pour l’université qu’elle a tant aimée
« Les gens avaient l’habitude de donner des œuvres d’art », a déclaré Michael Meighen, B.A. 1960, LL.D. 2012, chancelier de l’Université McGill, en contemplant un Edwin Holgate, l’une des dix œuvres tirées de la collection mcgilloise exposées pour une soirée seulement le 9 juin 2015, dans l’atrium du Pavillon Bellini du Complexe des sciences de la vie.
« Sidney Dawes a donné près 60 photos à McGill », a répliqué Gwendolyn Owens, directrice de la collection des arts visuels de McGill et curatrice de l’exposition organisée pour honorer la mémoire de la diplômée mcgilloise dévouée, bénévole et philanthrope Rosalind Goodman, B.A. 1963, LL.D. 2011.
« M. Dawes était le président du comité olympique canadien », précise M. Meighen.
« Et on lui doit beaucoup dans l’aménagement à Tremblant », ajoute Mme Owens.
« Celle-ci vient de mon bureau », déclare Suzanne Fortier, B.Sc. 1972, Ph. D. 1976, principale et vice-chancelière de l’Université McGill, en montrant un Lawren Harris donné par Sidney Dawes. « C’est mon préféré. »
L’œuvre, Chestnut Tree House, Barrie, Ontario, était la préférée de sa mère, qui l’avait vue à l’occasion de ses réunions avec l’administration mcgilloise, a affirmé Shawna Goodman-Sone, B.A. 1993.
« Ma mère aimait la beauté », poursuit Deborah Goodman Davis. « Et quand elle voyait quelque chose de beau, elle voulait le partager. »
D’où la raison d’être de la soirée.
Comme l’a expliqué le doyen David Eidelman, M.D.C.M. 1979, l’événement était l’idée de Mme Goodman, l’une de ses dernières volontés pour l’université pour laquelle elle a tant fait.
« Pour Rosalind, aider les chercheurs était un acte d’amour », a déclaré David Eidelman en parlant de Rosalind Goodman, dont on se souviendra pour toujours, à McGill, d’abord et avant tout comme la dévouée promotrice du Centre de recherche sur le cancer Rosalind et Morris Goodman.
« Elle m’a présenté cette idée de collecte de fonds pour le Centre quand elle était dans les affres du cancer qui lui a finalement pris sa vie », se rappelle Marc Weinstein, B.A. 1985, B.C.L./L.L.B. 1991, vice-principal, Avancement universitaire, Université McGill. « Nous sommes là aujourd’hui pour réaliser son rêve » qui est de montrer des œuvres d’art canadiennes tirées de la collection mcgilloise afin de recueillir des fonds pour nos chercheurs sur le cancer.
Partout où Mme Goodman s’engageait, « nous étions tous des membres de la famille élargie », a déclaré la principale, Suzanne Fortier, aux centaines d’amis, de membres de la famille et autres VIP présentes. « Elle nous donnait de l’espoir. Elle faisait preuve d’un enthousiasme incroyable. »
« C’est avec plaisir que je vous annonce que nous rebaptiserons l’atrium du Centre de recherche en son honneur. C’est un endroit que les gens fréquentent pour se réénergiser », a poursuivi Mme Fortier.
« C’est toute une surprise », a réagi Morris Goodman, LL.D. 2011, veuf de Rosalind Goodman.
Un des moments les plus touchants d’une soirée déjà très émotive a été offert par Nathaniel Robichaud, premier lauréat de la Bourse commémorative Rosalind Goodman. Il a pris la parole pour expliquer, avec franchise et sincérité, ce que signifiait cette bourse pour lui, devant une audience dont les dons versés à la mémoire de Mme Goodman ont contribué à doter cette même bourse.
Il est inhabituel d’avoir une bourse qui soutient des doctorants, vers la fin de leurs études, quand il y a moins de sources de financement, a fait remarquer l’étudiant qui travaille dans le laboratoire de grande réputation du Pr Nahum Sonenberg.
« La plupart des bourses destinées aux études supérieures sont conçues pour un programme de trois à quatre ans. Je suis ici depuis cinq ans. Et j’en serai probablement
à six ou sept quand j’aurai terminé. Si je n’avais pas eu la bourse, j’aurais dû arrêter et partir. Grâce à l’héritage de Mme Goodman, je peux me concentrer sur la recherche qui me passionne. »
La soirée s’est poursuivie par des visites du Centre de recherche sur le cancer Goodman, commentées par ses principaux chercheurs, notamment les professeurs Michel Tremblay et Julie St-Pierre.
Quand on a demandé pourquoi autant de scientifiques étaient encore présents au laboratoire après 18 heures, l’un de ceux qui étaient présents lors de la soirée a répondu : « Il n’est pas inhabituel de nous voir ici en soirée et pendant la fin de semaine. C’est un privilège de pouvoir faire ce genre de travail », un privilège qu’ont favorisé Mme Goodman et toutes les personnes qu’elle a ralliées autour du Centre Goodman et qui continuent de verser des dons à sa mémoire.